Également appelé hématome rétro placentaire, le décollement placentaire est, comme son nom l’indique, le décollement prématuré du placenta de la paroi utérine.
En effet, lorsqu’une femme accouche, et après la coupure du cordon ombilical, le placenta, cet organe d’échange entre la mère et bébé, n’est plus nécessaire et se décolle. La nouvelle mère l’expulse ainsi une vingtaine de minutes après la naissance de bébé. Cependant, il arrive qu’une partie du placenta se détache avant la naissance de l’enfant.
Causes de ce décollement
Qu’est-ce qui cause un décollement du placenta? Les médecins ne le savent pas précisément, et il est donc quasi impossible de le prévoir. Ce qu’on croit, c’est que de minuscules vaisseaux sanguins situés sur la surface du placenta commenceraient à couler, ce qui formerait une bulle de sang entre la paroi utérine et le placenta qui, selon sa grosseur, provoquerait un détachement. Un accident, au cours duquel vous recevez un coup sur le ventre, pourrait causer un décollement placentaire.
Mais si les causes ne sont pas toujours connues, il existe certains facteurs de risque :
- hypertension artérielle : problèmes de pression artérielle sans rapport avec la grossesse (hypertension chronique) ou directement en rapport avec elle (prééclampsie, toxémie);
- nombre de grossesses : plus la femme a eu de grossesses, plus le risque de décollement est élevé;
- décollements placentaires antérieurs : si vous avez déjà subi un décollement du placenta lors d’une grossesse antérieure, vous avez une chance sur dix d’en subir un à nouveau. Ce pourcentage augmente à chaque grossesse supplémentaire;
- tabac : les femmes qui fument sont plus à risque : un risque qui augmente de 40 % pour chaque paquet de cigarettes fumées par jour;
- drogues : 10 % des femmes qui consomment de la cocaïne pendant la grossesse ont un décollement du placenta. Ce pourcentage est plus élevé pour celles qui consomment du crack.
Risques d’un décollement
Un décollement du placenta saigne toujours. Si le sang reste à l’intérieur de l’utérus, c’est-à-dire qu’il ne s’écoule pas par le vagin, on parle alors d’un décollement dissimulé. Dans ces cas, on peut alors détecter les saignements grâce à une échographie. 20 % des détachements sont dissimulés. Le médecin doit aussi déterminer la quantité de placenta qui s’est détaché de la paroi, que l’on chiffrera en utilisant un pourcentage de 10 à 100 %. Plus ce pourcentage est élevé, plus le risque est élevé pour la mère et son bébé. Rappelons toutefois que les formes graves de décollement ne touchent que cinq grossesses sur 1 000, alors que les formes mineures touchent 1 grossesse sur 100.
Puisque le placenta est l’organe qui établit un échange entre la mère et le fœtus, un décollement de celui-ci, s’il est important, peut avoir de graves conséquences. On parle alors d’accouchement prématuré, de fausse couche, de mort du fœtus et d’hémorragie chez la mère.
Symptômes
Seulement 60 à 75 % des femmes présentent des symptômes, ce qui rend le décollement du placenta assez difficile à diagnostiquer. En réalité, on estime que tout près d’une femme sur 20 aurait un petit décollement du placenta en fin de grossesse, mais, sans conséquence, on ne s’en rendrait jamais compte.
Les symptômes les plus répandus sont les suivants :
- saignements vaginaux;
- sensibilité abdominale ou douleurs dorsales;
- contractions;
- anomalies dans le rythme cardiaque du bébé.
Rappelons que la quantité des saignements ne révèle en rien la gravité du décollement placentaire, puisqu’il arrive qu’il n’y ait pas de saignement du tout. De plus, tous les saignements ne sont pas des symptômes d’un décollement du placenta.
Certains de ces symptômes s’apparentent aussi à ceux d’autres conditions, comme le placenta praevia.
Intervention
On ne peut pas renverser un décollement du placenta. À l’aide d’une échographie et d’une série de tests, on réussira à en établir la gravité, et, selon celle-ci, on agira. Si vous avez un décollement du placenta, vos visites médicales devraient être plus fréquentes. On vous demandera de vous ménager le plus possible et il serait probable qu’on vous place en retrait préventif. Si vous faites de l’hypertension, on vous prescrira la médication appropriée.
Dans le cas d’un décollement plus important, qui empêcherait le fœtus de recevoir de l’oxygène, on procède habituellement à une césarienne d’urgence. Heureusement, ces décollements arrivent surtout en fin de grossesse et 98 % des bébés de plus de 2,5 kg survivent.
