Oui, le burn-out parental existe. Il commence d’ailleurs à faire de plus en plus parler de lui, notamment depuis la sortie du livre Le burn-out parental : l’éviter et s’en sortir, paru l’année dernière aux Éditions Odile Jacob, en France. Plus près de chez nous, la Québécoise Manon R. Guérin s’est aussi intéressé à ce mal méconnu en publiant l’ouvrage Flirtez-vous avec le burn-out parental?
Pourtant, ce n’est pas d’hier que les chercheurs se sont intéressés au burn-out parental. En effet, émerge dès les années 1980 l’idée d’une forme de burn-out touchant spécifiquement les parents. Cependant, pendant plusieurs années, cette notion de burn-out parental était uniquement associée aux parents d’enfants malades. Or, on sait aujourd’hui que tous les parents, mères et pères, avec des enfants malades ou en santé, peuvent souffrir d’un burn-out parental.
Burn-out professionnel vs burn-out parental
C’est une exposition au stress chronique qui provoque l’épuisement professionnel. Désireuses de gravir les échelons et de performer, on veut répondre à toutes les demandes et exigences, mais il se creuse parfois un fossé, un déséquilibre qui nous fait tomber. C’est la même chose avec l’épuisement parental.
« Comme dans la sphère professionnelle, le burn-out parental prend la forme d’un syndrome à trois facettes : l’épuisement physique et émotionnel, la distanciation affective d’avec les enfants, et la perte d’efficacité et d’épanouissement parental », peut-on lire aux pages 36 et 37 de l’ouvrage Le burn-out parental : l’éviter et s’en sortir.
En gros, le burn-out parental est un déséquilibre entre nos exigences et nos aspirations de mères parfaites et la réalité qui, elle, est souvent difficile à contrôler. En effet, comment réussir à cuisiner un repas santé fait à base d’aliments locaux et bio, sans sucre ajouté ni aliment transformé, et ce après une journée de 8 heures de travail, 2 heures de conduite dans le trafic (ou 2 trajets de métro collés, collés) et une gestion de bain-devoir-brossage-de-dents-histoire-dodo, sans péter une coche – et ce 5 jours par semaine – sans avoir le sentiment d’être arrivée au bout du rouleau ?
Les phases du burn-out parental
Le burn-out est précédé d’un burn-in, c’est-à-dire d’une période très intense dans laquelle vous mettez des énergies de fou pour atteindre un idéal fixé. « Le burn-in est la phase de l’hyperprésence, de l’hyperinvestissement, des ambitions et des exigences élevées. Et c’est précisément parce que la personne vise haut en négligeant de recharger son carburant qu’elle finit par chuter. » (page 59) Ainsi, on passerait du parent idéal (burn-in) à la perte d’efficacité et d’épanouissement (burn-out).
Des pistes pour s’en sortir
Pour se sortir d’une situation, la première chose à faire est de reconnaître qu’il y a un problème. Lorsque vous sentez que la charge sur vos épaules se fait de plus en plus lourde de jour en jour, demandez de l’aide et abaissez vos exigences. Laissez faire le souper bio super nutritif et servez des toats au beurre de pinottes pour souper, et ce, sans culpabilité. Troquez les réseaux sociaux, qui vous font miroiter des vies parfaites, pour les crayons à colorier et du temps de qualité passé avec les enfants. Cessez de vous comparer, misez sur vos forces plutôt que sur vos faiblesses.
Et, surtout, consultez ces deux ouvrages, qui fourmillent d’informations et de trucs pratiques. Ils vous seront fort utiles, c’est promis!
- Le burn-out parental. L’éviter et s’en sortir. Moïra Mikolajczak et Isabelle Roskam. Éditions Odile Jacob, 2017.
- Flirtez-vous avec le burn-out parental ? Manon R. Guérin. Éditions Fides, 2017.