Alimentation

Mon enfant est une bibitte à sucre!

La grande majorité des enfants aime le sucre, et certains plus que d’autres. Le hic? Le sucre, ce n’est pas seulement mauvais pour les dents, mais aussi pour la santé en général.

Que faire lorsqu’on a, sous son toit, une véritable bibitte à sucre? Si presque tous les enfants aiment bien les sucreries, qui sont synonymes de fêtes et de bonheur, certains d’entre eux poussent la note un peu trop loin. Lorsqu’on sait à quel point le sucre est néfaste (le récent documentaire Sugar Coated de la réalisatrice Michèle Hozer le compare d’ailleurs au tabac!), et qu’il n’est jamais trop tôt pour prendre de bonnes habitudes de vie, c’est à se demander s’il ne serait pas tout simplement préférable de le bannir totalement de notre chaumière! Ceci dit, une des caractéristiques de la bibitte à sucre, c’est qu’elle réagit assez mal à aux refus!

Un mal si doux

On le sait, maintenant : le sucre ajouté n’est pas bon pour la santé. En plus d’être une des principales causes d’obésité, le sucre raffiné est aussi fort probablement responsable du diabète de type 2. En outre, il ne serait pas impossible de voir apparaître sur certains aliments des mises en garde semblables à celles que l’on retrouve sur les produits du tabac. Récemment, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC rendait publique une déclaration sur la consommation de sucres : une première au Canada!

Depuis, il a été statué qu’on ne devrait pas consommer plus de 10 % de son énergie totale (en calories) en sucres – et même on devrait viser moins de 5 %. Mine de rien, ce 10 % est atteint extrêmement rapidement, puisqu’on retrouve de nos jours du sucre ajouté dans la plupart des aliments modifiés. Par exemple, si vous offrez à votre enfant des céréales sucrées (ou des rôties à la confiture), accompagnées d’un verre de jus d’orange au petit-déjeuner, une barre de céréales du commerce comme collation et deux biscuits à la crème ou au chocolat pour dessert, au souper, vous avez déjà dépassé la quantité recommandée. Imaginez alors si vous ajoutez à tout ceci une boisson gazeuse ou des bonbons!

En mars 2014, l’OMS conseillait de limiter à trois cuillères à thé (12,5 grammes) par jour la consommation de sucre par les enfants. Par ailleurs, le très sympathique Pharmachien propose un texte instructif sur notre attitude envers le sucre et ses effets sur les enfants. On vous recommande de le lire!

Interdire?

Alors, est-il préférable de tout simplement interdire les sucreries? Non : on le sait, ce qui est interdit est beaucoup plus tentant et, ce faisant, vous n’êtes pas en train d’apprendre à votre enfant comment avoir une consommation responsable. Il est donc préférable de formuler des règles claires, et d’encadrer la consommation de sucre de tous les membres de la famille. Voici d’ailleurs quelques stratégies qui pourraient vous venir en aide.

  • Déterminer la quantité et le moment pour les sucreries : en effet, les bonbons et autres sucreries sont des aliments qui doivent être consommés avec parcimonie. Pourquoi ne pas associer les friandises avec les événements spéciaux : Noël, la Saint-Valentin, à la fête d’un ami, une soirée spéciale cinéma et, bien entendu, à l’Halloween.
  • Avoir des consignes claires : avant d’entrer dans un endroit où il y aura beaucoup de tentation, exprimez vos attentes tout de suite, avant l’hécatombe! Par exemple, s’ils ont le droit de manger des sucreries, indiquez-leur une quantité précise.
  • Être empathique : il se pourrait que votre refus entraîne une crise, et si c’est le cas, soyez empathique. Par exemple, consolez votre enfant en lui disant que vous comprenez, mais que c’est assez, et qu’il pourra en manger lors de votre prochaine sortie spéciale.
  • Ignorer la crise : respectez les règles que vous avez instaurées, c’est important. Plus ça ira, moins votre enfant aura tendance à faire des crises. Moins vous accorderez d’importance à ses crises, moins il en fera et elles ne s’éterniseront pas autant.
  • Le féliciter : la crise est terminée et il a réussi à vous écouter? Félicitez-le! Il fait de gros efforts, vous savez que ce n’est pas facile, et vous êtes très fière de lui!
  • Responsabiliser l’enfant : au fur et à mesure qu’il fait des progrès, montrez-lui que vous avez confiance en lui. Par exemple, jusqu’à l’âge de cinq ans, nous gérions nous-mêmes le sac de bonbons que notre fils avait amassés à l’Halloween. Depuis qu’il a six ans, il peut le garder lui-même dans sa chambre et il en fait un excellent usage!

Comment réduire la quantité de sucre dans notre alimentation?

  • Préparer des repas avec des aliments de base frais : vous aimez le gâteau? Super! Mais faites-le vous-mêmes, avec des ingrédients frais.
  • Cuisiner et améliorer ses compétences culinaires;
  • Diminuer sa consommation d’aliments prêts à manger : ils contiennent souvent beaucoup de sucre et de gras trans – sans compter les ingrédients chimiques!
  • Choisir des céréales à déjeuner peu sucrées : celles qui sont recouvertes de sucre n’ont souvent pas une très bonne valeur nutritive…
  • Réduire la quantité de sucre des plats préparés à la maison; et on remplace le plus possible le sucre raffiné par des compotes de fruits (dattes, figues, pommes) ou, du moins, des sucres naturels (miel, sirop d’érable).
  • Éviter les boissons les plus sucrées comme les boissons gazeuses, qui n’ont AUCUNE valeur nutritive, les boissons pour sportifs, les boissons à base de fruits;
  • Privilégier les fruits frais à la place des jus. Inviter vos enfants à choisir eux-mêmes les fruits et les légumes qu’ils veulent manger à l’épicerie peut s’avérer une excellente façon de les encourager!

Bref, à part fournir de l’énergie, le sucre ne présente aucun autre bienfait nutritionnel. De plus, on rappelle que les études sont nombreuses à associer les effets d’une consommation excessive de sucre à plusieurs problèmes de santé, qui touchent aussi les enfants. Bref, tout le monde a donc intérêt à réduire la quantité de sucres ajoutés dans son alimentation. Il faut trouver l’équilibre et, si ça peut aider, on se souvient que c’est Charlie, l’enfant humble, gentil et non gâté, qui hérite de la chocolaterie à la fin du classique Charlie et la Chocolaterie!

Image de Marie-Eve Bourassa

Autrice, scénariste, rédactrice et chroniqueuse.


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