Une question de confiance
L’autonomie, c’est bien plus que devenir grand. C’est aussi avoir assez confiance en soi pour oser poser certains gestes et devenir indépendant, capable d’agir et de réfléchir par soi-même. De plus, en devenant autonome, donc plus détaché de ses parents, l’enfant développe son estime de lui-même tout en se créant une vie intérieure stable et riche qui l’aide à éviter l’ennui et à se défaire de sa dépendance aux autres.
Favoriser l’autonomie de notre enfant, c’est lui faire confiance et lui montrer qu’il peut être fier de ce qu’il accomplit. Aussi, « c’est le laisser exercer sa liberté tout en le protégeant, mais sans le surprotéger ». On a souvent tendance à faire bien des choses à leur place, pour les aider, pour que ce soit plus rapide ou encore parce qu’on croit – à tort – qu’il ne sera pas capable de le faire tout seul. Combien de fois on a enfilé les bottes ou les souliers de nos petits, qu'on a enlevé son manteau et qu'on l'a accroché nous-mêmes sur un crochet plutôt que de lui demander de le faire? « Ça va plus vite! », clame-t-on. Certes, mais on n’encourage pas notre enfant à prendre l’initiative et surtout on le décourage d’essayer de relever de petits défis à sa mesure.
Une petite routine bien à lui
Attribuez de petites tâches à votre enfant pour le matin : faire son lit, brosser ses dents seul, s’habiller seul, se laver tout seul, etc. Rappelez-lui de le faire au besoin, mais surtout encouragez-le à le faire seul au lieu de lui proposer spontanément votre aide. Selon l'âge de votre enfant, même aussi jeune que 2-3 ans, plusieurs tâches et responsabilités peuvent lui être confiées.
« Tu es capable tout seul, je pense! »
Essayez de lui répondre ceci au lieu de faire les choses à sa place. Cette réplique peut tout aussi bien servir pour ses « Dessine un dinosaure, maman! », « Ouvre mon jus, s.v.p.! », « Viens faire le casse-tête avec moi », etc. L’idée n’est pas de le délaisser, mais de lui montrer qu’il peut commencer à faire quelque chose seul sans vous, tout en vous sachant tout près.
Une armoire, un balai et un plumeau pour toi
Pour que votre enfant participe aux tâches ménagères, aménagez votre maison pour qu’il puisse plus spontanément vous donner un coup de main. Réservez une armoire à sa hauteur dans la cuisine où se retrouvent les verres, les ustensiles, les bols et les assiettes des enfants. Ainsi, votre enfant pourra vous aider à mettre la table, vider le lave-vaisselle, préparer de petites collations, etc.
Déstressez!
Vous êtes constamment stressée par le temps? Vous craignez les accidents ou les dégâts des enfants trop enthousiastes? Apprenez à vous calmer pour laisser de l’espace à votre enfant pour tenter ses propres expériences.
Vive les défis!
Au quotidien, on essaie de donner de petits défis à notre enfant pour stimuler son désir d’entreprendre une action par lui-même et en retirer une fierté certaine! Des idées? « Es-tu capable de verser le lait dans ton verre? », « Ce matin, tu attaches ton manteau tout seul! », etc.
Encouragez ses idées
Ne brimez pas ses élans créatifs et ne rabrouez pas systématiquement ses idées. Autrement, il freinera ses initiatives. « Vous pouvez encourager votre enfant à courir des risques, à faire des essais et à changer de stratégie; le guider, en d’autres mots, vers le succès. Même les échecs peuvent être perçus comme une leçon de vie, comme des étapes à franchir », écrivent Danielle Laporte et Lise Sévigny dans le livre L’estime de soi des 6-12 ans (Éditions de l’Hôpital Sainte-Justine, 2002)
Responsabilisez-les
Ce n’est pas parce qu’il est petit qu’il ne peut pas être « responsable » d’une tâche bien précise : nourrir les poissons (le chat, le chien, alouette!), trier le courrier, découper les circulaires, etc. Nous voyons ces actions comme des tâches, eux comme un privilège et une marque de confiance.
Certaines attitudes peuvent nuire à l’autonomie de votre enfant
- avoir tendance à surprotéger l’enfant;
- répéter constamment les consignes;
- vouloir que l’enfant raconte tout;
- superviser constamment les activités de groupe de l’enfant;
- assister constamment aux activités parascolaires de l’enfant;
- avoir de la difficulté à le laisser fonctionner à sa façon;
- avoir tendance à régler vous-même les conflits entre vos enfants;
- vous inquiéter quand l’enfant est loin de vous;
Source : L’estime de soi des 6-12 ans, par Danielle Laporte et Lise Sévigny, Les éditions de l’Hôpital Sainte-Justine, 2002. ISBN : 9782922770445.