Grossesse/Maternité

L'accouchement d'Odile

Voici l’histoire de l’accouchement d’Odile qui a eu le support d’une accompagnante pour ce beau voyage!

Une soirée entre amis

Après deux semaines de « fausses » contractions (je hais ce mot...), où je pensais toutes les nuits que ça y était, que mon petit loup allait enfin être parmi nous, je me réveillais déçue tous les matins en me disant que je n'accoucherais jamais. Heureusement que Marie mon accompagnante était là pour me rappeler que je n'étais pas un éléphant (deux ans de gestation!) et me rappeler la patience, la préparation de bébé et de mon corps pour ce beau voyage qu'est l'accouchement.

Le 13 juillet au soir, avec des amis sur le patio à rire gaiement, j'ai quelques contractions, et là je sens que ça travaille, j’ai des pincements au col à chaque fou rire, je ne peux rester assise. Quel beau début de travail, alors que je suis entourée de ceux que j'aime à jaser et rire! Serait-ce pour cette nuit? Je suis à 39 semaines, ça se pourrait fort bien. Tout le monde repart vers minuit, mon mari Yann part même travailler. Il a pris l'habitude de mes épisodes de contractions nocturnes, il s'en va donc sans s'inquiéter.

Je me couche et ça continue. Vers deux heures du matin, je me dis qu'il faut que je dorme, mon grand se réveille dans 5 heures! J'arrive à m'endormir et je me réveille à 7h bien déçue que mon bonhomme ne se soit pas montré le bout du nez pendant la nuit. Une amie m'appelle, on jase et hop, une contraction. Je sens qu'il faut que je marche. Je ne crois pas que ce soit pour aujourd'hui, mais il faut que je marche. J'appelle Marie, je confie mon grand à sa fille et nous marchons une heure dans la rue. J’ai quelques contractions, non douloureuses, juste agréables; il fait beau, le travail commence à l'intérieur de moi, c'est formidable.

Nous rentrons chez Marie, la vie continue, elle prépare le repas, je joue avec mon grand, et hop, une autre contraction. On mange, les contractions continuent, elles sont plus fortes, plus intenses, je dois me pencher et m'appuyer à chacune d'elle. À chaque contraction, je dis à mon bébé de descendre, je suis prête à faire le voyage avec lui. Mais j'ai encore du mal à y croire, en fait je ne veux pas y croire. J'appelle Yann, il est sur la route du retour, il a fini plus tôt, il sent que ça s'en vient.

Une journée à espérer

Là, ça y est, c'est parti, mais je continue mes activités dans la maison, pas de sieste aujourd'hui, je suis trop énervée. Les contractions continuent, s'intensifient. Oui, c'est pour aujourd'hui! Dans quelques heures, je vais rencontrer mon bébé. Un beau voyage nous attend, nous allons y arriver. Les heures passent, les contractions aussi. J'écoute la musique du Cirque du Soleil, ça me détend. Je prends un bain à remous avec mon grand, mais je ne supporte pas ma position dans l'eau et Timothée ne m'aide pas vraiment! Yann décide qu'il est temps de l'envoyer chez Marie, on prépare son sac avec des surprises pour la soirée. Il est très content d'aller jouer avec les enfants de Marie. Je lui fais des gros bisous, lui explique une énième fois ce qui s'en vient et il part tout joyeux.

Là, je peux de nouveau me concentrer, me centrer sur moi-même et sur ce qui se passe à l'intérieur de moi. Les contractions se suivent avec une force difficile à décrire, mais j'y arrive. À quatre pattes dans le lit, ou debout, ou allongée, ou en m'appuyant penchée sur la table. Yann appuie dans mon dos, me sert les hanches. Il me suit dans mes mouvements de balancier. Nous sommes maintenant trois à faire le voyage. C'est silencieux, juste la musique, nos souffles qui s’entremêlent et notre danse pour faire venir Hugo. Entre les contractions, je continue à sourire, à rire, la vie est belle!

C'est ça faire le travail à la maison, c'est fantastique et si simple. Pas de stress, de visite dans la chambre, de toucher vaginal, juste mon corps qui fait ce qu'il a à faire.

Les contractions continuent

Yann veut appeler Marie, je lui dis qu'on a le temps, mais je sens que ça lui ferait du bien qu'elle soit présente. Donc, il l'appelle. Elle arrive 15 minutes plus tard. Discrète, on discute un peu. Mais je sens qu'il est temps que je rentre dans ma bulle, que je sois avec mon bébé qui travaille fort depuis plusieurs heures maintenant. Je suis dans la chaise berçante, je me berce à chaque contraction, en suivant le rythme de la musique. Yann et Marie sont silencieux, mais je les sens présents avec moi. Une atmosphère difficile à décrire règne dans la maison. Pendant une contraction, je suis debout, Yann derrière moi, on bouge, on danse, la pluie se met à tomber, le feeling est fantastique, je me sens au bord d'une chute d'eau, l'intensité de la contraction me rappelle que mon corps est capable de mettre ce bébé au monde. Je suis un mammifère et je vais bientôt accueillir mon petit, quelle sensation!

Yann est fébrile, il se demande si on ne devrait pas partir pour l'hôpital. À chaque contraction, je lui dis qu'on en laisse passer une de plus, on a encore le temps. Vers 17h, je sens mon corps s'ouvrir. Chaque contraction est de plus en plus intense, plus difficile à faire passer, plus longue. Je sens le bébé descendre, appuyé sur mon col. Quelle sensation magnifique malgré la douleur! Je n'ai plus le choix d'y croire! Une contraction, puis une autre, je sens qu'il faudrait partir pour l'hôpital, mais j'ai peur d'avoir encore de longues heures de travail là-bas. Je suis si bien chez moi. L'idée d'accoucher seule s'en va, j'ai besoin d'être accompagnée pour la finale (pourquoi les sages-femmes ne peuvent-elles pratiquer dans le privé?). Vers 18h, nous décidons de partir. Je veux apporter des fraises et des framboises. Vite un plat pour emballer le tout. Et me voilà à quatre pattes en train de fouiller dans mon armoire. Une contraction s'en vient, pas de problème, je reste dans cette position, par terre, tout en passant les plats à Marie. Cette séquence nous fait bien rire et me rappelle la simplicité de faire le travail à la maison.

Le départ pour l'hôpital

18h. Nous partons, une dernière photo, où je suis tout sourire et ne laisse pas croire que je vais accoucher dans peu de temps. 15 minutes de route, 2 contractions, il pleut, les bosses de la route me font du bien (qui aurait pensé que j'aimerais les nids-de-poule un jour?) Yann est par terre dans le camion de Marie. Il me masse le dos, enserre mes hanches. Nous débarquons du camion, je parcours rapidement les longs couloirs de l’hôpital. Une contraction s'en vient, il faut que je m'appuie. Une chance qu'il y a des rampes partout dans cet hôpital. L'ascenseur nous attend, vite, je sens qu'il faut que j'arrive. 18h36, salle de triage, une belle jaquette verte m'y attend! Les contractions sont plus que présentes, mais j'arrive encore à parler et sourire. Une infirmière se dépêche (pourquoi? Je vais bien...) de me mettre le monitorage. Toucher vaginal, je suis à 6 cm, col mince. À l'intérieur de moi, je suis déçue, il me reste encore une bonne partie du travail. Moi qui ne voulais pas arpenter les couloirs de l'hôpital, je me dis que je n'aurai pas le choix. Mais une contraction me scie les jambes. L'infirmière nous prie de la suivre. Dans le couloir, je dis que je ne veux pas de soluté, c'est OK. 18h47.

L'infirmière commence un discours sur les protocoles (prises de sang, etc.), mais je ne l’entends plus, la contraction m'envahit, mon corps s'ouvre. Un son différent sort de moi, Yann me dira plus tard que l'infirmière a arrêté sa litanie et tout s'est mis en branle. J'arrive sur le lit, on me remet le moniteur (c'est une manie chez eux!) Ok, madame pas de soluté, mais une voie ouverte. Je ne veux pas, j'ai les yeux fermés, mon bébé s'en vient que voulez-vous qu'il arrive, tout va bien. Je continue d'écouter les « bienfaits » de la voie ouverte que le médecin me fait, je regarde Marie qui me demande si je veux quelques minutes pour y penser. Mais une contraction, la plus forte de toutes me fait arrêter toute pensée, j'ai mal, je ne suis pas confortable sur le lit. (Tout le long, je ne parle pas, mais j'entends tout et ça m'énerve).

Finalement, les yeux fermés, je tends le bras, résignée pour la voie ouverte. Qu'on en finisse avec le blabla, mon bébé va arriver, faites ce que vous avez à faire, et fichez-moi patience que je puisse faire mon travail moi aussi (tout cela se passe très vite). Une contraction, hou ça pousse, il s'en vient. On me demande dans quelle position je veux accoucher. Je dis accroupie ou à quatre pattes et je veux attraper mon bébé. OK pas de problème, mais ça pousse et je ne sais plus dans quelle position je veux être, je lève mon bassin. Marie et Yann me diront plus tard que j'étais pratiquement accroupie. Mon bébé avance, je le sens dans mon vagin, ça brule, mais je suis contente d'en être là. Il se présente à la vulve, le médecin me presse de pousser. Mais je ne l'écoute pas, je veux juste écouter mon corps.

Sa naissance! Enfin!

Elle appuie sur mon ventre pour voir si j'ai une contraction. Et bien, non, je n'en ai pas, laissez-moi tranquille, mon corps sait ce qu'il a à faire (tout ça se passe dans ma tête, j'ai toujours les yeux fermés et je ne dis rien). Elle me fait peur en me disant que le rythme du cœur du bébé diminue, mais moi je sais que tout va bien et je ne l'écoute pas. Une autre contraction, Yann est contre moi, je cherche la main de Marie. Où es-tu? J'ai besoin de toi, tu le sais. Elle le sent et m'attrape la main pour la dernière poussée (merci Marie!). La tête sort, le médecin me dit d'attraper mon bébé. Je n'y arrive pas vraiment, mais je le hisse sur mon corps.

19h05, Hugo est né, tout a été très vite. Il est là sur moi, tout rose, tout calme, quel beau bébé! Il tètera 10 minutes après sa naissance et c'est un champion! Le placenta n’a pas suivi, on appuie sur mon ventre, c'est très désagréable et je me concentre sur mon bébé. Il sort finalement. J'ai une petite déchirure, mais rien de comparable à la naissance de Timothée. Une heure plus tard, Timothée arrive dans la chambre et découvre son petit frère, c'est très beau, très doux, très calme. Je sors de l'hôpital 36 heures plus tard, c'est le bonheur d'être enfin chez soi!

Voilà, mon fabuleux voyage. Ça a été magique, tranquille, difficile de vous décrire le calme et le plaisir que j'ai eu à rester chez moi le plus longtemps possible. Les douleurs étaient présentes, mais tellement plus faciles à gérer dans mon intimité. J'ai été dans ma bulle tout le long, mais aussi très lucide et présente. Je ne me suis jamais sentie "plus capable", j'ai fait tout simplement confiance en mon corps et ses capacités.

J'espère que ce récit donnera le goût à d'autres femmes de vivre ce que j'ai vécu et que le métier de sage-femme, et surtout les maisons de naissance, vont se répandre sur tout le Québec afin que chaque femme ait le choix quant au déroulement de la naissance de leur enfant. Aujourd'hui, Hugo a 8 mois, c'est un bébé, allaité, porté, cododoté et couche-cotonnée! Nous nous apprivoisons tranquillement. Timothée est un super grand frère, il prend son rôle à cœur et tout se passe bien.

Moi qui pensais que le récit serait court, je m'aperçois qu'il s'en est passé des choses! En tout cas, ce qui est certain, c'est que je reprendrais la même accompagnante pour toutes mes (éventuelles) grossesses à venir. Elle dégage quelque chose d'apaisant et je sais que je pourrai toujours compter sur elle. Encore une fois, merci Marie. Et merci Yann de m'avoir suivie dans cette aventure, de m'avoir fait confiance quant à mes choix et puis lâche pas, t'es un super papa

Par Odile Bloquiau, intervenante Les Relevailles de Montréal

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