Et qu’entend-t-on par réussite? Bien souvent, il est question de réussite académique ; les meilleurs résultats, les notes les plus élevées, les bulletins les plus reluisants. Mais la réussite, c’est bien plus que cela.
La réussite, c’est également un enfant autiste qui a réussi à participer aux récréations, alors qu’il a une hypersensibilité auditive et une phobie de recevoir un ballon sur le nez.
La réussite, c’est aussi une jeune ayant des troubles d’apprentissage qui a participé activement à l’ensemble des récupérations offertes par son enseignante.
C’est un jeune vivant avec une immense timidité qui s’est fait un ami.
Un autre qui se fait systématiquement choisir en dernier en éducation physique, mais qui va quand même à ses cours.
La réussite, c’est tout ça — et bien plus encore.
Ce sont toutes les leçons de courage que nous donnent les enfants. Et quand je pense au courage, me viennent en tête les propos de la chercheure américaine en travail social Brené Brown, qui définit cette vertu comme le fait d’accomplir quelque chose avec son cœur, en toute vulnérabilité.
Ce sont tous les efforts qu’ils mettent au quotidien — des efforts plus que souvent invisibles à l’œil nu des adultes que nous sommes. Adultes pris dans le tourbillon de la performance, de surcroît, qu’elle soit pour nous ou pour les petits êtres humains que nous élevons.
Évidemment que nous voulons ce qu’il y a de mieux pour eux. Et le mieux, dans cette ère, c’est la performance, la productivité, les résultats, la comparaison, la compétition. On veut donc que nos enfants fassent partie de ce groupe de performants afin qu’ils ne se comparent pas à la baisse, qu’ils ne se fassent pas intimider et qu’éventuellement, ils aient tous les outils intellectuels et sociaux pour s’intégrer dans la majorité.
Et peut-être que…
Peut-être que le fait de valoriser leurs efforts, de les comparer à eux-mêmes, de leur apprendre à apprécier leur propre progression, de les amener tout doucement à se questionner sur cette obsession collective de la performance afin qu’ils puissent éventuellement y jeter un œil plus critique afin de s’en détacher et d’apprendre à s’aimer tels qu’ils sont — dans tout ce qu’ils sont — serait plus profitable pour eux? Pour nous, comme parents? Pour nous tous, comme société?
Et si on profitait de cette nouvelle génération pour changer la donne, pour sortir nous-mêmes de ce tourbillon d’hyperperformants anxieux, dépressifs et à bout de souffle?
Pour ma part, je me promets d’en faire l’effort…
Allez, bonne fin d’année scolaire et joyeux été rempli de petits bonheurs et de moments de farniente.