La majorité des emplois sont sans danger, et ce, même durant la grossesse. De plus, il arrive que de simples petits ajustements permettent de se sentir plus à l’aise dans l’exercice de nos tâches. Ceci étant dit, certaines femmes n’ont d’autres choix que d’être mutée vers un autre poste, voire d’arrêter complètement de travailler, pendant la grossesse.
La fatigue au travail
À moins de souffrir d’une condition particulière qui pourrait occasionner des complications ou une interruption de grossesse, la plupart des emplois sont tout à fait sûrs. En fait, on estime que c’est davantage la femme qui sera affectée, et non le fœtus, qui se trouve dans un environnement bien protégé. Par exemple, la fatigue peut devenir une plaie pour la femme qui travaille, particulièrement dans le premier trimestre. On recommande d’ailleurs aux femmes enceintes de dormir au moins une heure de plus que d’ordinaire. Certaines décideront donc de réduire leurs heures de bureau, mais cette option n’est évidemment pas offerte à toutes. Si vous sentez qu’une fatigue extrême vous empêche d’exercer vos fonctions comme il se doit, parlez-en à votre employeur. Peut-être pourrait-il vous réaffecter à d’autres tâches, le temps que vous repreniez des forces? De plus, le stress durant la grossesse peut avoir des conséquences sur la mère et sur le fœtus et il peut être préférable de limiter les situations stressantes, dans la vie comme au bureau.
Grossesse à risque
À moins que votre travail ne comporte des risques physiques (cascadeuse, sportive de haut niveau), rassurez-vous : si vous êtes en sécurité, bébé l’est aussi. Cependant, il se peut que vous ayez à changer quelques petites choses ou à faire particulièrement attention durant votre grossesse si, dans le cadre de votre emploi, ces situations s’appliquent à vous :
- vous devez rester longtemps en position debout;
- vous devez soulever, pousser ou tirer des objets lourds;
- vous travaillez avec des rayons X;
- vous êtes exposée à beaucoup de bruit;
- il fait très chaud dans votre environnement de travail;
- vous côtoyez des animaux, de jeunes enfants ou des gens malades;
- vous travaillez de longues heures, sans pauses.
Si vous vous retrouvez dans une ou plusieurs de ces situations, il se peut que votre travail soit considéré risqué. Vous pourriez, alors, être admissible au programme de la CNESST Pour une maternité sans danger.
Une maternité sans danger
Pour une maternité sans danger, un programme de prévention de la CNESST, a pour but le maintien en emploi sans danger de la travailleuse enceinte ou de celle qui allaite. En effet, en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, la travailleuse enceinte ou qui allaite a le droit de travailler dans un environnement qui ne comporte pas de danger pour elle; le cas échéant, elle peut immédiatement être affectée à d’autres tâches qui n’en comportent pas.
La plupart du temps, il est possible de protéger la mère et l’enfant, tout en permettant à la femme de demeurer active professionnellement. Afin d’assurer la sécurité et l’intégrité physique de la travailleuse, de même que sa santé, l’employeur doit donc l’affecter à de nouvelles tâches, ou changer quelques aspects du poste qu’elle occupe déjà. Si cette redéfinition de tâches s’avère impossible, la travailleuse est placée en retrait préventif et recevra des indemnités de la CNESST.
Marche à suivre
Lors de votre premier rendez-vous avec votre médecin, celui-ci vous posera une foule de questions, entre autres sur votre travail. Si vous avez des inquiétudes, c’est le moment d’en parler avec lui. Expliquez-lui vos conditions de travail et exposez vos craintes par rapport à votre grossesse. Il faut alors lui décrire votre milieu de travail, les tâches que vous devez accomplir, les gestes répétitifs que vous faites, les postures que vous devez prendre, les poids à soulever, la cadence de travail, les produits utilisés ou respirés, etc. S’il juge que votre poste comporte certains risques pour vous et votre enfant, il remplira alors le Certificat visant le retrait préventif et l’affectation de la travailleuse enceinte ou qui allaite.
Lorsqu’il est approuvé par le médecin responsable des services de santé de l’institution médicale, une copie du certificat est remise à l’employeur, et l’autre à la CNESST. Si on trouve une nouvelle affectation à la travailleuse, et qu’elle est en mesure d’accomplir les tâches qui y sont rattachées, celle-ci doit l’accepter. Si le poste ne peut être modifié, la travailleuse enceinte peut cesser de travailler. C’est la CNESST qui décidera de l’admissibilité de la demande, en parlant avec l’employeur et avec la travailleuse.
Recours contre la CNESST
Si vous êtes en désaccord avec une décision de la CNESST, vous avez 90 jours pour demander une révision. Si vos nouvelles tâches ne vous conviennent toujours pas et que vous sentez qu’elles pourraient vous mettre vous ou votre enfant en danger, parlez-en à nouveau avec votre médecin. De plus, sachez qu’en tout temps, si vous avez des problèmes de communications avec votre employeur, vous pouvez vous adresser à la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail.