Il est possible que ce diabète se soit « installé » avant la grossesse, sans que la future mère s’en soit rendu compte, comme il peut se développer à cause de la grossesse. Dans un cas comme dans l’autre, la future maman doit être bien informée parce que le diabète de grossesse a des effets à court et long terme pour elle et son bébé.
Qu’est-ce que c’est?
Durant toute sa grossesse, la femme subit des changements hormonaux qui favorisent la croissance du fœtus. Les hormones que le placenta secrète viennent perturber la capacité du corps à utiliser l'insuline. À mesure que le placenta grossit, sa production d'hormones augmente et rend ainsi plus difficile le travail de l'insuline.
Ces changements ont tendance à augmenter la glycémie de la future mère au point que ses besoins en insuline doublent ou triplent par rapport à ses besoins d’avant. Si son corps n’arrive pas à produire une quantité suffisante d’insuline, le glucose reste dans le sang, ce qui augmente les taux de glycémie et le diabète gestationnel s’installe. Ce phénomène qui touche environ 5 % des grossesses apparaît la plupart du temps dans le dernier trimestre et disparaît après l'accouchement dans 90 % des cas.
Femmes à risques
Plusieurs facteurs sont à l’origine du diabète gestationnel : d’abord l’origine ethnique de la future mère et de la quantité de nourriture qu’elle consomme. Par exemple, les Indiennes d’Asie, les Américaines d’origine africaine ou les Maories de Nouvelle-Zélande sont statistiquement plus à risque que les femmes blanches européennes ou américaines. Les femmes très obèses, âgées de plus de 30 ans ou qui ont des antécédents familiaux de diabète sont également prédisposées au diabète gestationnel. Naturellement, une femme qui a déjà développé un diabète lors d’une grossesse précédente risque de connaître la même situation lors d’une grossesse subséquente.
La femme qui est déjà diabétique et qui souhaite devenir enceinte doit rencontrer son médecin avant la conception pour réunir les conditions idéales à une grossesse normale.
Diagnostic
Il arrive fréquemment que la femme enceinte ne présente aucun des symptômes de diabète : la soif, une fatigue inhabituelle, des envies d’uriner plus fréquentes, une perte de poids plutôt qu’une prise de poids. Ses taux glycémiques peuvent quand même être trop élevés. Un simple test d’urine lors des visites de suivi de grossesse permet de détecter la présence de glucose. S’il y a déjà eu des cas de diabète dans la famille, si la femme fait de l’embonpoint ou si elle a déjà donné naissance à un enfant de plus de 4 kilos, le médecin voudra aller plus loin en demandant une analyse de sang. Idéalement, ce test sanguin sera réalisé aux alentours de la 28e semaine de grossesse afin de pouvoir intervenir à temps.
Test de dépistage
Un des tests de dépistage que l’on réalise entre la 24e et la 28e semaine de grossesse consiste à boire une boisson qui contient 75g de glucose et à prendre trois échantillons de sang, une fois directement après l’absorption et 2 fois toutes les heures). D’autres médecins préfèrent un test sanguin unique une heure après l’ingestion d’une dose de 50g de glucose et iront plus loin dans les tests seulement dans les cas de résultats trop élevés.
Traitement
En respectant un régime alimentaire approprié et une bonne hygiène de vie (sommeil, siestes, exercices), il est possible de diminuer les risques de diabète. Une diététiste pourra vous fournir un plan d’alimentation approprié à votre condition et une liste des aliments à éviter.
Mamanpourlavie.com vous propose un article sur les grandes règles alimentaires. Si malgré tout, les taux de glycémie sont encore trop élevés, un traitement à l’insuline est en général recommandé dans 20 à 40 % des cas. Les injections pourront cesser dès la naissance de l’enfant, pourvu que les taux glycémiques soient revenus normaux, bien entendu.
Et bébé dans tout ça?
Le diabète gestationnel, qu’il soit faible ou élevé, peut provoquer un développement exagéré (macrosomie) du bébé, ce qui conduit souvent à une césarienne parce que le bébé est trop lourd. Comme le liquide amniotique est plus abondant chez la femme diabétique, l’accouchement peut se faire prématurément. De plus, l'enfant sera prédisposé à faire de l’embonpoint et à développer un diabète de type 2.
Si le taux glycémique à jeun de la mère est trop élevé, le bébé risque aussi de souffrir d’hypoglycémie tout de suite après la naissance, tout comme il risque davantage d’avoir une jaunisse ou même des difficultés respiratoires. Le risque de mortalité prénatale est également plus élevé.
Le diabète de grossesse peut aussi entraîner l’hypertension chez la mère (pré éclampsie), ce qui affecte directement la croissance du bébé. Ces risques sont grandement diminués si on traite la future mère pour abaisser son taux de glycémie.
Et après la grossesse?
Les femmes qui ont souffert d'un diabète gestationnel courent davantage de risques de développer un diabète de type 2. Si la femme souffre d’embonpoint et ne fait pas d’exercices physiques, les risques augmentent encore. Heureusement, le traitement de l’hyperglycémie durant la grossesse diminue ces risques et augmente les chances de réussite des futures grossesses.
Source : Diabète Québec