Famille

S’occuper de ses parents sans s’épuiser

Prendre soin des enfants, c’est demandant! Mais quand il faut aussi s’occuper d’un parent malade, la situation peut rapidement devenir exténuante.

Si vous êtes une aidante naturelle, attention de ne pas vous en mettre trop sur les épaules. Voici de bons conseils pour prendre soin des autres sans y laisser votre peau.

Il est facile pour un aidant de s’oublier, de s’inquiéter de la santé de l’autre sans penser à la sienne. Et pourtant, la santé physique et psychologique demeure l’atout le plus précieux pour continuer à prendre soin d’un proche. Malheureusement, pour une majorité d’aidants, le stress fait partie du quotidien et peut avoir de graves répercussions.

Un stress trop intense ou une accumulation de stress sur une longue période peut prédisposer à souffrir d’épuisement, voire de dépression. D’ailleurs, le taux de détresse psychologique chez les aidants est de 25 % plus élevé que dans la population en général – d’où l’importance de savoir prendre soin de soi et de demander de l’aide afin d’éviter l’épuisement physique et psychologique.

Restez attentive aux signes d’épuisement et de dépression

Comme aidante, vous devez être attentive à certains signes qui témoignent d’une présence de stress nuisible à votre santé, par exemple :

  • l’irritabilité
  • l’anxiété
  • l’émotivité excessive
  • la perte ou l’augmentation démesurée de l’appétit
  • la perte d’intérêt pour ses activités préférées
  • les troubles du sommeil (pas assez ou trop de sommeil)
  • les problèmes de santé fréquents

N’hésitez pas à consulter votre médecin si vous présentez un ou plusieurs de ces signes.

Débarrassez-vous de votre culpabilité

Au cours de l’accompagnement d’un ­proche, l’aidant fait l’expérience de toute une gamme d’émotions. Même si certaines sont saines et font partie des étapes normales de la vie, d’autres sont nuisibles, surtout si elles sont excessives par rapport à la situation qui les a provoquées. Les principales émotions désagréables rapportées par les aidants sont l’anxiété, l’hostilité, la tristesse, la peur et la culpabilité.

Presque tous les proches aidants ressentent de la culpabilité à un moment ou à un autre de leur relation de soins. Ils éprouvent souvent :

  • le sentiment de ne pas être à la hauteur;
  • l’impression de ne pas faire les choses correctement;
  • le regret d’avoir posé ou de ne pas avoir posé un geste.

Et pourtant, il ne faut surtout pas se sentir coupable :

  • d’être en santé alors que son proche est si malade;
  • de prendre du temps pour s’amuser, rire, relaxer;
  • de ne pas avoir envie d’assumer toutes les responsabilités pour le bien-être de son proche;
  • de vouloir que ça s’arrête pour retrouver « un semblant de vie »;
  • d’avoir perdu son sang-froid devant son proche;
  • de penser à faire héberger son proche en milieu de soins de longue durée ou de l’avoir déjà fait.
Apprenez à réduire votre stress

Même si le rôle d’aidant peut être très gratifiant, il est inévitablement, à certains moments, une source de stress. Vous pouvez utiliser diverses approches de gestion du stress telles que la méditation, le yoga ou la marche pour prendre du recul et pour mieux vous adapter à la situation.

Voici l’approche que les chercheurs et cliniciens de la Chaire Desjardins en soins infirmiers à la personne âgée et à la famille ont mise au point. Cette approche a déjà fait ses preuves.

1- Portrait de la situation
Dressez le portrait de votre situation d’aidante : décrivez-en les aspects positifs (ceux avec lesquels vous êtes à l’aise) et les aspects négatifs (ceux qui vous irritent).

2- Changement
Choisissez un aspect de la situation qui vous dérange au point de susciter chez vous un désir de changement.

3- Objectifs
Fixez-vous un ou des objectifs réalistes et appropriés pour faire face à cette difficulté.

4- Stratégie
Définissez une stratégie pour améliorer la situation et faites-en l’essai.

Si la situation peut être changée, la démarche de résolution de problèmes que voici peut vous aider :

  • Définir le problème.
  • Chercher des solutions.
  • Préciser les avantages et les inconvénients de chacune de ces solutions.
  • Choisir la solution qui vous convient le mieux.
  • Élaborer un plan d’action.
  • Le mettre en œuvre.
  • Évaluer les résultats. Si le problème n’est pas résolu, reprenez la démarche avec une autre solution.

Mais, si la situation ne peut absolument pas être changée, la meilleure stratégie consistera peut-être à tenter de modifier vos pensées. En effet, en recadrant ou en modifiant vos pensées, vous pourrez voir la situation sous un autre jour, qui vous la rendra plus facile à vivre. Les pensées négatives sont souvent distordues et ne correspondent pas tout à fait à la réalité. Le recadrage vous obligera à analyser vos émotions et à vous poser des questions importantes. Par exemple :

  • Pourquoi cette situation m’affecte-t-elle autant?
  • Quelle pensée pourrait être plus « aidante » dans cette situation?
  • Quand je remplace une pensée négative par une pensée plus aidante, qu’est-ce cela change en moi ou à la situation?

5- Bilan
Faites le bilan après avoir employé la stratégie que vous avez choisie et évaluez l’atteinte de votre objectif personnel.

D’autres astuces
  • Faites preuve d’indulgence envers vous-même. Évitez de culpabiliser.
  • Gâtez-vous, faites-vous plaisir, choisissez-vous.
  • Apprenez à accepter du soutien.
  • Souvenez-vous (en toute humilité!) que nul n’est magicien : vos ressources et vos capacités sont limitées. Rappelez-le à l’occasion à votre entourage.
  • Trouvez une oasis, un coin douillet où il est possible de vous réfugier au moins 30 minutes par jour pour vous reposer, récupérer, écouter une musique que vous aimez.
  • Acceptez les échecs inévitables et félicitez-vous de vos succès, si petits soient-ils.
  • Apprenez à poser vos limites et à dire non.
  • Refaites le plein d’énergie par le rire et le jeu.

Tiré du Guide pratique de l'aide aux aînés, Protégez-Vous et Institut universitaire de gériatrie de Montréal, 2011.

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