Vilaine grippe, mauvais rhume
Noooon! Le jour J est là, et vous êtes plus mal que mal : ce fichu virus qu’a ramené la plus vieille de l’école, ou une petite bactérie qui a fait bien des victimes, au bureau de chéri. Et voilà : cette vilaine grippe ou ce mauvais rhume ruinera votre accouchement, ce jour si important. Vous avez peur, et c’est normal : personne n’a envie d’avoir à porter un masque chirurgical lors de la toute première rencontre avec bébé. Consolez-vous : en temps normal, votre médecin vous en fera porter un, seulement si vous faites de la fièvre ou souffrez de quintes de toux incontrôlables. Et c’est mieux ainsi : ce qui est encore pire qu’être malade, c’est que notre bébé le soit! Bien sûr, le masque n’enraye pas tous les risques et il vous faudra vous laver les mains à répétition.
Le fait d’avoir une grippe ou un rhume ne vous empêchera pas d’avoir une péridurale et si vous souffrez de congestion, vous pourrez vous soulager avec de l’eau saline ou un décongestionnant en pulvérisation. Théoriquement, une grippe ou un rhume ne devrait pas vous empêcher d’accoucher naturellement – à moins, bien sûr, qu’il y ait des complications, par exemple d’ordre respiratoire.
MTS - chlamydia - gonorrhée
Puisqu’il a des risques pour la mère et pour le fœtus, de nos jours, presque tous les médecins testent la femme enceinte pour s’assurer qu’elle n’est pas atteinte d’une maladie transmise sexuellement, comme la chlamydia ou la gonorrhée. Si la mère n’est pas traitée avec des antibiotiques, il a des dangers qu’elle transmette la maladie à son enfant lors de l’accouchement, ce qui risque, entre autres, de provoquer une conjonctivite du nouveau-né. Depuis quelques années, cette infection est plutôt rare, puisqu’on traite les yeux de tous les nouveau-nés avec une crème antibiotique, et ce, dès les premiers instants de vie.
Hépatite
Il est possible de passer le virus de l’hépatite virale au fœtus, que ce soit durant la grossesse ou pendant l’accouchement : c’est pourquoi les médecins traitants font passer un test de dépistage à toutes les femmes et, selon le résultat obtenu, ils établissent un plan d’action.
La plupart des infections néonatales d’hépatite B peuvent être évitées grâce à la vaccination, avant et après l’accouchement.
Condylomes
Les condylomes peuvent ressortir plus fréquemment, durant la grossesse : néanmoins, la transmission à l’enfant lors de l’accouchement, quoique possible, est rare. C’est pourquoi les médecins n’ont habituellement pas recours à la césarienne, sauf si les lésions sont très nombreuses et importantes, risquant ainsi de gêner le travail ou l’accouchement.
Si vous souffrez de condylomes, il existe des traitements qui seront à même de vous soulager et de diminuer le nombre de lésions, ainsi que les risques de transmission au nouveau-né, vous permettant malgré tout d’accoucher comme vous le souhaitez.
Varicelle
Bien que rare, la varicelle est assez grave, chez la femme enceinte, puisque la varicelle peut entraîner des complications pulmonaires. En plus de causer une masse de problèmes pendant la grossesse (accouchement prématuré, fœtopathie…), l’accouchement pendant la phase aiguë de la maladie est fortement déconseillé. Aussi, les médecins tentent habituellement de retarder le travail à l’aide de tocolytique, un médicament qui diminue les contractions utérines.
Herpès
On estime que 25 % de la population adulte serait infectée par l’herpès et, bien sûr, la femme enceinte n’est pas à l’abri d’une crise d’herpès génital. Si cette récidive survient au moment de l’accouchement, il est possible que la mère transmette la maladie au nouveau-né, lors de son passage dans le canal vaginal. Cependant, il faut se rappeler que ce risque d’infection demeure faible, surtout si aucune lésion active n’est détectée les jours précédents l’accouchement. Si votre médecin repère de telles lésions, il est néanmoins possible qu’il vous recommande d’accoucher par césarienne : en plus des désagréments ordinaires de la maladie, l’herpès peut provoquer une pneumonie sévère chez le bébé. Mais il est rare qu’on en arrive là : en effet, il est possible, à l’aide des traitements appropriés, de contrôler l’herpès tout le long de la grossesse.
Streptocoque B
On estime qu’environ 15 à 20 % des femmes enceintes sont porteuses du streptocoque du groupe B, et qu’une sur deux transmettra l’infection à son nouveau-né, à l’accouchement. Il s’agit là de la cause la plus commune des infections, parfois mortelles, chez les nouveau-nés. En effet, de six à douze heures après leur naissance, certains bébés mis au monde par une mère porteuse développent une sepsie, dont les symptômes (détresse respiratoire, apnée du sommeil, choc) peuvent entraîner la mort. Ces bébés ont aussi plus de risques de souffrir d’une méningite, la semaine suivant l’accouchement.
Pour éviter ces conséquences fâcheuses, entre la 35e et la 37e semaine de grossesse, le médecin procède habituellement à un test de dépistage. Toutes les femmes qui sont déclarées positives reçoivent des antibiotiques, dès le début du travail. On administrera aussi des antibiotiques à une mère à risque, qui n’aurait pas reçu ses résultats d’examen.
Après la naissance, le bébé est bien entendu surveillé de près et, s’il démontre des signes d’infection, on lui administre à lui aussi des antibiotiques.
VIH
65 % des transmissions mère-enfant du virus du VIH se produisent lors de l’accouchement. Si la mère et l’enfant à naître ne sont pas traités, l’accouchement est très risqué, avec un taux de passation de 10 à 20 %. Heureusement, de nombreux traitements ont été élaborés. Ainsi, lorsque le suivi est bien fait et le traitement est bien administré, ce taux baisse à 1 %. La transmission du virus à l’accouchement se fait par contact entre le sang de la mère et le sang du nouveau-né ou par contact avec les sécrétions cervicales et vaginales. La thérapie antirétrovirale et le traitement par la Zidovudine administrés pendant la grossesse tentent donc de réduire la charge virale dans le sang et dans les glaires cervicales.
Lorsque la charge virale n’a pas suffisamment été abaissée, par exemple si le diagnostic a été posé trop tard ou si la femme ne répond pas aux traitements, on procédera alors à un accouchement par césarienne.