Il n’aime plus le soccer ce soir, et ses crises font de nous les « vedettes » de la place... À bout d’arguments, je sors spontanément : « Tu as raison! De toute façon ton coach a les cheveux bleus et le nez vert aujourd’hui. Tu ne veux pas voir ça! » . Dix secondes de rires, et hop! Le voici sur le terrain!!
Ça me rappelle encore à quel point pour moi, l’absurde est souvent plus efficace qu’une réprimande.
L’humour, un outil social
L’humour rejoint. Défait les résistances. C’est l’outil par excellence qui apprend à relativiser. Accessible et ludique, il a le pouvoir de faire passer les enfants de la colère à la joie en un rien de temps. De plus, il permet de montrer à nos enfants comment apporter de la légèreté dans les situations plus complexes.
L’humour ne fonctionne pas de la même façon pour nos enfants. Pour eux, il est plus pur, plus proche de l’absurde, du physique, et plus loin du sarcasme que l’humour des adultes. Plus c’est rigolo et farfelu, plus ce sera efficace pour surmonter les crises ou les blocages des enfants. D’autant plus qu’il est démontré que ce qui est drôle et inattendu est mémorisé beaucoup plus facilement. À titre de démonstration, vous n’avez qu’à vous rappeler à quel point vous préférez vous rappeler d’une séquence d’événements drôles dans un film comparativement à une séquence d’événements épeurant ou tristes.
Le plaisir, l’ingrédient parfait
Dans le livre d’Adèle Faber et Hélène Mazlish Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, les auteurs nous encouragent à prendre contact avec notre dimension enfantine. Selon eux, même les adultes qui se pensent dépourvus d’humour ou trop sérieux peuvent parvenir à des trésors de créativité et d’ingéniosité!
De plus, au niveau physique, le rire a des bénéfices prouvés. Il détend et libère dans le cerveau des endorphines, ces hormones du plaisir qui permettent de libérer des tensions. Quoi de mieux que de gérer notre routine du soir avec le pouvoir du rire pour se détendre avant le dodo.
Votre clown intérieur
Vous souhaitez passer à l’action mais ne savez pas trop comment vous y prendre? Une seule règle à respecter: riez AVEC l’enfant et non DE lui. Ensuite, trouvez le style qui correspond à vos valeurs et n’hésitez pas à varier. À chacun son humour! Je vous partage une liste non exhaustive de façons d’ajouter de l’humour dans vos interventions.
L’autodérision. En riant de soi, on prêche par l’exemple la dédramatisation. L’enfant comprend qu’il est acceptable de ne pas être parfait.
Changer sa voix. On ne cesse de répéter le matin? Avez-vous essayer de chanter la consigne en imitant la voix d’une cantatrice? L’impact sur l’attention sera instantanné.
Animer des objets. L’oreiller qui pleure car il s’ennuie… il a besoin d’un ami… Avouons que c’est plus ludique et encourageant que « Vas te coucher! »
L’Absurde. « Mamaaaaannn? Il est où mon chandail? » « Dans le four mon amour! » Essayez-le, vous verrez! Soudainement, mini-vous rectifiera le tir en disant : « Non! Il est dans la commode de ma chambre! »
L’humour est un outil pédagogique légitime. Mais il est encore bien plus que ça. Véritable médicament naturel contre l’anxiété et la dépression, il deviendra pour l’enfant un atout qui pourra s’avérer très utile pour l’aider à gérer de nombreuses situations présentes et futures..
Le pouvoir de l’humour dans l’éducation est rarement mis de l’avant. Toutefois, celui-ci peut avoir des répercussions positives multiplicatrices.
Publication initiale le 6 février 2017