Le texte qui suit présente de façon claire et simple ces changements, de même que leurs conséquences sur la mère et son bébé.
Tous les évènements qui s’enchainent lorsqu’une mère tombe enceinte lui causent certaines inquiétudes. Plusieurs facteurs peuvent faire varier l’intensité du stress et par conséquent causer plus ou moins de dommages. Parmi ces facteurs, il y a entre autres les expériences passées de grossesse, la situation socioéconomique des parents et la pression exercée par l’entourage de la mère. Les autres articles de notre site Internet traiteront notamment de quelques-uns de ces sujets.
Lorsqu’une personne vit un stress, une hormone est libérée dans son corps. Une hormone est une substance chimique, fabriquée par les cellules et envoyée dans la circulation sanguine pour qu’elle exerce une action bien particulière sur d’autres cellules. De façon imagée, c’est en quelque sorte un messager qui joue un rôle de communication à l’intérieur du corps. L’hormone du stress la plus importante chez l’humain s’appelle le cortisol et c’est celle-ci qui peut avoir des effets néfastes, tant chez la mère que chez l’enfant qu’elle porte. Pour ce faire, le cortisol dans le corps doit être à un niveau considéré comme étant élevé, donc la mère doit vivre un stress relativement soutenu.
Il est maintenant reconnu par la plupart des scientifiques et des professionnels de la santé que le stress entraine des mauvaises conséquences sur la santé du bébé. Certains sont d’avis que l’impact du stress est pire durant les premier et deuxième trimestres (donc les 6 premiers mois de la grossesse), tandis que d’autres suggèrent que l’impact est pire durant les 3 derniers mois. Il est facile de déduire que dans le meilleur des mondes, il faudrait le plus possible éviter tout genre de stress durant toute la durée de la grossesse. Cependant, il faut garder en tête qu’une certaine dose de stress est tout à fait normale et permet à l’humain de s’adapter et d’évoluer.
Cette vidéo expose le fonctionnement du corps en réponse au stress. Bien que l'animation traite avant tout du stress au travail, les explications sur les mécanismes du stress mentionnés en début d'extrait sont tout aussi valables chez la femme enceinte.
Les conséquences sur le fœtus sont les suivantes. Tout d’abord, les deux principaux problèmes qui font l’unanimité auprès des scientifiques et professionnels de la santé sont la prématurité et des bébés de faible poids à la naissance. Ces deux phénomènes sont bien souvent reconnus pour ralentir le développement physique et psychologique de l’enfant. Par exemple, un bébé prématuré pourrait être plus petit et frêle que la moyenne plus tard dans son enfance, bien qu’il y ait aussi d’autres facteurs qui entrent en jeu. La majorité des études rapportent que la gestation (le temps que le bébé passe à l’intérieur du ventre de la mère) serait plus courte de quelques jours à quelques semaines, et que les bébés qui naissent pèseraient moins en moyenne que les bébés de mères n’ayant pas vécu de stress particulier. Une étude du Danemark regroupant plus de 60 000 paires formées de mères et de leur enfant a aussi démontré que le stress durant la grossesse était associé à une augmentation du risque de maladies infectieuses (par exemple les otites) chez l’enfant. L’enfant pourrait développer d’autres complications comme un trouble de comportement, d’apprentissage ou d’attention.
Il est donc important de minimiser le plus possible l’impact que le stress intense exerce afin d’en prévenir les conséquences. Notre site Internet est un bon outil pour y parvenir. Il est important aussi d’en parler à votre entourage; il ne faut surtout pas s’isoler. Votre médecin peut aussi vous aider à ce niveau.
À lire:
Références
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- Khashan AS et al. Reduced infant birthweight consequent upon maternal exposure to severe life events. Psychosomatic Medicine. 2008, 70:688–694
- Field T et al. Cortisol : The culprit prenatal stress variable. International Journal of Neuroscience, 2008, 118:1181–1205
- Class AQ et al. Timing of prenatal maternal exposure to severe life events and adverse pregnancy outcomes: A population study of 2.6 Million pregnancies. Psychosomatic Medicine, 2011. 73:234–241
- Ruiz RJ et al. Effects of maternal prénatal stress on infant outcomes - A synthesis of the literature. Advances in Nursing Science, 2005, Vol 28, No 4, p. 345–355
- Tegethoff M et al. Stress during pregnancy and offspring pediatric disease: A national cohort study. National Institutes of Health - U.S. Department of Health and Human Services. [En ligne] [citée le 5 octobre 2011] Disponible.
- Hobel CJ et al. Psychosocial stress and pregnancy outcome. Clinical obstetrics and gynecology, 2008. Vol 51, No 2, p. 333–348