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J’ai 32 ans et je fais encore des crises

Souvent, le tout est déclenché par un élément très banal et mineur comme la faim, la soif, la fatigue, un mal de tête, ne pas trouver mes clés, l’ordinateur qui fonctionne au ralenti, un imprévu, une tâche ardue, l’injustice sous toute forme, le fait de ne pas être comprise et d’avoir à me répéter, faire le ménage et ne pas savoir par où commencer, faire l’épicerie un samedi quand il y a foule, aller chez le dentiste ou le coiffeur, un chien qui aboie et qui me fait sursauter, une confusion, un contact physique inattendu, etc.

Je me retrouve rapidement en surcharge sensorielle et à partir de cet instant, je me sens submergée par un sentiment d’impuissance. Je perds le contrôle de mes paroles et de mes mouvements. La colère semble prendre toute la place de manière démesurée avec l’élément déclencheur. Il n’y a aucun gradateur. L’interrupteur colère est ouvert à puissance maximale.

Prête à exploser

À l’intérieur, une tension extrême me pèse et survient le point de rupture. J’ai la tête qui tourne. Les pensées dans mon cerveau éclatent en petits fragments. J’ai mal au crâne. C’est comme si on venait de donner un coup de massue dans un miroir et qu’il se fractionnait en mille miettes. C’est affolant. L’envie de crier, de hurler, de me cogner la tête sur les murs est plus forte que tout. Il m’est impossible de réfléchir. Je n’ai plus accès à mon disque dur. C’est le flou total. J’ai de la difficulté à respirer. Je ressens une forte pression dans ma poitrine. C’est le chaos interne et je me sens comme une bombe à retardement prête à exploser.

C’est ainsi que sans avertissement préalable, le ton grimpe pouvant aller jusqu’aux cris. Des paroles méprisantes, blessantes et sarcastiques, sans but ni logique peuvent être dites. Ce ne sont que des mots dits sans intention de méchanceté. Comme si ces paroles déplacées se voulaient être un moyen d’extérioriser les mauvaises émotions. Des objets peuvent parfois être lancés sur les murs. On assiste à un déferlement de frustrations et de stimuli accumulés et emmagasinés dans une bouilloire maintenue par une soupape à pression depuis un trop long moment.

Calme et consciente

Une fois la tempête terminée, le calme et la paix interne s’installent. Parfois, j’oublie sitôt tout ce qui vient de se passer. La sérénité et la bonne humeur sont de retour. Parfois, je me sens comme un monstre et honteuse, je voudrais disparaître dans le plancher. Je suis pleinement consciente que mes paroles et gestes étaient totalement hors contexte, désordonnés et exagérés par rapport à l’élément déclencheur en soi.

Les effondrements autistiques ne sont pas liés à des troubles de comportements, à des troubles d’humeur, ni à un déséquilibre chimique. D’un point de vu neurologique, il existe des différences significatives entre le cerveau d’une personne non autiste et le cerveau d’une personne autiste. Les émotions des autistes sont donc souvent vécues à état brute et sans filtre.

Au-delà de l’émotion de colère qui semble envahir la personne autiste, il y a de fortes émotions de peur et de tristesse d’où émergent des sentiments de panique et d’impuissance. Ces émotions incommensurables habitent la personne autiste dans tout son corps et elle ne fait que se débattre dans un environnement souvent non adapté à sa neurologie distincte.

Comment faire?

Il est possible d’apprendre à canaliser et à mieux gérer l’expression de nos émotions envahissantes en évitant préalablement les situations qui nous mettent en surcharges sensorielles et qui risquent inévitablement de nous mener vers l’effondrement autistique. On peut, par exemple, accompagner tôt de manière bienveillante les jeunes enfants lors de crise, mettre des mots sur les émotions, dresser la liste des éléments déclencheurs, éviter les surcharges sensorielles, être à l’écoute de soi et respecter ses limites sociales.

Nous pouvons apprendre à apprivoiser ces émotions sans se sentir submergé et effrayé; ainsi, au fil des années, nous pouvons traverser la tempête en toute confiance et en pleine possession de nos moyens.


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