Je vous laisse entrer dans cet univers intérieur le temps de quelques lignes. Avoir un TDAH, ce n’est pas avoir un déficit d’attention et d’être incapable de porter attention aux détails. C’est au contraire, se sentir envahi par chacun des petits détails de notre environnement. C’est de traiter une multitude d’informations de manière particulière via un cerveau atypique. C’est un défi de distractibilité constant mais également, une force redoutable. C’est d’entrer en hyperfocalisation sur un sujet de prédilection.
C’est d’être complètement absorbé par ses intérêts. C’est d’oublier que le temps existe. C’est d’oublier les priorités. C’est de vivre pour ce qui nous anime. C’est d’être passionné.
C’est de se ronger les sangs pour des détails insignifiants aux yeux des autres. C’est de se retrouver en surcharge sensorielle ou émotive. C’est de ressentir le chaos interne. C’est d’avoir le besoin pressant et vital de retrouver l’équilibre. C’est d’exploser. C’est d’avoir besoin de répit, de calme à l’abri des stimulations.
C’est de se laisser vibrer par nos passions. C’est d’inventer, créer, innover. C’est d’avoir une pensée hors norme, de réfléchir de manière originale. C’est avoir des idées qui se bousculent, de la difficulté à maîtriser nos pensées et de conserver le fil continu.
C’est de ne pas avoir d’interrupteur pour mettre notre cerveau en veille. C’est d’apprendre, progressivement, à se connaître et à canaliser ses idées sans qu’elles nous envahissent et nous perturbent à chaque minute.
Avoir un TDAH, c’est ce besoin viscéral d’authenticité, de vérité, de justice. C’est de vivre pour ce qui nous anime. C’est la recherche de la motivation intrinsèque. C’est d’ouvrir notre âme intérieure pour vivre, pour se réaliser, pour créer.
C’est de bouger, de tournoyer, de s’agiter pour permettre à notre cerveau d’assimiler les nouvelles informations entrantes. Bouger est besoin viscéral, c’est de permettre à la concentration d’être optimale.
C’est d’être un penseur visuel et tangible. Les sons des mots sont éphémères et disparaissent. C’est d’avoir besoin de visuel et de dynamisme pour favoriser la concentration, pour apprendre et comprendre. C’est de faire des apprentissages non conventionnels. C’est une soif d’apprendre sans borne. C’est d’être spontané.
C’est d’essayer sans cesse de s’adapter à la société, de comprendre le monde social. C’est d’échouer, de ne se sentir pas à la hauteur, de ne pas comprendre ce que les autres attendent de nous. C’est de se sentir constamment incompris.
C’est de dire franchement ce que l’on pense, peu importe qui se trouve devant nous, même s’il s’agit du premier ministre. Être honnête et juste prime sur les conventions sociales.
Avoir un TDAH c’est de percevoir intensément chaque parcelle de son environnement. C’est de ressentir ces millions de petits détails qui envahissent notre corps et notre esprit. C’est d’avoir cette faculté incroyable d’empathie qui nous amène à avoir une grande intelligence émotionnelle lorsque bien gérée et mise à profit.
C’est d’essayer de lire l’âme des autres, s’en imprégner. C’est de ressentir les émotions profondes, les nôtres et celles des autres. C’est d’avoir une sensibilité nourrissante et drainante à la fois. C’est de vivre pour être soi. C’est de vivre pour sa nature profonde.
C’est être sensible, imaginatif et créatif, intuitif, spontané et original. C’est d’avoir une soif infinie de curiosité, d’exploration et d’apprentissages inventifs, non conventionnels. C’est d’être un flot infini d’idées novatrices.