Tout d'abord restons dans le présent. Lorsque l'enfant perd patience ou commence à se disperser, nous, les adultes, sommes déjà 20 minutes plus tard à anticiper les dégâts qu'on n'a pu éviter : crise de larmes, cris, gestes brusques, honte devant les autres et sentiment de culpabilité. Rester dans le présent évite de paniquer et perdre ses moyens. L'enfant est, de son côté, dans l'instant présent. Il ne peut pas se projeter dans le temps, il n’a pas la maturité cérébrale de le faire. Il vit donc sa montée de colère peu à peu.
Sachez qu’il est possible de désamorcer avant de se rendre compte qu'il n'y a plus de retour en arrière possible.
Quelques trucs et astuces
Voici quelques trucs et astuces pour modifier l’ambiance et faire diversion…
- Changez l'enfant de pièce ou d'activité, même si la routine en est altérée. La crise, de toute façon, aura des conséquences et ralentira la tâche en cours.
- Mettez de la musique ou commencez à danser. Il est possible de chanter ou proposer un jeu de concentration. Il faut permettre à l'enfant de nous rejoindre dans une sphère agréable sans rancune. Il faut aussi lui permettre une autre perspective pour qu’il mette son énergie vers une autre occupation.
- Je conseille aussi de déstabiliser l'enfant en amenant son cerveau à penser à autre chose. Par exemple, commencez une tâche inusitée : prenez une éponge ou un chiffon pour laver les fenêtres, en chantant. Ou asseyez-vous avec de la pâte à modeler. Il y a de grandes chances pour que l'enfant vous rejoigne dans cette activité qui pourrait l'intéresser. Le but est de l'inviter à nous accompagner et non de lui demander de le faire. S'il y a une crise sous-jacente, son cerveau a déjà beaucoup à gérer.
Reconnexion
Ensuite, on se concentre sur la reconnexion : le toucher, l'embrasser, lui dire qu'on l'aime et qu'on est heureux de passer du temps ensemble (pensez que 20 minutes suffisent pour le rassurer). On peut lui dire qu'on apprécie lorsqu'il nous aide parce que c'est tellement plus agréable et que ça nous rend un grand service. Vous pouvez aussi lui dire que vous vous sentez soulagée parce qu'en équipe, c'est tellement plus drôle et facile. Lui énumérer certains de ses talents peut aussi être une bonne idée.
Avant d'arriver au point de non retour, ce sont de petits gestes qui permettront de modifier le cours des choses et non de grands moyens déployés. Nous avons la capacité de sentir que la crise monte de plus en plus fort chez notre enfant ; mais pas lui. Il est dans le ressenti. Parfois il est plus simple de modifier un peu nos plans de base pour éviter de dépenser une énergie si précieuse.
Moments de vulnérabilité
C'est souvent lorsqu'on est fatigué que l'on gère moins bien le quotidien : choisir ses batailles, assouplir les consignes ou tout simplement, ré-envisager certaines tâches sont des astuces à notre portée dans ces moments.
L'important est de tendre vers son propre équilibre, il est possible de négocier avec soi en se demandant ce qui compte le plus dans l'instant.
Afin d'être le plus en harmonie avec soi, en profondeur, il faut parfois renoncer en surface à certains enjeux.