Même si la pratique sage-femme est vieille comme le monde, ce n'est que depuis juin 1999 que ces professionnelles de l'accouchement ont le droit légal de pratiquer leur métier au Québec. Et il aura fallu attendre à avril 2005 pour que les sages-femmes puissent faire des accouchements en toute légalité dans la maison privée de leurs patientes.
Qu’est-ce qu’une sage-femme
Une sage-femme est une personne qui :
- a suivi avec succès un programme reconnu de formation de sage-femme;
- a acquis les compétentes et qualifications nécessaires pour être reconnue en tant que sage-femme;
- assure la supervision, donne les soins et les conseils nécessaires à la femme enceinte, en travail et en période post-partum;
- aide lors d'un accouchement sous sa propre responsabilité et prodigue les soins au nouveau-né et au nourrisson;
- fait de l'éducation prénatale et la préparation au rôle de parent;
- peut pratiquer en milieu hospitalier, en clinique, à domicile ou en tout autre endroit où sa présence est requise;
- peut pratiquer certains actes médicaux comme une épisiotomie, tout comme elle peut réparer la lacération ou la déchirure du premier ou du deuxième degré du périnée;
- en cas d'urgence, dans l'attente d'une intervention médicale ou en l'absence de celle-ci, peut appliquer la ventouse, pratiquer l'accouchement en présentation du siège, pratiquer l'extraction manuelle du placenta et même procéder à la réanimation de la femme ou du nouveau-né;
- peut prescrire ou administrer un médicament mentionné dans une liste règlementée;
- peut aussi prescrire, effectuer ou interpréter un examen et une analyse mentionnés dans une liste établie par règlement.
Formation de la sage-femme
Pour devenir sage-femme, il faut détenir un baccalauréat en pratique sage-femme. Le programme universitaire de quatre ans est offert depuis 1999 uniquement par l’Université du Québec à Trois-Rivières. Les 9 premières bachelières en pratique sage-femme ont gradué en 2003.
La sage-femme qui exerce sa profession doit posséder un permis de pratique et être membre en règle de l'Ordre des sages-femmes du Québec.
Est-ce sécuritaire?
Les femmes enceintes en bonne santé et présentant une grossesse à faible risque sont celles qui peuvent choisir une sage-femme en toute sécurité. Des études et des données provenant de Nouvelle-Zélande, d'Australie, du Royaume-Uni et de Hollande, où la pratique sage-femme courante était déjà réglementée, ont servi à documenter la réglementation de leur profession au Québec. Les sages-femmes, par leur formation, leur expérience et leur encadrement, ont toute la compétence nécessaire pour rendre leur pratique la plus sécuritaire possible.
De plus, l’approche sage-femme (surtout que seules celles présentant un faible risque de complications sont suivies par des sages-femmes) conduit à un moins grand recours aux forceps et à la ventouse, aux césariennes, aux épisiotomies, etc.
Comment ça se passe?
Au cours de la première rencontre, la sage-femme effectue une évaluation de la femme enceinte afin de s’assurer qu’elle satisfait aux critères d’admissibilité. Par exemple, les femmes portant des jumeaux ou qui ont eu une césarienne à leur accouchement précédent ne peuvent pas être suivies par une sage-femme.
En général, la sage-femme rencontre sa cliente une fois par mois du début de sa grossesse jusqu'à la 32e semaine, puis aux deux semaines entre la 32e et la 36e semaine, et finalement chaque semaine jusqu'à l'accouchement. Chaque visite dure entre 45 minutes et une heure. La fréquence des suivis est adaptée aux besoins de chaque femme.
Les sages-femmes consultent les médecins (omnipraticiens, gynécologues, obstétriciens et pédiatres) au besoin. Environ six semaines après la naissance du bébé, votre dossier sera transféré à votre médecin de famille qui deviendra alors responsable de vos soins et de ceux de votre bébé.
Où aura lieu l’accouchement?
L’accouchement peut avoir lieu en milieu hospitalier, en maison de naissance ou à domicile. Au Québec, ce sont les CLSC qui offrent les services d’une sage-femme, donc ce n’est que par votre CLSC que vous pourrez recourir à ses services.
Combien ça coûte?
Comme il s’agit d’un service couvert par le ministère de la Santé et des Services sociaux, les femmes n’ont rien à débourser si elles ont une carte valide d’assurance maladie du Québec.
Source : gouvernement du Québec, Regroupement des sages-femmes du Québec, Ordre des sages-femmes du Québec, Université du Québec à Trois-Rivières