Vie scolaire

Le bulletin est décevant?

D’ici quelques jours, vous recevrez le bulletin de l’année de votre enfant. Entre les attentes de réussite et les efforts qui ont été mis toute l'année, serez-vous déçue des résultats?

Même si on fait tout pour cacher nos appréhensions face au bulletin et ce qu’il révèle de l’état des apprentissages de notre enfant, on attend ce premier bulletin avec quand même un peu de nervosité.

Il est tout de même possible de calmer cette inquiétude, signale Anne-Marie Delisle, psychoéducatrice. Elle suggère d’évaluer d’abord sa propre perception du bulletin scolaire, en se posant quelques questions. « Qu’est-ce que le bulletin représente pour moi? », « Comment mon enfant réagit-il face aux évaluations? », « Qu’est-ce que le bulletin mesure : l’apprentissage, la tolérance au stress ou le niveau d’anxiété face aux examens? »

… et surtout, ajoute Mme Delisle, on peut tester l’hypothèse suivante : mon anxiété face au bulletin est peut-être liée à ma propre histoire d’élève, qui contient des échecs qui n’ont jamais été digérés?

Après la réflexion, la discussion

Il est quand même possible d’être bien déçue des notes et commentaires qui seront sur le bulletin… Alors, qu’est-ce qu’on fait?

Première règle, incontournable : ne pas disputer ou blâmer son enfant. « Je lui demanderais s’il s’est appliqué, s’il a des difficultés… il faut aussi décortiquer le bulletin, en ciblant également ses forces, indique Mme Delisle. Demandez-lui ce qui va bien et ensuite : qu'est-ce que tu as fait pour que ça aille bien? »

Les questions et commentaires doivent être constructifs, ajoute la psychoéducatrice : après les forces, on cible les difficultés. Notre enfant éprouve davantage de difficultés en français? On lui demande s’il aime cette matière. Il nous répond un non bien senti? On peut alors tenter de savoir s’il aime certains aspects, exercices ou apprentissages du cours de français.

On peut aussi trouver une partie de la cause des problèmes scolaires de notre enfant en cherchant en dehors des cours et des matières de cours : des tracas ou des tourments autres que pédagogiques peuvent avoir joué un rôle dans ses difficultés. Est-il victime d’intimidation, est-il tenu à l’écart, se sent-il bien à l’école?

Tout au long de cette petite séance d’évaluation, l’écoute – une véritable écoute! – est essentielle : les parents ont souvent tendance à mettre les mots dans la bouche de leurs enfants, une petite habitude à bannir!

Après la discussion, l’action

La conversation avec l’enseignant de notre enfant constitue la première mesure à prendre pour s’attaquer au bulletin décevant. « Il faut notamment vérifier si la stratégie utilisée par l’enseignant pour expliquer tel exercice ou montrer telle matière est différente de celle qui est employée par le parent; si oui, ça peut créer la confusion chez l’enfant au moment de faire ses leçons », signale Mme Delisle.

Les devoirs et leçons sont d’ailleurs une des clés de la réussite : il faut donc regarder aussi dans cette direction pour viser la hausse des notes du bulletin. Notre enfant serait-il plus efficace s’il accomplissait cette tâche à un autre moment? L’endroit où il fait ses leçons est-il approprié? Pourrait-on envisager la possibilité qu’il fasse ses devoirs en compagnie d’un ami pour qu’ils s’encouragent mutuellement?

La psychoéducatrice recommande toutefois la prudence aux parents qui songent à instaurer des exercices de rattrapage maison. « Il ne servirait à rien de lui faire faire dictée après dictée s’il ne comprend rien à certaines règles du français ». D’où l’importance, dans ce cas particulier, de discuter avec l’enseignant de son enfant pour bien cerner ses faiblesses.

L’aide extérieure

Les cours d’appoint

Ils peuvent être utiles pour certains enfants, mais Mme Delisle recommande de combiner cet outil avec les efforts que les parents devraient aussi consacrer à cette mission à la maison. Ils doivent également être intégrés à un plan d’intervention, qui débute avec une évaluation réalisée par un psychoéducateur.

D’autant plus que dans plusieurs écoles, les services de l’orthopédagogue ne sont pas accessibles pour les élèves qui ont passé le cap de la troisième année. Les parents peuvent alors se tourner vers le secteur privé, dont les coûts se chiffrent en moyenne à 70 $ l’heure. Une dépense que plusieurs ne peuvent se permettre!

L’aide aux devoirs, offerte dans les écoles ou les services de garde de l’école, s’avère toutefois une alternative pertinente.

Le tutorat

Vous souhaitez bien sûr plus que tout aider votre enfant, mais vous vous sentez dépassée par cette mission? Le recours à un tuteur est peut-être une option valable. Les tuteurs peuvent être d’ex-enseignants, des étudiants en pédagogie ou des orthopédagogues. Le taux horaire de leurs services oscille entre 38 et 50 $.

Si vous n'avez pas les moyens de faire appel à ces professionnels et que vous comptez parmi vos voisins un élève du secondaire doué, vous pourriez lui demander d’aider votre enfant…

Les grands-parents peuvent aussi offrir une aide précieuse pour les devoirs et les leçons, mentionne Mme Delisle.

Prévenir et relativiser…

Votre enfant N’EST pas son bulletin; il faut dissocier ses résultats scolaires et ses apprentissages de sa personnalité, souligne la psychoéducatrice.

Selon Mme Delisle, les parents et l’école soulignent à trop gros traits l’importance du bulletin scolaire. « En fait, le bulletin est représentatif de quoi? L’enseignant collige les notes des examens, des compositions et des autres travaux et fait ensuite une moyenne. Si l’enfant n’a pas aimé par exemple le sujet d’une composition et qu’il a échoué ce travail, cela influence sa note finale… », explique-t-elle.

Entre la compétition entre enfants et les tantes qui vantent les notes du bulletin de leur enfant devant le nôtre, la pression sur les épaules de nos jeunes élèves n’est pas négligeable et c’est pourquoi il est si important de prendre leur pouls scolaire tout au long de l’année. « Il faut être à l’écoute; par exemple, votre enfant reçoit un résultat d’examen très négatif. Il vous dit qu’il a très mal dormi la veille, ce peut être l’anxiété… », poursuit la psychoéducatrice.

Bien entendu, le tableau est différent avec un élève du premier cycle du primaire : il peut être difficile d’entamer une discussion avec lui. Il faut alors observer son attitude au retour de l’école ou le matin avant de partir et noter les changements dans son comportement.

Lectures inspirantes

 

Image de Josée Descôteaux


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