Il est important de savoir que la femme enceinte n’est pas à l’abri de la dépression. Pire : certaines d’entre elles se sentent coupables de se sentir aussi mal, puisque la grossesse est, obligatoirement, une période où elles devraient être plus heureuses encore. Dès lors, elles taisent leur souffrance, et endurent en silence cette déprime qu’elles ont si honte de ressentir.
Vous n’êtes pas seule
Il est néanmoins très important de partager avec ses proches ou son médecin de ces états d’âme qui pourraient bien, s’ils s’accompagnent d’une perte d’intérêt pour les activités habituelles, s’avérer être une dépression. Selon les études, environ 10 à 17 % des femmes enceintes souffrent en effet de dépression pendant la grossesse. Ainsi, les femmes ayant déjà souffert de dépression modérée ou grave seraient plus à risque, tout comme celles qui ont des antécédents de dépression dans la famille.
Symptômes
Bien sûr, une grossesse s’accompagne déjà de plusieurs symptômes : trouble du sommeil, perte d’appétit, fatigue et sautes d’humeur sont le lot de bien des femmes enceintes! Toutefois, si ces signes perdurent, et surtout s’ils s’accompagnent d’une tristesse constante, de pensées macabres ou suicidaires, d’une incapacité à se concentrer, d’un profond sentiment de désespoir, de culpabilité et de dévalorisation, ils pourraient être annonciateurs de dépression. En fait, la plupart des symptômes d’une dépression prénatale sont exactement les mêmes que ceux d’une dépression pouvant subvenir à tout autre moment de votre vie. L’Institut universitaire en santé mentale de Québec estime qu’ils doivent être présents pendant plus de deux semaines pour que l’on parle bien d’une dépression.

Risques
Il est à noter que la femme enceinte qui souffre de dépression est plus encline à adopter des comportements malsains, qui pourraient nuire à sa santé ou celle de l’enfant à naître. On pense d’emblée à l’usage du tabac, de l’alcool ou de la drogue. Mais la femme déprimée pourrait aussi s’alimenter de façon inadéquate, voire manquer ses rendez-vous de suivi médical, ce qui n’aiderait certainement pas son état. Si la dépression n’est pas soignée, l’Institut universitaire de santé mentale de Québec met aussi en garde contre les risques suivants :
- diminution de l’activité physique;
- agitation et anxiété;
- inattention, oublis et erreurs de jugement;
- tentative de suicide;
- tentative d’atteinte au fœtus;
- accouchement prématuré;
- difficulté d’attachement à l’enfant à venir.
De plus, une dépression non soignée pendant la grossesse risque de se prolonger après l’accouchement.
En parler
Vous croyez souffrir de dépression prénatale? L’important, c’est d’en parler : avec votre conjoint, avec vos proches, avec votre médecin. Souvenez-vous que vous n’êtes pas seule et qu’il n’y a absolument aucune raison de vous sentir coupable. En effet, les bouleversements hormonaux qui se produisent pendant la grossesse rendent les femmes plus vulnérables à la dépression.
En cas de dépression légère, quelques petits changements à votre routine de vie pourraient vous permettre de voir la lumière au bout du tunnel. Par exemple, en adoptant une diète mieux équilibrée, en pratiquant de l’exercice physique régulièrement, en dormant assez et en faisant de la relaxation quotidiennement (méditation, yoga), vous devriez réussir à venir à bout de ces idées noires et, enfin, profiter de votre grossesse.
En cas de dépression plus sévère, votre médecin pourrait vous prescrire un médicament qui sera, bien entendu, sans danger pour votre bébé.