Voilà l'hypothèse à la base d'une importante recherche menée au Département de kinésiologie par le neuropsychologue Dave Ellemberg et son équipe. « Des études récentes l'ont démontré assez clairement chez l'animal : les petits nés de mères actives accomplissent mieux des tâches d'apprentissage, d'orientation et de mémoire que leurs équivalents nés de mères demeurées inactives », indique le chercheur, qui dirigera dans le cadre de ce projet les travaux d'une étudiante des cycles supérieurs, Élise Labonté-LeMoyne.
C'est en observant des bébés rats en laboratoire que des chercheurs thaïlandais ont découvert en 2003 un lien entre l'activité de la mère durant la gestation et l'efficacité cognitive. Des chercheurs américains sont parvenus à des résultats similaires en 2006. Les ratons de mères demeurées actives obtenaient de meilleurs résultats dans des tâches exigeantes sur le plan cognitif – retrouver son chemin dans un labyrinthe par exemple – que ceux nés de mères inactives. De plus, on a observé au microscope que la densité neuronale dans l'hippocampe du nouveau-né était supérieure chez les petits de mères actives. Or, l'hippocampe, dans le cerveau, est associé à la mémoire déclarative (langage) et à l'orientation spatiale.
« L'objectif de notre étude est de vérifier si la pratique d'activités physiques durant la grossesse a une influence sur le fonctionnement cognitif du nourrisson. Nous formulons l'hypothèse que les enfants de mères actives durant la grossesse présenteront des fonctions cognitives plus matures, notamment pour ce qui est de la mémoire à long terme », dit le protocole, qui a obtenu le feu vert du Comité d'éthique de la recherche de l'Université de Montréal.
Élise Labonté-LeMoyne et Dave Ellemberg sont passionnés par les connaissances liées à l’influence de l’activité physique sur différents aspects de la vie du corps et de l’esprit.
« C'est la première fois, à notre connaissance, qu'une telle recherche est entreprise chez l'être humain », souligne l'étudiante. On sait depuis quelques années que l'exercice diminue l'incidence du diabète chez la femme enceinte et que la durée de l'accouchement est significativement réduite. Mais peu d'études ont cherché à connaitre les effets de cette activité sur le bébé à naitre...
Des futures mamans sont recherchées pour participer à cette étude.