J’ai chanté sur la balancelle avec ma mamie. J’ai cuisiné des biscuits à 8 heures du soir avec elle, j’ai cousu de petits vêtements, j’ai découvert des trésors dans ses tiroirs. J’ai grandi sous ses bras chauds dans une maison que je fréquentais le plus souvent possible.
J’ai tapé du marteau avec mon papi. J’ai fait des casse-têtes avec lui, j‘ai cuisiné sa fricassée de patates, j’ai chanté. J’ai sommeillé auprès de ce costaud aux mains solides qui sentaient le labeur et la douceur de l’amour que je prenais sans hésitation pour me laisser transporter vers de nouvelles aventures.
C’est tellement merveilleux de penser que la relation que j’ai avec mes grands-parents paternels se résume à des souvenirs de plénitudes, de bonheur et de bon temps qui passe tranquillement.
J’ai eu la chance de vivre à 2 minutes de chez eux et je m’y suis réfugiée dès que mes deux jambes et ma mère me l’ont permis. Je voulais toujours être auprès d’eux. Quand j’ai dû commencer l’école, j’allais manger avec eux plusieurs midis par semaine. Je me souviens encore de l’odeur de la bonne soupe et des sandwichs grillés.
À l’adolescence, j’y suis allée moins souvent, mais je me souviens que j’aimais toujours faire un petit tour par là. Je m’assoyais auprès de mon papi et je le regardais bidouiller un quelconque meuble, malgré son Parkinson de plus en plus envahissant. Je le revois assis dans sa chaise berçante à nous raconter des souvenirs de son enfance ou nous dire de bonnes blagues et en rire de bon cœur.
D’autre fois, je m’assoyais à la table de cuisine avec ma mamie et je cuisinais des beignes ou des biscuits. Je la revois qui fredonnait pendant qu’elle rapiéçait ou tricotait des bas. Je suis partie vivre en appartement avec pas grand-chose dans le camion, mais j’avais la chaise berçante que mon grand-père m’avait aidée à décaper après l’avoir achetée dans une vente-débarras. Je l’ai toujours aujourd’hui! J’ai bercé mes enfants dedans, mais malheureusement, mon grand-père nous a quittés avant de me voir dans ma robe de mariée ou dans mes robes de maternité.
Maintenant, je suis mère et je suis si contente que mes enfants puissent partager du temps avec ma grand-mère. Dès que je le peux, je passe faire un tour par chez elle, pour partager un bon repas. Elle se plaît tellement à cuisiner de bons plats pour sa petite-fille et ses arrière-petits-enfants. Elle me fait tellement rire quand elle me dit que ce n’est pas grand-chose quand elle prépare du filet de porc, des patates, de la salade. Il y en a toujours trop. Ou quand elle trouve qu’elle n’a pas de dessert, mais que pourtant elle nous offre de la crème glacée, des beignes, des biscuits ou d’autres merveilles sucrées. Mes enfants l’adorent. Elle a toujours un petit quelque chose pour eux, une petite surprise.
C’est la même chose avec mes parents, ils sont complètement gagas de mes enfants. Ils sont (presque) toujours disponibles pour les garder. Et ils se font toujours une joie de le faire. C’est toujours le party quand les enfants vont chez eux. Ils monopolisent tout leur temps pour mes enfants. Ils ne sont pas pressés et ils ont toujours plein de petites gâteries pour eux. Je suis vraiment contente que tranquillement mes parents tentent de construire une relation semblable à celle que j’ai eue avec mes grands-parents paternels.
Les grands-parents c’est précieux, il faut en prendre soin, mais aussi, les intégrer le plus possible au quotidien des jeunes enfants. Ces derniers ont une soif d’apprendre. D’apprendre des histoires de grand-père. Des grands-parents, ça offre beaucoup à leurs petits-enfants. Pas des sous, mais du temps, de l’écoute et beaucoup d’intérêt pour eux.
Julie Bourdua, maman
Je suis avant tout une maman à la maison qui anime l’heure du conte à la bibliothèque de mon quartier. Je suis passionnée par tout ce qui touche le quotidien des mères et leur famille. L’anthropologue et la sociologue en moi cherchent à en savoir plus sur les mères d’aujourd’hui. Vous pouvez me lire sur mon blogue.