Enfant

Comment gérer la régression chez l’enfant?

Les régressions chez les enfants sont des phases tout à fait normales et souhaitables de leur développement. Pour progresser, il faut régresser, afin de bien délimiter son espace et sa sécurité. Régresser permet de bien se positionner et solidifier ses acquis.

Voici l’une des questions que j’ai reçu d’une lectrice récemment : « Ma fille de 6 ans semble régresser depuis son entrée à l’école. Nous ne la reconnaissons plus. D’autonome et débrouillarde, elle est passée de pleurnicharde à incapable de prendre des initiatives. De plus, elle qui parlait si bien avant, fait désormais des phrases sans queue ni tête. Est-ce normal? » 

Régresser est normal ; tous les humains régressent. Même les adultes, lors de mauvaises journées, ont parfois envie de s’écraser sur le sofa en mangeant de la crème glacée, pour recharger leurs batteries.

Reculer pour mieux avancer

Lorsque les enfants rencontrent certains événements qui sont généralement des situations stressantes, plusieurs ont tendance à se réfugier dans ce qu’ils connaissent, soit des stades de développement antérieurs pour appréhender et mieux gérer ce qui se présente à eux. Afin de reprendre confiance et sécurité, ils retournent un pas en arrière là où ils maîtrisaient tout leur environnement mais surtout, leurs réactions.

La régression est généralement signe précurseur d’une période de forte acquisition. Le développement de l’être humain n’étant pas linéaire, il est fait de bonds en avant, de sauts en arrière, de pas de géants ou de piétinements, mais chaque phase est à vivre. Moins vous interviendrez, plus vous aurez de chances que la régression demeure un état passager.

Plusieurs parents ont tendance à brusquer le rythme de leurs enfants parce qu’ils sont ébranlés par ces changements. Ils ont du mal à anticiper, gérer et digérer.

Lorsqu’un enfant régresse, le parent peut se sentir menacé face à la perte d’acquis fragiles. Le parent est déjà si sollicité qu’il peut lui paraître pénible d’accompagner son enfant de façon appropriée car il craint que tout ce chemin à parcourir. Au fond, les régressions des enfants font aussi régresser les adultes ; en réponse, ceux-ci ont tendance à se durcir, pour éviter l’état d’inconfort. On se dit que c’est déjà si demandant de les accompagner dans tous leurs stades, si on recule, c’est encore toute une énergie à déployer! Cela peut être découragent, tant la tâche semble immense.

Un pas à la fois

Voici quelques conseils qui aideront à traverser les étapes de régression :

  • Observez en parallèle les régressions chez les enfants et nos propres actions, réactions. Qu’est-ce que cela génère en nous? Inquiétude, stress, colère ou impuissance ? S’observer, c’est le premier pas pour comprendre, accepter et traverser les défis.
  • Prenez l’espace qu’il faut pour comprendre. Si la régression dure, demandez-vous à quel moment elle s’est produite, et si elle survient à des moments en particulier, qu’est-ce qui l’activent (déménagement, arrivée d’un bébé, séparation, changement d’école, maladie, etc.)
  • Gardez confiance : il s’agit d’une étape normale du développement et elle doit être accompagnée, au même titre que les encouragements lors des acquisitions. Dans ces moments, les enfants ont besoin de sécurité, de stabilité et de cohérence. Nous sommes leurs guides : plus nous serons zen et moins cette période se prolongera.
  • Essayez de garder une vision globale; ne vous arrêtez pas aux détails. Si vous mettez l’accent sur des comportements, il y a de fortes chances pour que cela crée un stress supplémentaire chez l’enfant. Concentrez-vous sur les besoins, sans montrer du doigt ce qui est à modifier. Ainsi, l’enfant pourra se concentrer sur l’énergie qui entraîne vers l’avant plutôt que sur les aspects plus laborieux de cette régression.
  • Écoutez vos enfants. Lorsqu’ils régressent, souvent, ils radotent. S’ils relatent la même information, c’est qu’ils ont besoin de déposer leur trop-plein afin d’emmagasiner suffisamment de confiance pour mieux gérer la situation qu’ils traversent. En parlant, en expliquant, ils cherchent à acquérir des outils, des stratégies pour mieux palier à l’état d’inconfort. Plus vous leur laisser de l’espace pour dire et être, moins la phase de régression sera longue et conséquente. Ils reprendront peu à peu leur pouvoir en développant tout ce dont ils ont besoin pour accéder à l’avancée de la période qui les fige.
  • Osez ignorer les attentes et la pression sociale. Souvent, la peur d’être jugée, voire critiquée, influe sur notre façon de faire lorsque nos enfants sont en difficultés. Une régression renvoie à ce que nous n’avons pas fait ; accompagnez l’enfant avec bienveillance et constance permet de garder en tête les objectifs. Notre compétence de parent ne devrait pas être remise en cause. Concentrez-vous les tactiques à mettre en place pour permettre à l’enfant de retrouver un état de quiétude.

Nous sommes les experts de nos enfants! Croyez en votre créativité et votre résilience pour leur permettre de faire les choses à leur rythme, tout en respectant chacune des phases qu’ils traversent.

Référence : Catherine Gueguen, Pour une enfance heureuse

Chloé Finiels
Accompagnement Émotionnel et Relationnel

Chloé Finiels, s’est tournée vers l’accompagnement émotionnel et relationnel en 2011. Ayant un profil neuro-atypique et étant hypersensible, elle s’est intéressée à offrir des ressources alternatives. Elle a fait un parcours académique universitaire et est diplômée depuis 2006 en psychologie clinique. Elle a étudié en biologie, psychologie et embryologie. Elle s’est faite connaître via les réseaux sociaux grâce à ses billets et chroniques sur les éducations alternatives, la normalisation des difficultés parentales, mais surtout sa vision très moderne de la parentalité : comprendre en profondeur nos émotions, ce qui les réactivent, nos déclencheurs et comment accepter nos fluctuations émotionnelles. Elle est chroniqueuse pour plusieurs médias, superviseure dans l’accompagnement relationnel et émotionnel et formatrice pour les familles et professionnels qui souhaitent comprendre la famille neuro-atypique, la parentalité créative. Elle est passionnée et se forme en continu dans divers domaines : la périnatalité, les éducations alternatives, les neuro-sciences, le deuil périnatal, la communication efficace, la neuro-psychologie, la neuro-biologie, la psychothérapie d'engagement et d'acceptation, l’endocrinologie.


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