Au Québec, la journaliste Maude Goyer s’est intéressée au phénomène après avoir reçu des centaines de témoignages de femmes à bout de souffle. Elle a d’ailleurs écrit un roman à ce sujet, « Maman est partie chercher du lait ».
Mais au fait, c’est quoi, la charge mentale?
C’est le fait de planifier et organiser l’ensemble des tâches de la maisonnée. C’est de prévoir l’horaire de tous les membres de la famille. On dit que c’est une charge cognitive intense et un travail invisible accompli majoritairement par les mères donc, les femmes. Pourquoi cela? Car avant les années 1970, les femmes restaient traditionnellement à la maison pour élever les enfants et s’occuper de l’entretien de la maison alors que les hommes étaient les pourvoyeurs. Or, depuis les années 1970, les femmes ont également intégré le marché du travail…sans nécessairement se délester de tout ce que l’entretien d’une maison et l’éducation des enfants exigent en temps et énergie. Ainsi, le partage de la planification des tâches ainsi que leur exécution n’est pas équitable entre les parents.
Changer le vocabulaire
Plutôt que de dire « maman a besoin d’aide pour faire le lavage », pourquoi ne pas plutôt dire que les vêtements ont besoin d’être lavés, séchés, pliés et rangés? Ce faisant, on ne sous-entend pas que cette tâche revient automatiquement à la mère et que l’implication des autres n’est qu’une aide. Cela devient la responsabilité de tous. Même chose pour l’ensemble des autres tâches de la maisonnée, il va sans dire!
Partager la charge mentale
Certaines familles font la garde partagée de la charge mentale : une semaine, c’est la mère qui s’occupe de planifier les rendez-vous médicaux des enfants, qui fait la liste d’épicerie en fonction des repas au menu ainsi que la gestion du calendrier familial, pour ne nommer que ces exemples et l’autre semaine, c’est le père (ou l’autre parent, considérant évidemment que toutes les familles ne sont pas hétéroparentales).
Une affaire de famille!
Et qu’en est-il de l’exécution des tâches en elles-mêmes? On partage aussi au sein de tous les membres de la famille. Évidemment, on tient compte de l’âge des enfants et donc, de leurs capacités motrices et cognitives pour l’exécution de ces corvées.
Le site savezvousplanterdeschoux.com propose une charte des tâches en fonction de l’âge des enfants. On peut ainsi voir ce que les enfants sont capables de faire selon leur âge et s’inspirer pour faire exécuter quelques-unes de ces corvées à nos enfants.
Travailler en équipe familiale implique de montrer d’abord aux enfants comment effectuer telle tâche ménagère. Ensuite, peut-être qu’un peu de supervision sera nécessaire, mais rapidement, l’enfant saura comment s’y prendre. Il risque même d’en tirer de la fierté, ce n’est pas peu dire. ;)
On peut sans problème faire des rotations dans les tâches domestiques en fonction des intérêts de chacun. Ainsi, chaque enfant a le privilège (oui, oui!) de passer l’aspirateur au fil des semaines.
Une bonne manière de développer l’estime personnelle
En se sentant impliqués, en faisant concrètement quelque chose pour leur maison qu’ils aiment, les enfants ressentiront de la fierté. Cette fierté de vivre une réussite, de se faire féliciter et remercier ainsi que le fait de donner un coup de main à ses parents incite l’enfant à développer son sentiment de compétence, qui est une des composantes de l’estime de soi.
Aussi, comme les parents ont moins de tâches à accomplir qu’on fait le tout en équipe, on a plus de temps à passer en famille pour faire des activités agréables ou juste… relaxer. Ensemble