Déjà pendant la grossesse, les futures mères se posent beaucoup de questions au sujet des tests, des interdits, des malaises et de l’accouchement. C’est à ce moment-là qu’elles commencent à se faire conseiller et aider par des proches et des moins proches qui veulent (parfois trop) bien faire. Certaines l’apprécient, d’autres non. On se dit que depuis toujours les femmes s’aident entre mères et plusieurs d’entre elles ont clairement besoin de soutien, alors on s’impose avec plus ou moins de délicatesse. Comment savoir si on doit aider ou pas?
Aider en public
On connaît la chanson, toutes les mères, même celles qu’on ne connaît pas, ont besoin d’aide de temps en temps. C’est toujours quand on a les deux pieds dans la gadoue au coin d’une rue, la suce dans la bouche à essayer de déprendre la poussette que le sac qui tenait dans notre coude se perce et que nos achats tombent par terre. C’est la loi de Murphy et la loi de Murphy aime bien les parents qui sont débordés.
Dans ces cas-là, on doit aider. Évidemment, on peut d’abord demander à la mère si ça va et se concentrer sur les emplettes plutôt que sur le bébé naissant pour ne pas la froisser, mais laisser une maman aussi mal prise au bord de la route, ça ne se fait pas. N’en déplaise aux mères qui ont horreur des étrangers.
Par contre, c’est une autre histoire quand une mère a perdu le contrôle de ses enfants en crise. Personne n’aime que d’autres parents bienpensants éduquent leurs enfants. C’est un affront très intrusif et les parents n’ont pas besoin de voir leurs enfants gagner par humiliation en pleine gestion de crise. L’éducation par les autres gêne les parents et n’aide pas la situation. Mieux vaut garder ses conseils éducatifs pour soi. On peut, à la rigueur, faire preuve de compassion et d’empathie.
Doit-on aider seulement quand on nous le demande?
Les plus généreuses parmi vous doivent être froissées par aussi peu de reconnaissance. On se dit « Si elles ne sont pas contentes, qu’elles s’arrangent ». Pourtant, bien des mères ont réellement besoin d’aide, elles n’ont seulement pas besoin que leurs proches prennent le contrôle de leur vie et s’occupent de sphères qu’elles ont l’impression de maîtriser. C’est pour cette raison que la communication est primordiale quand on veut aider. Il faut être attentifs aux besoins de la maman dont on parle et la soutenir dans ce qu’elle peine à faire. Est-ce qu’elle dit qu’elle aimerait faire ses propres purées, mais elle ne sait pas comment faire? C’est possible de le lui montrer. Elle veut dormir quelques heures? Ça tombe bien, on avait justement envie de câliner un petit bébé.
Le tout, c’est de ne pas trop en faire et d’éviter de s’imposer, mais ça ne veut pas dire qu’on doit négliger une jeune maman qu’on aime beaucoup. Parce qu’il faut aussi savoir que plusieurs mères nous ont confié avoir perdu beaucoup d’amies après avoir eu des enfants. Aider est une bonne façon d’apprivoiser la maternité quand on n’a pas d’enfants et de garder le contact avec notre amie qui vient d’accoucher. En discutant avec la personne et en revenant à la charge de temps en temps, on trouvera bien une occasion de se rendre utile.
Est-ce que c’est vraiment pour aider?
Il faut aussi regarder ses intentions en face. Si on aide pour donner de bonnes leçons, pour montrer qu’on maîtrise vraiment le sujet ou parce que les enfants nous dérangent, les parents le savent et ont moins envie de nous déléguer des tâches.
Par contre, si on a envie de rendre les choses plus faciles pour une inconnue qui descend l’escalier avec une poussette, notre fille, notre amie, notre sœur, notre belle-sœur ou une collègue qui vient d’accoucher, notre aide sera certainement bienvenue. Le tout est de faire preuve de gentillesse et de bon sens.