- « Adèle, dans 5 minutes on rentre à la maison d’accord? »
- Oui maman!
- « Adèle, il nous reste 3 tours et c’est le temps de rentrer, on va marcher jusqu’à la maison, manger une bonne collation, et jouer un peu avant le souper, d’accord? »
- « Adèle, il reste un dernier tour, d’accord? Regarde-moi, dernier tour et on rentre, profite-en bien ».
Elle me regarde malicieuse et coquine et me dit : « encore 2 fois maman, 2 fois d’accord! » Négociatrice née...
Petit rappel : lorsque la fin d’une activité approche, il est primordial d’expliquer à nos enfants ce qui se passe pour les imprégner de l’ambiance et les préparer à la transition qui est souvent mal vécue, surtout en fin de journée : expliquer le temps qu’il reste, pour les plus grands ou d’actions à faire pour les plus jeunes avant l’arrêt ou le départ, afin d’amener l’enfant vers prochaine activité.
On peut procéder à un décompte sur le ton du jeu et surtout donner des consignes, claires, précises et brèves, car en période de jeu l’enfant sera plus excité, moins à l’écoute. Lui permettre de se projeter sur la suite des évènements lui offrira la chance d’imaginer le temps à venir et l’anticiper.
Il faut garder à l’esprit, qu’il est nécessaire de faire preuve de souplesse, afin que l’enfant ait le temps d’assimiler la consigne et se préparer doucement à son rythme à changer d’atmosphère. Il faut souvent un peu étirer le temps du départ : organisons-nous avant pour prendre en considération cette étape en l’ayant déjà intégrée; ce temps est à prendre en considération lors de l’organisation de la sortie pour ne pas être dans la frustration et l’impatience. Se donner quelques minutes supplémentaires sera un investissement qui en vaut la peine, car il permettra d’éviter la plupart des crises potentielles.
Bien souvent, nous sommes très stressées de quitter le parc, sortir d’un magasin, ou de refuser tout simplement. Nous craignons la crise incontrôlable ou le regard accusateur des autres, ce qui implique un ton plus nerveux, un niveau de stress augmenté et le manque de patience. Les enfants sont dissipés, et nous perdons nous-mêmes nos meilleurs mécanismes. Notre intention étant de vouloir sortir de la situation d’inconfort le plus vite possible. Nous oublions trop souvent de rester ancrées dans l’instant parce que nous sommes en déséquilibre et en situation de vulnérabilité. Pour éviter ou minimiser la crise au moment du départ, il est important de rester connectés, garder le contact visuel et tactile afin de permettre au lien de la communication de se maintenir malgré les distractions extérieures.
Soyons indulgentes aussi devant nos mécanismes de défense, en restant conscientes face à ce qui nous arrive. Il sera alors possible de déployer des stratégies adéquates nous ramenant à notre zone de confort.
Publication initiale le 28 mai 2016