Dans la pensée collective, on croit bien souvent et à tort qu’il est impossible d’adopter un enfant né au Québec. Pourtant, ce n’est pas le cas. La province compte son lot d’enfants orphelins, abandonnés et nés de parents qui n’assument pas leurs responsabilités parentales ou qui ont intentionnellement renoncé à leurs droits parentaux. Bref, les besoins sont nombreux et criants.
Au Canada, l’adoption est de compétence provinciale et territoriale, ce qui signifie que chaque province est responsable de la législation et de la gestion des adoptions sur son territoire. Ici, au Québec, « les services d’adoption sont sous la responsabilité des centres intégrés de santé et de services sociaux offrant des services de protection et de réadaptation pour les jeunes en difficulté d’adaptation et leur famille » (Gouvernement du Québec, 2018). En somme, c’est la direction de la protection de la jeunesse qui fournit les services nécessaires à l’adoption d’un enfant.
Adoption régulière ou banque mixte
Outre l’adoption internationale, les personnes qui souhaitent adopter ont deux autres choix : l’adoption régulière ou l’adoption via le programme de banque mixte.
L’adoption régulière
Lorsque la mère biologique — ou dans certains cas les deux parents biologiques — décède, abandonne ou renonce à l’exercice de ses droits parentaux, l’enfant est placé en adoption. Dans ce cas de figure, les parents dits adoptants n’ont pas de contacts avec les parents biologiques, « […] sauf si l’un de ceux-ci souhaite rencontrer les adoptants avant de confier l’enfant » (CIUSS-Capitale Nationale, 2019).
L’adoption en banque mixte
Ici, on retrouve les enfants qui sont déjà sous la protection de la DPJ et confiés à des familles d’accueil. Ils ont, en majorité, entre 0 et 5 ans et proviennent de familles dont « les parents d’origine […] sont aux prises avec des difficultés personnelles qui les empêchent d’assurer leur soin et leur éducation) » (CIUSS-Capitale Nationale, 2019). Pour eux, « le pronostic de retour au domicile est sombre […], mais ils peuvent être accueillis dans une famille d’accueil de permanence et être éventuellement adoptés » (Centre Jeunesse de la Montérégie, 2019).
Des passés troublés
L’adoption est un acte juridique, certes, mais il en est surtout un de générosité. Accueillir un enfant dans sa demeure, dans sa vie, en sachant pertinemment que dans certains cas, tout l’amour du monde ne pourra réparer les blessures et effacer le passé, c’est beau et c’est grand, mais il faut être solide.
Ces enfants, pour la plupart, ont vécu des histoires douloureuses dont les stigmates peuvent se refléter dans leur condition physique ou mentale. Les adoptants qui choisissent cette voie doivent en être conscients et, de surcroît, être prêts à accepter que ces jeunes voient encore leur (s) parent (s) biologique (s).
De la patience, de l’ouverture d’esprit et une certaine facilité à décoder les émotions et le sens caché des comportements infantiles sont quelques-unes des qualités que l’adoptant devrait posséder, dans l’intérêt supérieur de toutes les parties en cause.
Une attente de 3 mois à 8 ans
Qu’importe l’option privilégiée, le processus et l’attente peuvent sembler interminables. Par exemple, en moment, le temps d’attente pour accueillir un enfant qui provient de la banque régulière est de 7 à 8 ans. Pour la banque mixte, les délais peuvent s’échelonner sur une période de 3 à 24 mois.
La marche à suivre pour adopter
Voici, selon le site du gouvernement du Québec, les étapes préalables à l’adoption.
1. Il faut d’abord s’inscrire auprès du service d’adoption du CISSS ou du CIUSSS.
2. Il faut participer à une séance d’information dont le but est de présenter les enjeux liés aux deux types d’adoption qui nous concerne dans cet article, de répondre aux questions des participants et d’aider les adoptants à se tourner vers l’un ou l’autre des types d’adoption.
3. Les adoptants doivent obligatoirement se soumettre à une évaluation psychosociale afin de déterminer leurs capacités à accueillir un enfant « et de lui fournir un milieu d’appartenance répondant à ses besoins ».
4. Jumelage d’un enfant avec de futurs parents adoptifs
5. Placement de l’enfant chez les parents adoptifs à la suite d’une ordonnance du tribunal
6. Jugement d’adoption
Continuez de vous informer
Cet article se veut un résumé des types et des processus d’adoption dans la province de Québec. Pour en savoir davantage, nous vous invitons à consulter l’une ou l’autre des sources citées en bas de page.
Sources :
Gouvernement du Québec, 2018. Adoption au Québec. Récupéré à https://www.quebec.ca/famille-et-soutien-aux-personnes/adoption/
CIUSS — Capitale Nationale, 2019. Adopter un enfant. Récupéré à https://www.ciusss-capitalenationale.gouv.qc.ca/nos-services/famille-enfants-parents/adoption-et-famille-daccueil/adopter-un-enfant
Centre Jeunesse de la Montérégie, 2019. L’adoption québécoise. Récupéré à http://www.centrejeunessemonteregie.qc.ca/adopter/ladoption-quebecoise/