Les ainés et les tout-petits
Dans les dernières années, on observe de plus en plus d’initiatives de pairage entre ainés et tout-petits. On ne peut qu’observer les effets bénéfiques de ces liens qui se tissent, que ce soit via un CPE implanté en CHSLD : cela brise l’isolement de nos personnes âgées tout en offrant aux enfants des modèles bienveillants d’adultes qui peuvent facilement devenir significatifs pour eux!
Boris Cyrulnik, un neuropsychiatre français reconnu pour ses travaux portant sur l’attachement ainsi que sa vulgarisation du concept de la résilience (c’est-à-dire, la capacité à rebondir dans l’adversité) est clair à ce sujet. Une relation d’attachement sécurisante nourrit l’enfant affectivement. Ce qu’il appelle des tuteurs de résilience (les aînés, ici) peuvent changer le cours de la vie des jeunes qui ont eu moins de chance depuis leur naissance. N’est-ce pas merveilleux?
Une figure d’attachement significative
Vous, quel lien avez-vous entretenu (ou entretenez-vous toujours) avec vos grands-parents? Pour ma part, je n’ai pas eu la chance de connaitre mes grands-pères, tous deux décédés avant ma naissance et je n’ai jamais été proche de ni l’une ni l’autre de mes grands-mères, malheureusement.
Or, lorsque j’observe ma fille de bientôt deux ans littéralement s’illuminer lorsqu’elle aperçoit sa grand-mère, mon cœur fond. Même chose lorsqu’elle me demande d’appeler « mamie » en appel vidéo ou lorsqu’elle embrasse l’écran de mon téléphone – pensait ainsi donner un baiser à sa chère mamie.
Les grands-parents font partie de la famille élargie qui peut offrir un soutien – tant fonctionnel qu’émotionnel – aux nouveaux parents, que ce soit en offrant du répit, en préparant de bons plats réconfortants, en nous frottant le dos quand on pleure à chaudes larmes en croyant (à tort!) qu’on n’y arrivera pas… Ils sont précieux pour nous, les parents, mais évidemment pour nos enfants aussi.
Il s’agit d’adultes aimants et bienveillants qui leur renvoient une image positive d’eux-mêmes – ce qui leur permet de construire leur image de soi ainsi que leur estime personnelle. Cela répond à un besoin fondamental de l’être humain : l’amour et l’appartenance.
En vieillissant, les enfants conservent de précieux souvenirs de leur prime enfance tout en continuant d’approfondir leur relation avec leurs grands-parents via les activités partagées (cinéma, marche en nature, baignade, concoction de biscuits au chocolat, alouette). Et les grands-parents transmettent un peu de leurs savoirs à travers ces moments ensemble. Ils se sentent également compétents, ayant de l’expérience dans le domaine de la parentalité, n’est-ce pas, utiles (ils le sont à bien d’autres égards, bien sûr) et aimés.
Une relation qui s’entretient
Comme n’importe quel type de relation, celle d’un grands-parents avec son petit-enfant s’entretient. Ça ne signifie pas que les contacts doivent être quotidiens – ce qui est pratiquement impossible lorsqu’il y a un enjeu d’éloignement géographique! Mais il y a possibilité d’alimenter la relation grâce aux nouvelles technologies via des appels vidéo fréquents, par exemple. Pourquoi ne pas s’envoyer du courrier standard en se postant des cartes et des dessins?
Et enfin, les parents, en parlant des grands-parents à vos enfants de manière bienveillante, en leur rappelant des événements qu’ils ont vécus ensemble, en racontant vos souvenirs d’enfance agréables avec vos parents ou en leur montrant des photos des grands-parents à différents moments de leur vie, vous faites entrer les grands-parents dans le quotidien de vous tout-petits et ça aussi, c’est précieux!