Étudiante, je dormais peu la nuit, mais passais mes dimanches à dormir. En vacances dans un endroit que je ne connaissais pas je pouvais me réveiller en sursaut en me demandant où j'étais. Je fais même encore des cauchemars, et me lève parfois pour boire ou faire pipi. Bref, toute une aventure!
Nous attendons donc, avec toute la bonne volonté du monde, que nos petits précieux, eux, dorment toujours de la même manière, à la même heure grâce à nos routines implacables. Nous attendons que leur sommeil soit profond et imperturbable, ben entendu...
Soyons honnêtes!
Nous avons besoin qu'ils dorment pour pouvoir nous concentrer sur nos propres besoins, déjà difficile à reconnaître, à apprivoiser lorsqu'il s'agit de dormir. Nous aurions besoin de nous centrer uniquement sur nous pour traverser nos nuits et leurs encombres, leur lot d'angoisses et de mauvais rêves. La nuit est anxiogène pour tous, même si nous avons appris à refouler nos émotions.
Comme je le dis toujours les enfants font LEURS nuits et non les NÔTRES, la nuance est primordiale.
Lorsque nous nous concentrons sur les dodos de nos enfants nous délaissons la source : nous-même!

Il est important de mettre en place des stratégies pour cohabiter et accepter que nous aussi, nous avons des problèmes avec nos nuits. Si nous reconnaissons cette difficulté, nous aurons plus de recul sur le sommeil de nos enfants mais surtout nous arrêterons de transposer nos besoins sur les leurs!
Parfois, il s'agit d'aménager, repenser, réorganiser (siestes, cododo, lit partagé sécuritaire) pour se respecter et ne pas se focaliser sur les conséquences ou le symptôme. Assumer que nous sommes affectés par le changement de rythme (car nos nuits sont bousculées par celles des autres) permet au moins de désamorcer la colère, ce qui est salvateur pour limiter les débordements et négliger les vraies raisons.
En général, c'est un problème pour nous, plus que pour eux... Nous essayons de les accompagner, de les aider, mais nous sommes souvent démunis par nos propres cycles.
Le plus difficile est de se mettre de côté alors qu'on aurait tant besoin de se ressourcer. Faire le constat permettra déjà de prendre de la distance et accepter l'état passager de manière plus sereine.
En disant « je » plutôt qu’« eux », les choses sont traitées dans le bon ordre. Au fond ce qu'on aimerait par-dessus tout, c'est vivre à notre rythme; nous imposer le leur est vraiment lourd à porter. N'est-ce pas le même constat pour eux?