Malheureusement, plusieurs d’entre elles finiront par regretter ce choix pour diverses raisons : une nouvelle union, le regret de ne plus avoir de bébé, le décès d’un enfant, le décès du conjoint, etc. Une question s’impose alors : Peut-on avoir un enfant après une ligature des trompes ?
Une contraception définitive ?
La ligature des trompes est une intervention chirurgicale dont le but est d’obturer les trompes de Fallope pour empêcher l’ovule de descendre dans l’utérus et d’entrer en contact avec les spermatozoïdes. Conséquemment, la fécondation est impossible. En médecine, cette méthode contraceptive est dite définitive, puisqu’une une réanastomose tubaire (une réparation des trompes) est une intervention complexe dont le succès n’est pas garanti.
La réanastomose tubaire
« La réanastomose tubaire est une intervention chirurgicale qui vise à rétablir la fertilité en restaurant la perméabilité de l’une ou des deux trompes Fallope, explique le docteur Pierre Miron, gynécologue-obstétricien, fondateur de la clinique Fertylis. La procédure comporte son lot de risques puisque majoritairement effectuée sous anesthésie générale. À la suite d’une telle opération, les chances d’avoir une grossesse naturelle sont relativement bonnes (25% à 80%). »
Toutefois, selon la méthode de ligature utilisée et/ou de la longueur des trompes saines, il peut s’avérer difficile, voire impossible, de pratiquer une réanastomose tubaire, ajoute Dr Miron. C’est donc du cas par cas.
La fécondation in vitro
Si la réanastomose tubaire s’avère impossible ou infructueuse, les femmes peuvent faire appel à la procréation assistée. Puisque les trompes de Fallope sont inutilisables, l’insémination artificielle est exclue. La FIV (fécondation in vitro) est donc le dernier recours des femmes ayant subi une ligature des trompes et qui aspirent à une autre grossesse.
Au tout début des procédures, les conjoints doivent se soumettre à une batterie de tests en vue d’établir leur fertilité. Historique de la température basale, analyses sanguines et spermogramme sont nécessaires avant de s’aventurer sur le chemin de la procréation assistée. Une FIV peut être envisageable si la capacité des ovaires à produire des ovules est conservée et en l’absence de pathologie chez les deux conjoints (par exemple, un cancer).
Les risques d’une FIV
Avoir recours à la fécondation in vitro n’est pas sans danger, bien que moins risquée que la réanastomose tubaire. En cours de traitements, bouffées des chaleur, saignements et douleurs abdominales peuvent survenir. Bien que désagréables, ces inconforts sont la plupart du temps sans grandes conséquences.
Dans 1 à 3 % des cas, le syndrome d’hyperstimulation ovarienne peut survenir. Il s’agit d’une augmentation anormale de la taille des ovaires qui s’accompagne de douleurs abdominales, de ballonnements, de fièvre, de nausées/vomissements et de diarrhées.
Très rarement (on parle de 1%) la patiente peut souffrir de difficultés respiratoires, d’accumulation de liquides dans l’abdomen, de débalancements sanguins et de caillots de sang dans les jambes et aux poumons.
Les coûts d’une réanastomose tubaire versus une FIV
Tout comme la ligature des trompes, la réanastomose tubaire est prise en charge par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). A contrario, tous les frais relatifs à la Fécondation in vitro doivent être assumés par la patiente puisqu’ils ne sont pas couverts par la RAMQ.
La conception post ligature des trompes est donc théoriquement possible. Il s’agit cependant d’une aventure complexe et non sans danger. Une réanastomose peut être une réussite technique sans pour autant qu’une grossesse ne survienne et la FIV n’est pas synonyme de succès à 100%. Dans ce contexte, la ligature des trompes devrait être envisagée comme étant une contraception définitive.
Publication initiale septembre 2016
Écrit par Annie Harvey