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Familles nombreuses et inspirantes

Hors norme? Décalées? Faisant un pied de nez aux conventions? Les familles nombreuses font exception dans le flot des familles québécoises. On les dit « nombreuses » dès qu’elles comptent trois enfants ou plus.

Misant sur des valeurs traditionnelles de partage et d’entraide et se moquant bien des remarques désobligeantes de ceux qui ne comprennent pas leurs désirs, les dernières tribus intriguent et surtout font l’envie de plusieurs. Face à une société prônant l’individualisme, le travail, la performance et l’accomplissement professionnel, les clans familiaux apportent une bouffée de fraîcheur. À bas l’individualisme et vive l’entraide et la confrérie!

Don de soi

Avoir une grande famille n’est pas donné à tous. Et c’est très bien ainsi, il faut l’avouer. On ne peut pas tous désirer avoir 5 enfants, souhaiter travailler 40 heures par semaine à l’extérieur de la maison, avoir une maison étincelante et se ménager trois heures par semaine pour le yoga. Une famille nombreuse exige concessions, privations et don de soi, c’est bien certain. Mais au-delà de ces préoccupations, ce type de famille apporte une richesse que rien d’autre ne peut apporter.

Les couples qui se lancent dans l’aventure entretiennent souvent leur désir depuis longtemps. Ce sont des gens aux grandes qualités humaines et dotés d’une générosité extrême, un désir de transmettre, de donner et de partager. Choix de vie, bien sûr! Habituellement, le désir de fonder une grande famille est présent depuis longtemps dans l’esprit des futurs parents. Souvent, il est possible que le choix soit lié à leur histoire familiale personnelle et désire reproduire un noyau semblable à ce qu’ils ont vécu, soit ils ont souffert d’être seul et souhaitent bâtir tout le contraire.

Terminé le règne des petits rois!

Dans un grand clan, pas de roi qui règne sur un royaume. La famille est plutôt une petite école de la vie, voire même une microsociété. Chacun des membres apprend tôt à se frôler à divers tempérament et caractère. Donc, c’est l’apprentissage de la vie en groupe dans le cocon familial. Génial, non? Bien sûr, mais il existe tout de même des pièges : catégorisation des enfants (« les petites », « les garçons », etc.), manque de personnalisation, difficulté à trouver son caractère « unique », etc. Mais chaque famille – grande ou petite - a le devoir et un cheminement à faire pour instaurer une relation particulière et unique avec chaque enfant. Et aussi encourager les enfants à s’ouvrir vers des relations « extrafamiliales », car la tentation de se « suffire » à l’intérieur d’une telle famille est grande!

Vraiment réalisable dans le monde d’aujourd’hui…

Selon le site Maximômes, un site français sur les familles nombreuses, la clé est l’organisation pour un quotidien pratique efficace. C’est le secret confié par les mamans de familles nombreuses aussi. En s’organisant, tout est possible. La distribution des tâches (selon les aptitudes de tous), le partage des chambres (deux par deux, selon le sexe!), la routine des bains (deux par deux selon l’âge), la coordination des activités parascolaires (selon les horaires), la gestion des heures de pointe (sans trop de crises et de larmes), etc. Comment s’y retrouver sans un plan bien organisé? Pourtant, dans ces tribus, l’arrivée d’un septième enfant ne perturbe pas l’ordre de la maisonnée comme a pu le faire le deuxième.

Le site Maximômes relève 7 raisons qui ne devraient pas empêcher de faire un autre enfant :

1 - Je vais devoir m’arrêter de travailler.
2 - On n’a pas les moyens de les nourrir et de les habiller.
3 - On ne pourra pas leur payer des études.
4 - On ne pourra plus partir en vacances.
5 - Il va falloir racheter une voiture.
6 - On n’a pas assez de chambres.
7 - Déjà, avec ceux que j’ai à la maison, je ne m’en sors pas.

Allez visiter leur site, basé sur de nombreux témoignages de grandes familles d’un peu partout dans la francophonie pour lire leurs répliques à ces « fausses » excuses pour ne pas avoir plusieurs enfants!

Un pour tous! Tous pour un!

D’un point de vue extérieur, les clans semblent être les derniers relents des anciennes familles nombreuses typiques du Québec traditionnel. Dans ces grandes familles, on s’imagine le plaisir qu’ont les enfants à ne jamais être seuls et de toujours pouvoir compter sur quelqu’un. Les liens tissés serrés et la sensation, pour les parents, de pouvoir compter sur plusieurs enfants pour leurs « vieux jours » est apaisante. Les enfants issus d’une fratrie explosive sont souvent autonomes, responsables et développent rapidement un sens des priorités plus affiné que les autres. Quoique chaque famille est différente! Allez lire les mythes et la réalité de la vie de famille « nombreuse ».

Chacun a sa place dans la famille

La peur de manquer de temps pour chaque enfant est une préoccupation pour tous, grande famille ou pas. Est-ce plus difficile de partager ses parents dans un clan élargi? Voici comment Nicole Prieur, psychothérapeute familiale française, dans une entrevue donnée au Journal des femmes, répondait à cette interrogation : « La disponibilité affective des parents est certes plus limitée, cependant c’est largement compensé par l’affection qui circule au sein de la fratrie. Ce qui manque, c’est surtout la disponibilité symbolique : les parents ont du mal à accorder à chacun la place singulière qui lui revient. Pour moi, une famille unie n’est pas une famille unifiée, mais une famille au contraire qui permet la différence, qui l’encourage même, et qui résiste aux conséquences de ces différences. » Dans un même ordre d’idée, Danielle Laporte, psychologue clinicienne qui a écrit de nombreux textes sur la psychologie des enfants, dont Être parent, une affaire de cœur, spécifie que chaque enfant a besoin d’être reconnu comme étant unique, spécial et différent de tous les autres. « Le plus important, c’est qu’il trouve une place bien à lui au sein de la famille, qu’il soit le premier ou le quatrième enfant », écrit-elle dans le chapitre Naître le premier, le deuxième, le troisième

Tendance

Les statistiques surprennent et le paysage social nous étonne. Il y aurait une faible tendance à la hausse pour les familles nombreuses. Sûrement observable dans votre entourage, plusieurs couples désirent plus de deux enfants et se débrouillent pour réaliser leurs souhaits. Est-ce le retour des grosses familles? Qui sait? Et vous, vous voulez (ou avez) plus de trois enfants? Racontez-nous.

En 2001, il y avait au total 1 267 820 familles avec des enfants au Québec. L’ensemble de ces familles avait en moyenne 1,73 enfant.

Presque la moitié des familles québécoises (46,6 %) comptait un seul enfant. Ensuite, la répartition va comme suit : 38,4 % des familles avaient 2 enfants, 11,7 % en avait 3, 2,6 % en avait 4 et seulement 0, 7 % en comptait 5 ou plus.

Si entre 1996 et 2001, le nombre total de familles avec enfants déclinait, le nombre de familles comptant un seul enfant a augmenté (passant de 578 385 à 590625). Mais à l’autre extrême, fait inattendu, le nombre de celles de quatre ou cinq enfants augmentait durant la même période.

Toujours en 2001, 15 % des familles sont dites nombreuses, c’est-à-dire qu’elles comptent trois enfants ou plus. Ce pourcentage est presque deux fois moins important parmi les familles monoparentales (8,6 %); il atteint 19 % chez les couples mariés, comparativement à 12,9 % chez les couples en union libre

Quelques faits généraux sur les familles nombreuses de trois enfants ou plus :

- 75 % des familles dites nombreuses ne comptent, en fait, que trois enfants;
- 85 % sont biparentales;
- deux familles nombreuses sur trois sont le fait de couples mariés (67,3 %);
- un peu moins d’une famille monoparentale sur dix ayant pour chef une mère seule, est une famille nombreuse (9 %).

Source : Portrait statistique des familles au Québec du Ministère de la Famille, des aînés et de la Condition féminine du Québec.

Nicole Prieur a écrit plusieurs ouvrages dont Grandir avec ses enfants – Comment vivre l’aventure parentale et Nous nous sommes tant trahis : amour, famille et trahison.

Danielle Laporte est l’auteure de Favoriser l’estime de soi des 0-6 ans, L’estime de soi des 6-12 ans, L’estime de soi des adolescents et Être parent, une affaire de cœur aux éditions de l’Hôpital Sainte-Justine.

(ND, avril 2006)
 


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