Les premiers signes perceptibles… égoïstement!
Plus de doute, mon bedon s’élève comme une montagne timide qui gonfle tranquillement. C’est pareil pour vous? Le soir, le mont est plus visible. Même que le joli petit dragon qui s’y terre commence à y faire des galipettes perceptibles! Franchement, il n’y a rien de plus rassurant! Allez dragonneau, sautille tout en faisant ton nid. On dirait que je transporte un volcan qui bouillonne. C’est magique! Et c’est un plaisir purement égoïste pour encore quelques semaines. Je compte bien en profiter… chut! On ne le dit pas! C’est notre petit secret! Ce sont les seuls moments où la relation n’est qu’entre nous, je peux bien en profiter. Ensuite, bien des gens n’attendent qu’à t’aimer aussi!
Les premiers signes visibles
Autre signe que ma montagne personnelle s’arrondit, ma garde-robe s’amenuise rapidement. J’ai remisé mes jupes aussi. Jamais je n’aurai été aussi à l’avance pour mon ménage du printemps. Février n’est pas encore là et mon garde-robe est invitant, ouvrant grand les bras! Attention! La grande magasineuse se laissera bientôt séduire par les couleurs vives, les jolis petits tops à fines bretelles, les jupes féminines et les cache-cœurs délicats. Surtout pas question d’aborder la maternité dans du linge trop grand ou des trucs aux lignes floues. Je voudrais trouver LA paire de jeans idéale, LE morceau fétiche que j’enfilerais les jours un peu plus moroses et LE chandail passe-partout qui me suivra au yoga et à mes réunions de rédaction. Je vous reviendrai avec mes trouvailles, je vous le promets. Mais, pour l’instant, cap sur le morceau qui me sauvera la vie pour encore quelques semaines : l’inclassable paire de jeans. Il faut qu’elle soit belle, confortable et surtout que je ne vois pas que c’est une paire de maternité. Pas à 17 semaines, s’il vous plaît! Mission impossible, direz-vous? Eh bien! Détrompez-vous! Je vous livre mon secret!
Toute histoire débute toujours par une phase de déprime affolante. Désespérée après avoir arpenté le centre commercial près de chez moi, croulé sous les nombreuses paires de jeans dans une minuscule cabine d’essayage (pourquoi, dites-moi, les cabines sont-elles si petites, alors qu’il faut y trimballer manteau d’hiver, bottes, foulard, pantalon et blouse, en plus de tout le stock à essayer?) et après avoir fait le constat que ces jeans m’allaient aussi bien que celles de mon chum, j’ai pensé abandonner et élire mon ensemble yoga – pantalon noir élastique et chandail blanc – comme parfait duo pour passer le reste de la grossesse. Presque… jusqu’à ce que ma fibre magasinière soit ébranlée : mon amie me jure qu’une boutique de maternité nommée Douce Maman située à Saint-Constant devrait me sauver la vie. Et c’est vrai!
28Là-bas, les rayons débordent de modèles et surtout de grandeurs. Dans les boutiques des centres commerciaux, les grandeurs offertes ne sont que XS, S, M, L, XL et parfois XXL. Six grandeurs pour que l’ensemble des femmes enceintes s’y retrouve. Taille haute, taille basse, fortes hanches, petites fesses, grosses fesses, pas de hanches, etc. On doit trouver là-dedans! Chez Douce Maman, les grandeurs vont de 2 ans à 26 ans! 13 grandeurs! Là, pas de doute, on trouve exactement celle qu’il nous faut! « L’erreur que l’on fait enceinte, c’est de prendre des pantalons ou des jeans trop grands en croyant qu’ainsi ils nous feront tout au long de la grossesse », explique Nathalie Jetté, la propriétaire de la boutique. En faisant cette erreur courante, on arrive à la maison fière de son achat dit économique – on pourra porter notre pantalon pendant 7 mois! –, on l’essaie et on s’aperçoit que le look laisse à désirer. Surtout en début de grossesse, quand le ventre n’est pas encore ressorti. Alors, on le traîne, mi-dégoûtée, mi-démoralisée pendant ces sept mois en le haïssant, l’accusant d’être la source de notre inconfort et de notre perception moche de soi.
Vaut mieux choisir un pantalon qui nous fait bien et qui, par son modèle – large bande élastique, panneau repliable ou ceinture ajustable – nous permettra de le porter longtemps également! Il est possible, vraiment, de faire d’une pierre deux coups! Et surtout, j’ai trouvé chez la propriétaire de Douce Maman qui est presque toujours présente et son employé un réel souci de nous aider à trouver la taille parfaite et la coupe idéale. On prend le temps de nous expliquer les façons de le porter et de l’ajuster tout au long de la grossesse. Vraiment, on sort de là la tête haute, convaincue – et convaincante! : on a acheté une merveille qui nous va comme un gant. Et surtout pas plus cher qu’ailleurs!
Le test ultime quand je porte un vêtement de maternité : le porter devant une amie non enceinte et qui ne l’a jamais été. Résultat? Mon amie Caroline n’avait pas remarqué que c’était de nouveaux jeans de maternité! Youpi! Le test est passé. C’est vrai! Pas de panneaux ni de bande pour moi, une simple ceinture ajustable par un élastique fixé par un bouton à l’intérieur de la taille, comme pour les pantalons d’enfant. Et parce que j’ai choisi la bonne taille, même si je l’ajuste, il n’y a pas une ribambelle de plis disgracieux autour de mon ventre. Et j’ai l’amplitude voulue pour que bidou double de grosseur!
Première séance de magasinage complétée! J’ai même réservé une paire de pantalons noirs pour le printemps. Ensuite, promis, j’attends les nouveautés du printemps! Je rêve d’orangé et de turquoise, d’une pointe de jaune soleil pour attendre le mien jusqu’à l’été! Urgent besoin de couleurs éclatantes dans la grisaille d’un hiver mouillé!
Les signes visibles indésirables
Au secours! Je deviens maman, mais en même temps je replonge – à contrecœur – dans mes souvenirs atroces de l’adolescence : mon menton bourgeonne de boutons! Le haut de mon dos : pareil! Oh là, là! Vite une solution miracle. Ma peau n’est plus que grasse; elle l’est à l’extrême! Un masque, un astringent – pourquoi pas de l’eau un peu citronnée – et des soins quotidiens. Vos produits miracles pour le « come-back » des boutons, quels sont-ils? Dites-le-moi, s’il vous plait! J’attends vos courriels!
En me regardant dans le miroir…
J’ai les cheveux aussi huileux qu’une plaque à biscuit prête à recevoir les sablés de Noël. Appelez-moi Betty Crocker de la chevelure! Hallucinant qu’un petit flocon qui grandit en moi rende mes cheveux si gras. Où est le lien? Expliquez-moi. Gageons que c’est la faute (éternelle!) des hormones fébriles de la femme enceinte?
Un livre pour la grande soeur
Expliquer à une grande-petite fille de 3 ans qu’un bébé se cache dans mon ventre relève presque du défi. Elle ne reste pas longtemps en place et les histoires de bébés, pour elle, elle a déjà tout saisi : un jour, bébé sera là. Un point, c’est tout! J’ai trouvé LE bon livre pour lui parler du « processus de création » du bébé : Le bébé, présenté par les Petites encyclopédies Larousse. Beaucoup d’images et des explications simples, voilà ce qu’il faut! Une fillette qui ressemble à ma Miss Lulus parcourt toutes les étapes des neuf longs mois : les premières semaines, l’échographie, les derniers mois, les changements chez la maman, l’accouchement, la visite à l’hôpital et le retour à la maison. J’ai craqué pour les dernières pages où on a pris soin de faire l’énumération illustrée de ce que Bébé aime et de ce qu’il n’aime pas. Chouette! Parce qu’Adèle semble croire que le bébé va arriver et qu’elle pourra faire dès le lendemain des casse-tête avec lui! Vraiment, vraiment chouette!
Un livre pour moi…
Et on dirait un livre que j’aurais pu écrire. Enceinte, les émotions nous envahissent, nous happent parfois de plein fouet dans les endroits les plus inappropriés – pleurer en plein milieu d’un magasin de meubles parce qu’on est incapable de choisir quelle table irait mieux dans notre salon – et nous font fondre comme un chocolat sous le rayon du soleil. C’est exactement ces trois sentiments qui m’ont enveloppée quand j’ai parcouru le livre En t’attendant. Un livre qui, au premier coup d’œil, semble simpliste, dénaturé et même un peu vide. De simples images et qu’une seule phrase au bas de chaque page. Un exemple ou deux? « Tu existes et je me sens légère comme le printemps. », « Trop de bonheur me fait peur. » ou « Tu m’offres un merveilleux bouquet de soucis. ». Avec une illustration fine et délicate, sans détails assommants, qui résonne au même diapason que l’image. Ou parfois lui donne un sens un peu plus coquin. Comme le dessin d’un joli soutien-gorge rose brodé de dentelles, sous lequel est inscrit : « Ton père est doublement ravi. ». Délicieux comme livre… parce qu’on s’y reconnaît.
Un brin de jasette?
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