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Mon enfant ne mange pas : quand l’heure du repas est un calvaire

Pour nous, adultes, l’heure du repas est un vrai bonheur, un rassemblement quotidien. La table, ce n’est pas que manger : c’est tout un code culturel, chargé de bonnes manières et signaux induits.

Mais, pour les enfants, c’est souvent un épisode très éprouvant de concentration. Rester assis sur une chaise à écouter des grands parler ou répondre à leur interrogatoire entre deux bouchées de légumes, c’est un vrai supplice, surtout après une journée d’école où les sollicitations ont été nombreuses. C’est alors que les conflits arrivent et débordent.

En tant que « bon » parent nous voulons leur transmettre de bonnes habitudes et des valeurs fortes, leur offrir une alimentation saine et variée, mais aussi, avouons-le, nous accorder un moment de répit. Pourtant, cela ressemble plutôt à une bataille de pouvoir et beaucoup de frustration accumulée.

Ils ne collaborent pas car ils ne comprennent pas l'importance qu’on accorde à l'heure du repas, ni nos attentes. Eux développent leur logique : on mange quand on a faim, juste ce dont on a envie et on retourne à des occupations plus plaisantes.

Lors du repas, nous accumulons les règles et les consignes : manger proprement, immobiles, répondre aux questions, utiliser ses ustensiles, ne pas couper la parole et j’en passe. En fin de journée, alors que leur quota de bonne conduite et de concentration a déjà été épuisé, nous leur demandons sans relâche un dernier effort qu’on ne soupçonne même pas. C’est le coup de grâce!

Et si nous changions notre perspective?

Des codes insensés

Nous vivons dans une société d’abondance, mais nous mangeons trop, souvent à heures fixes et trop souvent nos repas sont riches. Les enfants, quant à eux, aiment grignoter toute la journée, mais ils n’arrivent pas à remplir leur ventre en grande quantité. D’ailleurs, les bébés tètent très souvent car ils digèrent rapidement.

Pour un enfant, un repas représente beaucoup d’énergie : mâcher, ingérer, digérer, leur estomac est en adaptation permanente. Il faudrait tout goûter, voire même finir son assiette, ne pas manger le dessert avant les légumes, ne pas boire d’eau trop souvent, bref, cela fait beaucoup de nons-sens pour de petits êtres instinctifs pour qui manger n’est autre qu’un besoin primaire dénué de code.

On dit que les enfants mangent ce dont ils ont besoin. Ils régulent leurs manques et leurs besoins. Nous oublions ces signaux car nous sommes trop marqués par nos propres histoires, nos attentes et nos aspirations. Nous mangeons trop, trop salé et trop sucré. Nous manquons de perspective, de recul.

Baisser les attentes

On peut diminuer nos attentes quant aux repas, quant à leur durée et à leur diversité.

Montrer l’exemple reste ce qu’il y a de plus cohérent : c’est en nous voyant manger avec plaisir que les enfants vont finir par nous imiter.

Les enfants sont, à la base, néophobes (peur de tout ce qui est nouveau). Leurs papilles gustatives sont hypersensibles car elles ne sont pas parasitées par le café, le sucre, le tabac, les médicaments. Leur goût est décuplé. Voilà pourquoi, entre autres, les légumes sont souvent boudés; ils ont des goûts plus amers.

Plus on sera détendu et flexible à l'heure des repas, moins les enfants présenteront de résistance. Il faut tenter de proposer sans s’encombrer de nos attentes; cela enlèvera de la pression à nos petits. Au fond, on ne veut pas instaurer un rapport de force, on veut plutôt que nos enfants développent des habitudes saines.

Accompagnez-les

Il est rare qu’on puisse intégrer avec confiance lorsqu’on est forcé, obligé ou soumis. On a toute la vie pour bien manger. C’est un travail à long terme.

Accompagner les enfants à écouter leurs signaux, leur corps, la sensation de satiété est un défi de taille... et parfois, il nous submerbe. Nous sommes imprégnés de notre propre histoire et de la peur de ne pas savoir (ou pouvoir) nourrir notre progéniture.

Faisons leur confiance. Observons-les. Par leur expérience nouvelle, il nous est possible de tirer de grandes leçons.

Chloé Finiels
Accompagnement Émotionnel et Relationnel

Chloé Finiels, s’est tournée vers l’accompagnement émotionnel et relationnel en 2011. Ayant un profil neuro-atypique et étant hypersensible, elle s’est intéressée à offrir des ressources alternatives. Elle a fait un parcours académique universitaire et est diplômée depuis 2006 en psychologie clinique. Elle a étudié en biologie, psychologie et embryologie. Elle s’est faite connaître via les réseaux sociaux grâce à ses billets et chroniques sur les éducations alternatives, la normalisation des difficultés parentales, mais surtout sa vision très moderne de la parentalité : comprendre en profondeur nos émotions, ce qui les réactivent, nos déclencheurs et comment accepter nos fluctuations émotionnelles. Elle est chroniqueuse pour plusieurs médias, superviseure dans l’accompagnement relationnel et émotionnel et formatrice pour les familles et professionnels qui souhaitent comprendre la famille neuro-atypique, la parentalité créative. Elle est passionnée et se forme en continu dans divers domaines : la périnatalité, les éducations alternatives, les neuro-sciences, le deuil périnatal, la communication efficace, la neuro-psychologie, la neuro-biologie, la psychothérapie d'engagement et d'acceptation, l’endocrinologie.


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