L’ennemi no 1 : la carte de crédit!
La situation de chaque mère monoparentale est unique, mais, en général, elle est dans la trentaine, a des enfants d’âge scolaire et doit assumer seule un loyer. Même si elle reçoit les différentes prestations du gouvernement, elle a un salaire modeste, avec lequel elle doit payer les comptes, l’épicerie et les dépenses courantes. Il peut donc être tentant pour elle de surutiliser la carte de crédit. Solution à court terme, la fameuse carte de crédit s’avère rapidement un ennemi pour celle qui n’arrive pas à en payer le solde, à la fin du mois, surtout si c’est une carte à haut taux d’intérêt.
Ceci étant dit, si vous avez l’habitude de l’utiliser pour vos dépenses courantes, et que vous remboursez toujours votre solde à la fin du mois, la fameuse carte peut être payante si elle vous permet d’amasser des points ou de l’argent comptant.
Tenir un budget serré
C’est pourquoi il faut, le plus possible, éviter d’accumuler les dettes, en particulier sur les cartes de crédit, puisque les taux d’intérêt sont très élevés et, si on se contente de rembourser le solde minimum, il est très long de rembourser le capital! La mère monoparentale doit donc tenir un budget serré. Pour y arriver, vous pouvez demander de l’aide de certaines associations, comme Association coopérative d’économie familiale (ACEF). Bref, on limite l’usage de la carte crédit, et on fait des économies, pour parer aux imprévus.
Pour réussir à sauver quelques dollars, on peut :
- faire les friperies pour les vêtements des enfants;
- se joindre à un groupe d’échange de vêtements;
- participer à des cuisines collectives;
- magasiner un logement plus abordable;
- dans un logement plus petit, les enfants peuvent partager une chambre.
Versements mensuels
Le plus souvent, le paiement du Soutien aux enfants du gouvernement du Québec est effectué chaque trimestre, mais, si on en fait la demande, il est possible de le recevoir mensuellement par dépôt direct comme pour la Prestation fiscale canadienne pour enfant (PFCE) et la Prestation universelle pour la garde d’enfant (PUGE) : ce qui peut être plus facile à gérer. Vous pourriez en profiter pour jumeler des factures aux dates de versements des allocations pour vous assurer que vous serez en mesure de payer ces factures.
Le mode de versements égaux d’Hydro-Québec facilite aussi la gestion du budget. Révisez toutes les dates d’échéance de vos factures pour les étaler : essayez de les faire correspondre à vos rentrées d’argent, en évitant une concentration autour des mêmes dates.
Assurez-vous auprès de votre fournisseur Internet et de téléphonie d’avoir le plan idéal selon vos besoins : la bande passante additionnelle coûte cher et peut donner bien des maux de tête, à la fin du mois!
L’épargne
Il faut continuer d’inclure l’épargne à son budget. Même si ce montant n’est pas très gros, c’est déjà ça! Encouragez-vous : c’est avec des sous noirs que l’on fait des dollars, et ainsi de suite! Aussi, on tente d’investir dans un REER. Lorsque vous recevez un montant d’argent important qui n’est pas comptabilisé dans votre budget, comme un remboursement d’impôt, placez-le dans le REEE des enfants.
Tous les conseillers financiers abondent dans le même sens : la meilleure façon d’épargner, c’est d’autoriser un prélèvement automatique. Comme ça, on ne se rend même pas compte que l’on met de l’argent de côté et, pourtant, ça s’accumule!
Médiation familiale
Selon la loi, un parent qui n’a pas la garde de ses enfants et qui travaille doit lui aussi subvenir à leur besoin et, si on a droit à une pension alimentaire, il faut la réclamer. Pour que votre entente avec votre ex-conjoint soit faite dans les règles de l’art, vous pouvez faire appel à un médiateur. Au Québec, on a droit à six séances gratuites.
La valeur de l’argent
L’argent ne devrait pas être un sujet tabou : dès qu’ils sont en âge de comprendre, il est de votre devoir de sensibiliser vos enfants à la valeur de l’argent. En effet, même s’il vous semble jeune, votre enfant est en train de forger lentement sa propre relation avec l’argent. Ainsi, il doit comprendre qu’il ne peut pas tout avoir, et que pour s’acheter quelque chose, il faut d’abord travailler pour gagner de l’argent et payer toutes nos obligations.
Non : l’argent ne pousse pas dans les arbres et l’enfant gagnera à apprendre le plus tôt possible la différence entre un besoin et un désir. Ainsi, vous pourriez décider de payer pour ces besoins, mais, pour ses désirs, c’est lui qui devra gérer, par exemple, son argent de poche.
Avoir un plan de protection
Lorsqu’on a des enfants à charge, il est encore plus important d’être bien protégée, ce qui signifie avoir des assurances qui couvriront nos besoins en cas de maladie ou d’accident. Ainsi, il existe des assurances invalidité (essentielles pour les travailleuses autonomes), ou encore des assurances maladie grave. Ces assurances offrent donc un montant supplémentaire aux assurances offertes par votre employeur qui vous permettront, pendant des traitements ou un arrêt de travail prolongé, de continuer à subvenir à vos besoins et à ceux de vos enfants. Magasinez aussi les assurances vie et préparez votre succession, afin de ne pas laisser une montagne de dettes à vos enfants en guise d’héritage.
Faites confiance aux professionnels
Entourez-vous de professionnels qui seront en mesure de bien vous éclairer, selon votre situation. Pour vos impôts, faites appel à un comptable qui s’assurera que vous bénéficiez de tous les crédits auxquels vous avez droit. Il pourra aussi vous conseiller sur le montant à investir dans un REER, par exemple.
Et pour vos plans d’investissement et de protection, n’hésitez pas à consulter un planificateur financier. Il faut « magasiner » ces professionnels : ainsi, un planificateur financier ne devrait jamais être condescendant, et il devrait parler le même langage que vous.