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Lunettes roses et cache-oreilles

Un jour, ma meilleure amie Mélodie est entrée dans le petit logement de L’Amoureux et moi. Comme James Bond, sac de papier en main, elle m’a regardée avec un visage disant : « Je l’ai, GO! ». Nous y étions. La réponse à mes maux de cœur constants et à ma perte de désir envers mon pot de beurre d’arachides se trouvait peut-être à l’intérieur de ce petit sac. Elle, assise sur le bord du bain, moi, sur le bord de la toilette, les genoux tremblotants. Deux secondes plus tard, mon test de grossesse me criait « PREGNANT-ENCEINTE ». Pas une affaire de petites barres à décoder avec une légende à déchiffrer dans le manuel d’instruction; c’était écrit clairement : j’étais enceinte!

Un beau bonheur entrait dans ma vie et j’allais plonger dedans tête première, les yeux fermés comme lorsqu’on saute en bungee. Ma grossesse était loin d’être planifiée, mais je savais que L’Amoureux et moi avions à l’intérieur de nous tout ce qu’il fallait pour aider mon bébé à grandir dans ce monde qui est le nôtre. Tout s’apprend, et j’avais bien l’intention d’être la meilleure des mamans du monde pour mon fils.

J’étais tellement heureuse, mais en même temps, j’avais un peu peur : Peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas arriver financièrement, peur de l’accouchement, peur des sacrifices, peur de voir mon corps se transformer, peur des changements et peur d’avoir peur!

En quelques jours, toutes ces inquiétudes sont disparues. J’avais confiance en nous, en notre futur rôle, et je m’assumais pleinement. Puis soudain, après la grande annonce, les questions sont arrivées de partout comme des missiles interplanétaires : 

Sous le choc

Comme si, à travers toutes ces questions, j’allais définir mon niveau de qualité de mère dans la société. Je ne comprenais pas, je ne savais pas que toutes ces questions étaient d’intérêt public dans un souper de famille ou dans une allée d’épicerie avec une quasi-inconnue. Je ne m’étais jamais arrêtée au fait que je devais présenter mes choix aux autres. Quand j’ai rencontré l’Amoureux et qu’il s’est présenté, il ne m’a pas dit : « Bonjour, je me présente, ton futur amoureux. J’étudie la musique, j’ai été allaité toute la première année de ma vie, mon père me donnait un biberon avant le dodo et j’ai porté des couches jetables avant la propreté. J’aime la musique, les spectacles. Ça te dirait d’aller souper? »

Réagir avec son instinct

À ce moment-là, mon choix était clair : je deviendrais une maman informée, une maman pro-choix, une maman à l’écoute d’elle-même, une maman heureuse. Je lisais tout ce qui s’écrivait sur tous les sujets, en étant consciente du choix que je faisais pour mieux l’assumer. Puis, j’ai eu les regards avec le sourcil dans les airs, les « moi-j’ai-lu-que », les « il-parait-que », les « savais-tu que »… Je savais déjà tout ça, j’avais lu et entendu les mêmes choses, mais j’ai réalisé que ce qui était bon pour l’une ne l’était pas nécessairement pour moi.

J’ai pris ma paire de lunettes roses, j’ai mis mes cache-oreilles à filtres sonores positifs et j’ai décidé que la seule voix que j’écouterais serait celle qui me parlait à l’intérieur de moi. Pendant ma grossesse, j’ai appris que du moment où un bébé se crée une maison dans la bedaine d’une maman, ce n’est plus toi qui mènes ta vie, c’est la vie elle-même qui te mène. Je vivais donc ma grossesse avec calme, sans anticiper au fur et à mesure où elle avançait. Je la vivais enfin pleinement.

Le jugement facile

En copinant avec d’autres mamans, je me suis rendu compte que souvent, nous avons la gâchette du jugement rapide envers toutes celles qui, comme nous, font leur possible. Par contre, je me rends compte que nous avons la gâchette de la culpabilité tout aussi facile. Par exemple, lorsque j’entends des spécialistes dire que le lait maternel est ce qu’il y a de meilleur pour nos bébés. Il y a les extrémistes qui disent que de ne pas allaiter, c’est d’empoissonner son enfant. Il y a celles qui répliquent en disant aux spécialistes qu’ils ne font que culpabiliser les mamans qui ne peuvent pas allaiter. Il y a celles qui se donnent le devoir d’expliquer pourquoi elles n’ont pas pu allaiter. Il y a celles qui tentent d’arbitrer le tout et qu’est-ce que ça donne? Un tas de mamans qui s’engueulent et qui s’insultent sur les médias sociaux au lieu de sortir les poussettes et profiter de la vie. Quelle perte de temps et d’énergie vous ne trouvez pas?

Disons-le, c’est un fait, le lait maternel est meilleur pour la santé d’un bébé. Par contre, est-ce qu’une maman est une moins bonne maman parce qu’elle décide de prendre une autre voie? Personne ne mérite de sourcils dans les airs, la maman qui allaite dans un lieu public non plus. La maman qui allaite avec un tablier d’allaitement parce qu’elle n’est pas à l’aise d’allaiter dans un lieu public non plus. La maman qui allaite son coco de deux ans parce qu’elle s’y sent bien non plus. La maman qui demande un bol d’eau chaude pour faire chauffer son biberon avec amour non plus. En fait, les sourcils ne devraient même pas exister! Vous voyez, nous nous faisons toutes juger parce qu’en plus de ne pas nous assumer, dans notre for intérieur, on juge les gens qui sont différents ou qui prennent un autre chemin que le nôtre. Parce que parfois, c’est plus facile de juger que de tenter de comprendre celles qui nous entourent ou d’accepter que nous sommes toutes différentes…

Assumer ses choix

J’ai fait des choix très différents pour mes deux enfants. Pas parce que j’aime l’un plus que l’autre. Pas parce que je pense que l’un méritait mieux que l’autre. Pas parce que j’étais plus intelligente ou moins intelligente que les autres. Parce que c’était ce que j’avais envie de vivre comme histoire avec eux, c’est ainsi que je m’y sentais bien selon le moment. L’histoire s’écrivait au fur et à mesure pour composer la plus belle histoire jamais écrite : la nôtre. Un jour, mes enfants seront grands et quand ils regarderont la personne qu’ils aiment, j’espère qu’ils pourront se présenter ainsi : « Bonjour, dans la vie, je fais ce que j’aime, je suis ce que je suis avec toutes mes qualités, mes défauts. Toute ma vie, mes parents m’ont aimé avec toute la passion qu’ils avaient et ils m’ont donné le meilleur d’eux même. Ça te dirait d’aller souper? »


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