Formant une bulle protectrice autour de bébé, le placenta est un organe unique qui permet à ce dernier de se développer et est un élément essentiel de la grossesse. Véritable plateforme d’échange entre la mère et l’embryon, le placenta se forme au tout début de la grossesse et se présente sous la forme d’un amas de tissus organiques spongieux. Il est expulsé quelques minutes après la naissance de bébé.
Anatomie
Dès les premiers jours de la grossesse, lorsque l’œuf fécondé se divise, on observe une séparation entre le futur embryon et ses annexes, c’est-à-dire le cordon, la poche des eaux et le « trophoblaste ». C’est celui-ci qui se transformera, à son tour, pour devenir le placenta. Complètement formé au cinquième mois de grossesse, le placenta, du latin « gâteau » ou « galette », prend la forme d’un disque et, à l’accouchement, mesure 15 à 20 cm de diamètre, et 3 cm d’épaisseur. Fortement vascularisé, il est de couleur rouge. D’un côté, il est attaché à l’utérus et semble à vif, alors que de l’autre, où est fixé le cordon ombilical, une mince membrane (la membrane amniotique) le recouvre. Certains disent qu’il ressemble à un steak de bœuf.
Le rôle du placenta
Il n’y a pas de communications directes entre la mère et le bébé et, comme nous le disions plus haut, le placenta est une sorte de plateforme d’échange entre eux. Grâce à son cordon ombilical, le fœtus peut donc puiser dans le placenta les nutriments (sucres, minéraux) nécessaires à son développement ainsi que de l’oxygène. C’est aussi par l’intermédiaire du placenta que le fœtus reçoit certaines hormones et qu’il est en mesure de rejeter le gaz carbonique.
En outre, le placenta agit comme une barrière protectrice, capable de filtrer des bactéries et des médicaments, mais pas les virus.
Un organe à part entière
De plus, lorsque certains organes ne sont pas encore totalement développés ou fonctionnels, le placenta peut servir de solution de remplacement. Il assure donc les fonctions de ces organes à leur place pour permettre à bébé de continuer à se développer. On dit que, à poids égal, le placenta est jusqu’à 15 fois plus performant qu’un poumon!
Puisqu’il est constitué du même patrimoine génétique que le bébé, le placenta est une véritable mine d’information sur celui-ci. En procédant à un examen (biopsie de trophoblaste ou prélèvement de villosités choriales), on arrive parfois à détecter très tôt certaines anomalies chromosomiques ou génétiques. Ce test, qui consiste à prélever un échantillon de placenta, représente une alternative à l’amniocentèse et est habituellement effectué vers le deuxième mois de grossesse. On le propose surtout aux familles qui sont porteuses de maladies génétiques, puisqu’il s’accompagne d’un mince risque de fausse couche.
Les complications
Bref, le placenta est nécessaire au bon déroulement de la grossesse : c’est donc dire que, s’il ne fonctionne pas comme il se doit, il peut aussi devenir un véritable problème. Par exemple, s’il est positionné trop bas, il peut gêner l’ouverture du col de l’utérus. On arrive à déceler une mauvaise position du placenta grâce à une échographie. Des saignements peuvent par ailleurs donner la puce à l’oreille. Si le placenta ne remonte pas de lui-même, il est possible qu’un accouchement par césarienne soit de mise.
Il existe d’autres types de complications, heureusement plus rares, comme l’hématome rétroplacentaire, qui interrompt la croissance du fœtus. Habituellement, ce phénomène peu commun est accompagné d’une crise d’éclampsie, qui elle-même est annoncée par de l’hypertension et des œdèmes.
De plus, si la grossesse dépasse son terme, on procèdera à une surveillance accrue du fœtus, puisque le placenta qui a vieilli risque à tout moment de ne plus assurer sa fonction nourricière.
Après l’accouchement
Quelques minutes après l’accouchement, les contractions reprennent. C’est ce qui permet au placenta de se décoller de la paroi de l’utérus et de sortir. Il suffit alors d’une petite poussée pour que celui-ci sorte. Lorsqu’il est enfin expulsé, le personnel médical examine bien le placenta afin de s’assurer qu’il est complet. En effet, si de petits morceaux sont restés dans l’utérus, ceci pourrait l’empêcher de se refermer et occasionner une hémorragie. D’ailleurs, pendant votre séjour à l’hôpital, on appuiera sans doute sur votre ventre, afin de s’assurer qu’il n’y a pas de résidus de placenta dans le sang et que le flot sanguin n’est pas trop important. Votre placenta sera, pour sa part, incinéré avec les autres déchets hospitaliers.
Manger son placenta?
À travers les âges, et selon la culture, la symbolique du placenta change. Il peut être brûlé, enterré, conservé sous forme de poudre, voire mangé. En effet, selon certaines croyances, celui-ci renfermerait plusieurs vitamines (B-12) et minéraux (beaucoup de fer), qui pourraient aider la femme qui vient d’accoucher à se remettre sur pied plus rapidement. On affirme que le fait de manger le placenta augmenterait la production de lait et réduirait les risques de dépression post-partum. Quoique rare, la placentophagie est néanmoins de plus en plus tendance. Par exemple, l’actrice January Jones, de la série Mad Men, a confié à un magazine américain avoir consommé son placenta sous forme de capsule. D’ailleurs, elle conseille à toutes les mamans de le faire!