Certaines sont là depuis toujours ou presque. Certaines étaient d’abord des collègues de bureau. Certaines, on les voit chaque semaine. D’autres sont au rendez-vous chaque matin sur MSN ou sur un groupe de discussion. Il y a des amitiés géographiquement éloignées, mais qui perdurent profitant de toutes les occasions de rencontres possibles. Il y a les copines téléphoniques, les amies confidentes et les copinautes fidèles. Le grand bonheur, c’est de les avoir toujours près de soi dans notre cœur.
Enceintes, les copines deviennent essentielles. Absolument nécessaires. C’est vers elles que l’on se tourne quand notre bateau tangue un peu, quand la houle amoureuse nous secoue, quand la pluie s’abat dans notre cœur, quand la tempête des émotions frappe et même quand le soleil brille de mille feux. Alors, dès que le test affiche positif, il vaudrait mieux recevoir une prescription « urgent besoin de copines » au lieu d’une pour des vitamines!
Vous verrez, l’amitié entre bedaines croissantes est précieuse! Ne la sous-estimez jamais. Les nouvelles mamans ou les futures mamans sont les alliées préférées des femmes enceintes. On n’a pas peur de les déranger avec nos soucis : petits ou gros, inquiétants ou anodins. Avec elles, on suit l’évolution de notre ventre semaine après semaine. On discute pyjamas, meilleures bassinettes, plus géniales poussettes et porte-bébés tout en avalant un panini avec frites et thé glacé dans un petit café bondé. Pas de gêne ni de pudeur, on vit la même chose. On dirait presque parce qu’on est enceinte, exit les tabous ou notre habituelle retenue! On se raconte tout! Les confidences s’enchaînent ouvertement! Tous les sujets intimes y passent : notre activité sexuelle, pertes vaginales, l’état de nos seins, l’analyse du bouchon muqueux, etc. Plus de soucis à révéler notre poids, les kilos qu’on a pris, nos faiblesses et nos doutes! Super! Parler, discuter et se confier sont probablement les meilleurs exutoires existants. Mieux vaut vivre nos émotions que de les taire! Mieux vaut dire nos peurs, ainsi elles faiblissent tandis que nous, on prend confiance et trouve la force de les surmonter!
C’est aussi avec ces copines au ventre saillant qu’on rayera les derniers jours avant notre date prévue d’accouchement, avec elles qu’on essaiera de trouver toutes les solutions naturelles afin d’éviter l’épidural, avec elles qu’on ira patauger dans l’eau froide de la piscine municipale en costume de bain ballonnant (qui voudrait faire compétition à son élancée de belle-sœur aux cuisses lisses!), avec elles qu’on se racontera en mille et un détails notre accouchement et avec elles qu’on flânera sans complexe, pendant notre congé parental, au centre commercial un mardi matin en poussant fièrement une poussette ensevelie de couvertures soyeuses.
Les copines enceintes ont un pas d’avance sur nos autres copines même si ces dernières ont des dizaines d’années d’ancienneté d’amitié. En effet, elles partagent les mêmes émotions que nous! Et avec elles, on ne se sent pas gênée d’accaparer la conversation sur le dernier truc appris pour calmer les nausées. Autrement, on se tait de peur d’achaler tout le monde avec nos préoccupations de bedonnantes. Et ce, même si nos autres copines (non-enceintes et non-mamans) nous assurent que notre futur poupon et nos états d’âme de filles à fleur de peau les intéressent. On en doute. La hauteur utérine ou l’effacement de notre col, elles s’en soucient moins que les copines bedaine-star.
On ne veut pas ambitionner sur leurs bonnes actions. Je ne dis pas qu’elles ne comprennent pas, loin de là. Certaines vivent même notre grossesse presque par procuration, mais on n’est pas à l’aise de tout leur déballer les impacts des montées d’hormones. Les copines au ventre plat sont là pour nous sortir de notre emprise bedaine quand on désire plutôt vivre simplement comme avant. Parce que les coups de blues où on voudrait ne plus traîner notre gros ventre viendront bien et on sera reconnaissante à nos copines de nous inviter à prendre un verre (de lait, de jus ou d’eau) avec elles pour un 5 à 7 pimpant! On ne veut pas miner notre amitié avec nos préoccupations démesurées souvent incompréhensibles pour celles qui sont seules locataires de leur corps, l’user par notre besoin d’en parler ou l’assombrir par toute la monopolisation des sujets. Ne se lasserait-on pas d’entendre nous-mêmes les mêmes jérémiades, les mêmes doutes, les mêmes questionnements, les mêmes envolées émotionnelles et les mêmes hésitations - toujours le même sujet – pendant 40 semaines? Personne ne tiendrait le coup… sauf celles qui sont en plein dans la même mer d’émotions que nous!
Aussi, je suis persuadée que les hormones favorisent l’amitié sincère! Grâce à ma première grossesse, j’ai connu de nombreuses filles que probablement jamais le destin n’aurait mises sur ma route autrement. Doux hasard! Fabuleux web! Je les ai toutes rencontrées grâce à un site Internet qui regroupe des futures mamans. Au fil du temps, on a toujours gardé contact. Elles s’appellent Kathleen, Sophie, Solène, Karine, Mylène, Léa, etc. Elles font encore partie de ma vie, y ont pris une importance graduelle et sont présentes au quotidien dans mon cœur! Notre MSN fourmille de confidences et de messages qui font gonfler le cœur! Il est toujours aussi rassurant de les savoir là, prête à me remonter le moral quand il est à – 30 ou à partager mes fougues passionnées!
Bien sûr, elles ne sont pas toutes encore enceintes en même temps que moi. Certaines bercent déjà leur deuxième poupon, d’autres voient leur troisième enfiler quelques pas de suite et finalement quelques-unes ont mis le cap sur d’autres univers. Mais nos routes se croisent toujours via Internet! Quelle belle magie! En jasant avec Karine, on s’est rendu compte qu’avant notre périple sur le web pendant notre première grossesse, on croyait que des amies, il fallait qu’on les voit souvent, qu’on leur parle au téléphone assez souvent aussi, mais finalement on a compris que c’était pas tout à fait cela. C’est aussi savoir être là entièrement quand on peut. Rien ne doit être fait dans l’obligation. C’est écrire un petit courriel sympa quand on sait que tout tangue sur le radeau de l’autre. C’est une conversation à la sauvette sur MSN, écrite à une main parce que l’autre tient le bébé, à des heures incongrues. C’est accepter l’autre, lui tendre la main, lui signifier qu’on est là sans trop mettre de pression. Bref, nos grossesses nous ont appris à réinventer l’amitié… virtuellement et humainement! Si on se parle chaque jour, sans se voir ni même ouvrir la bouche, laissez-moi vous dire que lorsqu’on se fait des rencontres pour un dîner, notre bouche n’a pas le temps de chômer! Des pies? Eh oui!
23Enceintes, inscrivez-vous dans les forums de discussion. Rejoignez les troupes de bedons qui accoucheront en même temps que vous. Une grossesse ne devrait jamais se vivre dans la solitude, l’isolement et l’inquiétude. Avec ces amies virtuelles, vous ne serez jamais seules. Jamais. Et c’est le réconfort le plus doux qui soit! Leur présence est fidèle! Leurs préoccupations sont tournées vers les vôtres. Leur esprit de partage est tel que les bons moments comme les plus durs sont, soit multipliés, soit divisés entre chacune.
J’ai rejoint un groupe de futures mamans qui accoucheront en juillet-août-septembre 2006. Nous sommes déjà plus de 40! De belles séances de placotage sont à prévoir. Une belle brochette de filles provenant d’un peu partout au Québec qui ne se sont – pour la plupart - jamais vues « en vrai », mais qui sont unies par la fabuleuse histoire de la vie! Selon moi, il n’y a rien de plus beau! Je suis fébrile! Qui sait? En même temps que je crée en moi la vie, de belles amitiés naîtront peut-être aussi? Marie-Pierre, Mélanie, Anne-Marie, Isabelle et les autres qui partageront les prochaines semaines avec moi, un simple mot : merci d’être là! Merci d’avoir été si compréhensives et si rassurantes au cours des dernières semaines. Avec vous toutes, je me sens bien entourée pour ce beau voyage!
Bonne route à toutes les futures mamans!
Les échos de mon écho
Le 20 janvier dernier, je suis retournée pour un écho de contrôle. Adèle était bien excitée. « C’est ici qu’on va acheter le bébé? », qu’elle demande en arrivant dans le stationnement de l’hôpital. Pas tout à fait! Elle ne m’a pas cru. Elle était assurée qu’on était dans un centre commercial de bébés. En attendant devant la salle d’échographie, elle récidive : « C’est là qu’on va le choisir le bébé! » Plus de question. Pour elle, c’est une affirmation non discutable. Devant la télévision où bougeait tranquillement ma petite boulette d’amour, Adèle était étonnée, mais muette. J’ai lu dans sa tête « Hummm! Un film que je n’ai jamais vu! » Une grossesse, quelle aventure aussi pour les enfants!
Résultat de l’écho : le décollement s’est résorbé. Tout devrait être correct! Quel soulagement! Je suis ressortie le cœur et l’esprit mille fois plus léger!
Une annonce originale?
Annoncer une grossesse peut être un moment bien excitant! Une fois le test positif, j’étais à la recherche d’une bonne idée pour annoncer la nouvelle. Pour nos parents, on a emballé une suce à laquelle on avait attaché un ruban avec un petit mot : "Utilisation prévue pour mi-juillet prochain". Pour la famille et les amis, j’ai écrit sur un chandail d’Adèle : "Je vais être une grande sœur". On l'a pris en photo et on l’a envoyée par courriel à tout le monde! Et vous? Je voudrais savoir comment vous avez annoncé votre grossesse ou comment vous songez à le faire?
À la semaine prochaine _