Tous les enfants cultivent des peurs. Peur des monstres, du noir, de la séparation, des bruits forts ou étranges (tonnerre, camion…) : ces craintes peuvent prendre plusieurs formes. À petite dose, l’anxiété est en réalité une réaction tout à fait saine face à un danger, qu’il soit réel ou non. Dans le même ordre d’idées, tous les enfants s’inquiètent. Néanmoins, certains enfants sont plus anxieux et soucieux que d’autres. Ils auront alors tendance à se couper des autres, afin d’éviter des situations nouvelles et déstabilisantes. Si cette anxiété prend des proportions démesurées, l’enfant peut même souffrir de trouble d’appétit et du sommeil.
Les causes
Mais qu’est-ce qui fait qu’un enfant, à un âge où il devrait se préoccuper de choses beaucoup plus légères, est aussi anxieux? Difficile à dire. Il est en fait souvent impossible de mettre le doigt directement sur le bobo. Ainsi, certains enfants naissent d’emblée avec un système nerveux plus réactif que la moyenne, ce qui les prédispose à l’anxiété. D’autres enfants, qui doivent vivre avec des parents ayant eux-mêmes une propension à l’anxiété, réagissent en s’inquiétant de tout et de rien, à leur tour. Bien entendu, le trouble anxieux peut aussi être le résultat d’un choc, d’une expérience traumatisante que l’enfant aurait vécue, sans pourtant avoir la chance d’affronter sa peur.
Aider son enfant
Il n’est pas agréable de vivre constamment dans la peur et, bien entendu, aucun parent n’a envie de voir son enfant s’en faire de la sorte. Comment l’aider à venir à bout de son anxiété?
Faire face à ses peurs
Éviter une situation parce qu’elle effraie ne règle rien : au contraire! La clé, c’est donc d’apprendre à faire face à ses peurs. Certes plus difficile au début, à force de se surpasser, l’enfant prendra confiance en lui et en ses capacités. Les peurs sont souvent irrationnelles et, avec le temps et la pratique, on apprend qu’elles ne sont pas fondées.
Montrer l’exemple
Vous êtes le modèle no1 de votre enfant. S’il vous voit éviter les situations nouvelles ou angoissantes, il aura tendance à faire de même. Bref, vous devez, vous aussi, faire face à vos peurs, et ne pas hésiter à lui partager vos sentiments.
Encourager
Ce qui vous semble un pas de souris peut en être un de géant pour lui, et encouragez-le lorsqu’il arrive ainsi à se surpasser et à faire montre de courage.
Inviter l’enfant à s’exprimer
Certaines peurs d’enfants nous semblent farfelues. Il ne faut néanmoins pas les ridiculiser en banalisant ce que l’enfant ressent. Invitez-le plutôt à en parler, à verbaliser ce qu’il vit, comment il se sent. Ensemble, essayez de comprendre pourquoi il a peur, et comment vous pourriez venir à bout de ce sentiment désagréable.
Il est important de rester calme : s’il sent que vous êtes vous même inquiet ou nerveux, il risque de s’en faire davantage. De plus, sans minimiser ses sentiments, certaines situations, et selon l’âge de votre enfant, demandent d’être rationalisées.
Trouver des solutions
Puis, trouvez des solutions ensemble. Vous pourriez, par exemple, faire un jeu de rôle et recréer une situation qui stresse particulièrement votre enfant. Vous pouvez aussi vous rabattre sur la littérature jeunesse qui offre beaucoup de titres de fiction traitant de certaines craintes en particulier. Le fait de les vivre à travers un personnage X pourrait l’encourager : ainsi, il n’aura pas l’impression d’être seul, et il saura qu’il est possible de vaincre ses peurs.
La visualisation est aussi une bonne méthode pour surmonter ses démons. Invitez votre enfant à fermer les yeux, et guidez-le, avec votre voix, vers la victoire.
Prendre son temps
Il faut être patient avec les enfants soucieux ou anxieux : votre impatience ne fera qu’accentuer leur sentiment d’impuissance. Souvenez-vous que vaincre une peur, ça demande du travail.
Relaxation et compagnie
La relaxation peut faire des miracles en matière de gestion de stress. Le sport est aussi un bon canalisateur. Faites du yoga en famille, voire de la simple marche : favorisez ainsi des activités qui lui permettront de « sortir de sa tête » pour mieux « s’ancrer dans son corps ». En étant bien enraciné, il se sentira plus solide pour faire face aux aléas de la vie.
Un peu plus loin…
Bref, il est indispensable que votre enfant surmonte ses craintes. Ceci étant dit, avec un enfant anxieux, rien ne sert de trop pousser la note. Il faut avancer lentement, ce qui ne signifie pas abandonner ou éviter une situation. Souvenez-vous que, en tant que parent, vous avez un pouvoir, et un super pouvoir, en plus : celui de réconforter et rassurer votre enfant comme personne d’autre. Soyez présente, à l’écoute.
Si l’anxiété vécue par votre enfant l’empêche de dormir, coupe son appétit, et que son humeur se détériore, il est préférable de consulter un médecin.