Famille

Mère célibataire par choix

Avoir un enfant seule, par choix personnel, est une grande décision qui s’est déroulée dans le pur bonheur pour Valérie Lapierre. Elle nous raconte son histoire et celle de Milan.

À l’été 2008, Valérie fête ses 32 ans. Mais cette année, elle formule tout un vœu. Si à Noël, elle n’a toujours pas d’amoureux, elle enclenchera les démarches pour avoir un bébé toute seule. Elle l’annonce à sa famille et ses amies, comme pour officialiser sa décision. Tout en se donnant une chance de rencontrer un chum qui pourra un jour devenir le futur papa de ses enfants, elle estime quand même avoir assez attendu et être prête à devenir maman.

Aussi étrange que cela puisse paraître, elle n’est pas une de ces femmes dont la fibre maternelle vibre fort depuis le début de la vingtaine. Comme d’autres, elle aurait pu avoir des enfants durant cette période de sa vie, mais n’en voulait pas. « Mais, là, je me retrouvais dans la trentaine avec un bon emploi et une maison et il me semble que c’était ce que je voulais », raconte la jeune femme dynamique.

Début des démarches

Quelques jours avant Noël, point d’amoureux en vue. Elle tient sa promesse personnelle et appelle la clinique de fertilité Procréa. Elle obtient un rendez-vous à la fin février. Elle y rencontre le médecin qui lui pose une série de questions. « Il voulait savoir ce que je faisais dans la vie, depuis combien de temps j’étais célibataire, comment j’en étais venue à cette décision, si c’était un coup de tête, etc. Aussi, on m’a fait passer différentes prises de sang et tests comme le VIH. Au fond, tout cela est pour déterminer si oui ou non le médecin acceptera de faire l’insémination artificielle », explique-t-elle. Dans son cas, aucun problème. Les démarches se poursuivent. Peu à peu, son rêve prend forme.

Se sentait-elle seule durant le processus? Pas vraiment. « Mes parents, mes amis et mes collègues m’encourageaient. Même les gens que je ne connaissais pas et qui apprenaient mes démarches me disaient que je faisais bien d’aller jusqu’au bout. On me disait souvent que s’ils avaient été dans la même situation que moi, ils auraient fait la même chose. Et j’ai réalisé que de plus en plus de femmes seules ont recours à cette technique. Au fond, ce n’est pas cher et c’est tout de même assez simple. »

Valérie a par la suite rencontré une infirmière pour choisir son donneur, celui qui fait en sorte que son rêve se réalise. « On détermine ensemble le profil et les caractéristiques de mon donneur. Au fond, si tu veux que ton bébé te ressemble un peu, tu choisis quelqu’un qui a un peu le même profil que toi, par exemple caucasien, même couleur d’yeux, etc. Moi, je n’ai émis qu’un seul désir : pas de cheveux frisés. Autrement, ça ne me dérangeait pas trop. Mais j’aurais pu émettre plus de spécificités si j’avais voulu, je crois. » C’est ainsi qu’on attribue un donneur à Valérie. À partir de ce moment, son dossier sera lié à ce donneur anonyme de qui, un jour, elle pourrait connaître une partie de ce qu’il accepte de dévoiler. « Mais moi, ça ne m’intéresse pas d’en savoir plus sur lui. Au fond, si j’en sais plus je vais me retrouver en quelque sorte avec un « secret » envers mon enfant et je ne veux pas. Autant ne rien savoir! Et ainsi, ne pas rien avoir entre mon fils et moi », confie-t-elle.

Toucher son rêve

Une fois les tests réussis et le donneur établi, il ne reste qu’à vérifier son ovulation. Valérie examine son cycle pour noter quand sont ses journées d’ovulation, soit celles qui sont les plus propices à la rendre mère. Elle fait donc des tests d’ovulation pendant un mois et le mois suivant, en mai, elle est prête pour la grande aventure.

Au mois de mai, lorsque son test indique qu’elle est en pleine ovulation, elle n’a qu’à téléphoner à la clinique et on la recevra le lendemain matin pour faire l’insémination. Celle-ci se déroule directement à la clinique de fertilité et peut être répétée le surlendemain – soit deux jours – pour avoir plus de chance que le tout fonctionne. « D’abord, on me montre qu’on a le sperme de mon donneur en vérifiant si le numéro est le même dans mon dossier que sur la petite fiole. Ensuite, le médecin injecte le sperme avec une seringue avec un long cathéter. L’opération fait un peu mal si on accroche le col de l’utérus. En fait, ça donne comme de mini chocs électriques », se rappelle-t-elle.

Ensuite? L’attente. « J’imaginais que je sortirais de la clinique avec un gros sourire, pleinement heureuse et sur mon nuage. Mais finalement, je suis sortie de là avec de grosses crampes. Ce n’était pas le scénario idéal, disons!  En retournant dans ma voiture, j’ai rencontré un squeegee qui m’a demandé de la monnaie. Je lui ai avoué n’avoir rien à lui offrir. Il m’a dit « Ce n’est pas grave! Tu es la plus belle fille du monde! ». À ce moment-là, j’ai vu comme un signe. Tout le monde dit que lorsqu’on est enceinte, on rayonne. Je me suis dit « Ça y est! Je suis enceinte! » et étrangement, j’ai eu raison. Trois jours plus tard, j’avais des brûlements d’estomac, moi qui n’ai jamais cela habituellement. Un autre signe! Et 8 jours après l’insémination, mon test de grossesse était positif! »

Avoir un bébé seule

« J’ai vécu une belle grossesse. Mes parents et mes amies m’ont beaucoup encouragée et soutenue. Et Milan est arrivé le 16 janvier, à 36 semaines de grossesse. Ma meilleure amie Karine, déjà maman de 3 filles, et ma mère étaient présentes à l’accouchement. Chacune me tenait une jambe. Je me suis trouvée chanceuse de les avoir avec moi », raconte Valérie.

Avec ses parents qui habitent près de chez elle et un fiston qui a tout du bébé facile et calme, Valérie a trouvé que tout s’est bien déroulé. Elle est retournée travailler quand Milan avait 6 mois travaillant sur des contrats pour une maison de production de films. « Mes parents l’ont gardé pendant trois mois. Moi, je l’allaitais matin et soir et tout s’est bien déroulé. La clé, c’est l’organisation. Depuis le 1er février dernier, Milan va à la garderie. C’est un peu plus complexe, car il faut que je concilie le travail et la course à la garderie. C’est parfois un casse-tête si mon bébé est malade et que je dois quitter mon emploi pour aller le chercher, mais autrement, on est bien tous les deux ensemble. » Un deuxième? « Avant d’avoir Milan, je me disais que je n’en voudrais pas un deuxième toute seule, ça, c’était clair. Mais maintenant, je pense que je n’en veux pas d’autres de toute façon! »

La nouvelle maman, heureuse, n’en finit plus de récolter les commentaires positifs. « Beaucoup me disent que j’ai bien fait! On m’admire et on m’encourage. Il y a tellement de couples où ça finit que la fille se ramasse à tout faire toute seule et se sépare par la suite et doit s’obstiner ensuite avec le père. Moi, je ne m’obstine avec personne. Toutefois, je ne sais pas ce que je dirai à mon fils plus tard, mais je verrai au fil des ans ce que l’avenir me réserve. » Même que la perspective de se trouver un amoureux depuis que Milan est arrivé dans sa vie ne représente pas une tâche plus difficile. « En fait, je pense que ça pourrait même être plus facile! C’est vrai! Moi, je ne veux pas d’un gars trop jeune. Alors dans les potentiels amoureux plus vieux, il y a des chances qu’il n’ait pas d’enfants. Et moi, je n’en veux pas un deuxième. Donc, je ne pense pas que le fait d’avoir un enfant est un frein et surtout, ça ne peut pas être pire qu’avant non plus », lance-t-elle un sourire dans la voix.

Image de Nadine Descheneaux

Autrice jeunesse et conférencière.


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