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L'art de la consigne - pour une collaboration efficace avec nos enfants

Je me vois répéter comme un robot formaté à ma 4 ans de poser ce fichu balai qui va tout casser dans la maison. Je m’imagine le drame et commence à me crisper.

Je répète, encore et encore, et j’y perds ma conviction, mon ton et même ma patience. Je ne crois plus vraiment en ce que je dis, je suis lasse de rabâcher, elle n’écoute rien, de toute façon.

Puis, elle décide de faire tourner le balai comme un bâton de majorette autour de ses mains, je vois l’inévitable catastrophe arriver. J’ai les mains pleines, la tête ailleurs, je fais trop de choses en même temps et surtout je me dépêche; c’est toujours quand on se dépêche et qu’on n’est pas concentré que l’on perd nos bonnes habitudes et notre pratique.

Et là… Je crie!! « Mais tu vas lâcher ce balai, oui!! »

Le remords me prend, je l’ai effrayée; elle jouait, concentrée sur sa tâche, profitant de la découverte de cette nouvelle activité. Elle était même douée, il faut le reconnaître. Ma fille n’avait clairement ni entendu ni intégré la consigne : elle était simplement absorbée par son occupation. Ma voix était devenue un bruit de fond monotone depuis quelques minutes, comme une musique rassurante qui n’a aucun sens pour elle, un message qui ne lui était même pas adressé, si j’en vois sa stupéfaction.

Les consignes ne suffisent pas, c’est tout un art de les exprimer, et voici les étapes pour se faire entendre et permettre à l’enfant d’intégrer la notion :

  • La consigne doit être claire, courte et adaptée à l’âge de l’enfant. On utilise des mots simples et on reste très basique dans nos explications. On laisse passer du temps pour ne pas marteler l’enfant, il lui faut intégrer le tout.
  • Privilégier les consignes positives facilitera la compréhension; jeunes, ils ne sont pas capables de dissocier la négation : « pose le balai » plutôt que « ne joue pas avec le balai ».
  • Le contact physique est nécessaire : une main sur l’épaule par exemple, une caresse sur la joue ou le menton.
  • Capter le regard pour attirer l’attention de l’enfant et parler distinctement, lentement permettra aux connexions de se faire à nouveau
  • Il ne faut faire que ça. On stoppe toutes nos occupations pour se concentrer uniquement sur l’énergie calme et positive du moment.
  • Se mettre à niveau : à genou, pour être à hauteur autant par la taille, le ton et les mots qui permettront à l’enfant de se sentir en confiance et considéré.
  • Se mettre à la place de l’enfant amplifiera l’empathie. L’enfant expérimente et c’est souvent agréable de tester de nouvelles choses, alors on tente de rester compréhensif et neutre dans notre intervention.
  • Limiter les irritants et les stimuli accentuera l’efficacité de l’initiative : on parle doucement et on essaye de réduire les bruits alentour (télé, radio, cris des frères et sœurs).
  • Expliquer les conséquences est primordial : « le balai risquerait de casser des objets auxquels je tiens beaucoup et j’ai peur pour mon vase. Le balai sert à ramasser la poussière. »
  • Offrir une alternative est la suite logique : « tiens, tu pourrais balayer la cuisine si tu en as envie; je peux même te donner la pelle et la balayette pour que tu puisses m’aider, ou t’amuser ».
    Ou bien : « Si tu veux faire un numéro de cirque tu peux aller dans ta chambre pour le faire et on pourrait fabriquer un bâton de majorette » (oui, je sais, au départ, j’étais vraiment très pressée).

On parle ici de l’intervention intégrale et théorique. Dans le quotidien, on peut s’arrêter à détourner l’action, ce qui sera déjà tout à fait adéquat. On peut aussi penser à une activité de bricolage lorsqu’on aura un peu de temps devant nous. Fabriquer un bâton de majorette, ce n’est pas si difficile après tout.

Penser à remercier l’enfant de sa collaboration et surtout lui dire à quel point c’est aidant et agréable pour nous qu’il soit à l’écoute. Lui montrer qu’on est une équipe qui travaille ensemble et qu’il est acteur principal du processus. On peut ajouter qu’il est doué ou inventif, créatif, concentré, original. On valorise l’intention pour qu’il ne prenne pas l’interdit, la limite comme une invalidation de sa créativité.

Cela représente de nombreuses étapes à première vue, j’en ai conscience. On imagine la montagne à surmonter et on envisage d’abandonner avant même d’essayer. Mais c’est pourtant largement applicable avec un peu de pratique, et quand on laisse parler la logique. Avec de l’indulgence et quelques essais, on observe une nette amélioration sur la relation et les échanges. Même si elles ne sont pas toutes présentes, chacune a du sens, car ces actions sont tournées vers l’enfant. L’amélioration et les résultats sont très motivants.

Nos enfants ont besoin d’attention, mais c’est souvent la qualité de l’intervention qui fera une différence : efficace et claire, des mots choisis et sincères, des gestes bien posés pour une compréhension maximale. Ils veulent apprendre et sont souvent d’une grande volonté pour le faire; donnons-leur les outils pour qu’ils y parviennent et ainsi évitons-leur des échecs qui affectent leur estime personnelle.

Des petites éponges pleines de vie qui courent vers leur autonomie.

Chloé Finiels
Accompagnement Émotionnel et Relationnel

Chloé Finiels, s’est tournée vers l’accompagnement émotionnel et relationnel en 2011. Ayant un profil neuro-atypique et étant hypersensible, elle s’est intéressée à offrir des ressources alternatives. Elle a fait un parcours académique universitaire et est diplômée depuis 2006 en psychologie clinique. Elle a étudié en biologie, psychologie et embryologie. Elle s’est faite connaître via les réseaux sociaux grâce à ses billets et chroniques sur les éducations alternatives, la normalisation des difficultés parentales, mais surtout sa vision très moderne de la parentalité : comprendre en profondeur nos émotions, ce qui les réactivent, nos déclencheurs et comment accepter nos fluctuations émotionnelles. Elle est chroniqueuse pour plusieurs médias, superviseure dans l’accompagnement relationnel et émotionnel et formatrice pour les familles et professionnels qui souhaitent comprendre la famille neuro-atypique, la parentalité créative. Elle est passionnée et se forme en continu dans divers domaines : la périnatalité, les éducations alternatives, les neuro-sciences, le deuil périnatal, la communication efficace, la neuro-psychologie, la neuro-biologie, la psychothérapie d'engagement et d'acceptation, l’endocrinologie.


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