Pour apprécier pleinement les joies de la maternité, nous devons adresser nos déceptions, nos inquiétudes, nos peurs et nos doutes! Refouler, nier et rationaliser ce qui ne va pas nous gruge beaucoup d’énergie alors que d’en parler nous apporte de l’apaisement et un regain d’énergie! Évidemment, nous aimerions atteindre ce sentiment complet d’épanouissement de façon instantanée et permanente, mais être maman est un processus, un cheminement personnel et transformationnel. Je vous propose donc un aperçu de certains obstacles à apprivoiser et quelques outils à pratiquer pour se rapprocher davantage de notre idéal.
Les attentes déçues
Je parle régulièrement des déceptions et des deuils en lien avec la maternité, car ils sont bien présents et trop souvent négligés. Que nous en soyons conscientes ou non, ils nuisent à notre bien-être émotionnel! En voici quelques exemples :
- deuil de la grossesse harmonieuse;
- deuil de l’accouchement naturel;
- deuil de l’attachement instantané et intense
- deuil du bébé rêvé;
- deuil de l’allaitement;
- deuil de la mère parfaite;
- deuil de notre vie d’avant, etc.
Denise Moreau qui a effectué la recherche « L’expérience de devenir mère : entre les attentes et la réalité » dit ceci :
« Aucune des participantes de l’étude n’avait imaginé qu’il soit si exigeant et épuisant de s’occuper d’un nouveau-né, ni à quel point son arrivée allait changer sa vie. Face à un tel constat, les mères se retrouvent confrontées à une impasse : soit elles ont le sentiment d’avoir été dupées par rapport à tout ce qu’on leur avait fait miroiter sur la maternité et qu’elles ne peuvent réaliser, soit elles ne se sentent pas à la hauteur de leur nouveau rôle! Plusieurs recherches ont démontré que plus l’écart est grand entre les attentes et la réalité de la maternité, plus grand est le risque que ce conflit soit associé au développement d’une fatigue physique et émotionnelle que les femmes tenteront de surmonter pendant des mois, sinon des années! »
Identifiez et nommez la déception qui vous habite encore à ce jour… Faites de la lumière sur cette expérience pour vous en libérer progressivement!
Le perfectionnisme
Le perfectionnisme est très répandu chez les mamans que je rencontre et je ne fais pas exception! Toutefois, il semble se manifester de différentes façons :
Une mère perfectionniste pourrait chercher à tout faire parfaitement et à appliquer le plus de recommandations possible. Ce qui a pour effet de l’éloigner de ce qu’elle veut vraiment. Elle souhaite se rassurer en agissant comme il se doit, mais cela a pour conséquence de diminuer sa confiance en ses capacités.
Pour certaines mamans, le perfectionnisme démontre un besoin de contrôle et donc un peu d’anxiété. Il est facile de croire que d’être très prévoyantes servira de protection contre les imprévus, mais cela ne fait qu’intensifier la peur de l’imprévisible!
Avoir de nombreuses exigences envers soi est aussi une forme de perfectionnisme. Le piège est la dévalorisation de la mère que nous sommes. Le bilan de la journée est souvent négatif, car nous retenons que les moments où nous n’avons pas été comme nous le souhaitions!
Il devient intéressant de se demander comment notre perfectionnisme influence notre façon d’être maman. Le but étant la prise de conscience et non pas la culpabilisation!
La culpabilité et la honte
Lorsque nous parlons des mères, nous faisons souvent référence au sentiment de culpabilité. Nous disons qu’il est dévastateur, mais nous le confondons avec le sentiment de honte, voici la distinction :
- Sentiment de culpabilité : « J’ai mal agi! Je ferai mieux la prochaine fois. »
- Sentiment de honte : « Je ne suis pas à la hauteur, je ne suis pas une bonne mère! »
Vous aurez remarqué que pour la culpabilité comme pour la honte, le sentiment est enclenché par ce que nous nous disons intérieurement (dialogue intérieur).
La culpabilité vient d’une action ou d’un comportement et nous savons qu’il est possible de corriger la situation.
La honte affecte directement notre sentiment de valeur. Nous jugeons qui nous sommes et craignons le jugement des autres ce qui nous amène à garder le silence. Or le remède le plus efficace contre ce sentiment de ne pas être assez est de mettre des mots sur ce que nous ressentons.
Le soutien
Selon la recherche de Irène Capponi maître de Conférences en psychologie « Femmes en transition vers la maternité : sur qui comptent-elles? », la mère compte sur son conjoint pour obtenir du soutien émotionnel (réassurance, réconfort et protection). Or la présence et la disponibilité du conjoint ne sont pas synonymes de qualité pour le soutien qu’il apporte réellement! Et les résultats indiquent des corrélations élevées entre la qualité de la relation avec le conjoint et la détresse maternelle, qu’elle soit de l’ordre de la dépression, de l’anxiété ou d’un sentiment plus général.
En résumé, le soutien de votre conjoint joue un rôle très important pour votre bien-être émotionnel! Cependant, le père doit être conscient de l’importance de son rôle et surtout il doit savoir comment vous soutenir. Les hommes se sentent souvent impuissants face aux états émotionnels de leur femme, ils veulent aider, mais ne savent pas comment s’y prendre. De plus, son lien émotionnel peut nuire à son objectivité et à l’acceptation de la situation. C’est donc très important que vous demandiez et expliquiez ce dont vous avez besoin. Voici des suggestions :
- Se rendre vulnérable en parlant de votre réalité et de vos émotions.
- Faire des demandes claires (sans faire des reproches).
- Ne pas attendre qu’il devine ou qu’il voie ce qui ne va pas.
- Expliquer l’importance et l’efficacité de l’écoute à votre conjoint.
- Être consciente de l’implication émotionnelle de votre conjoint.
- Avoir des attentes réalistes.
- Avoir comme but de vous soutenir mutuellement.
- Considérer d’aller chercher du soutien vers une personne objective.
La compassion envers soi
- Être sa meilleure amie. Être chaleureuse et compréhensive envers soi lorsque nous trouvons notre rôle difficile.
- La compassion envers soi nous amène à plus de compassion envers son enfant et notre entourage.
- Accepter la mère que nous sommes et croire que nous sommes la mère parfaite pour notre enfant.
- Reconnaître que nous sommes en apprentissage et que nous sommes nombreuses à vivre cela.
- La valorisation de notre vie de maman
Nous vivons dans une société qui valorise le succès, la performance, le dépassement de soi et les grandes réalisations. Les gens se lancent des défis pour se sentir vivants et pour s’accomplir! Il est vrai qu’être maman n’est pas perçue comme un exploit et que ce rôle est peu reconnu, mais c’est une source formidable de dépassement de soi! Avoir des enfants nous propulse vers la connaissance de soi et l’acceptation de l’autre. Aucun rôle dans notre vie ne nous apporte autant… Cependant, il se joue dans l’intimité, au quotidien, de façon continue et dans l’anonymat! De plus, il est difficile d’avoir des résultats tangibles et des preuves de nos efforts quotidiens. Pourtant être une mère attentionnée et présente exige de nous d’être :
- engagée
- disciplinée
- dévouée
- passionnée
- ouverte d’esprit
- constante
- consciente
- humble
- vulnérable
- authentique
- persévérante
- intègre
- curieuse
- confiante
- résiliente
- respectueuse
- amoureuse
- ambitieuse
- attentive
- Et plus!
Notre épanouissement passe par la valorisation de ce rôle, par la reconnaissance de sa richesse et de son importance! Être fière d’être maman ne peut qu’aider à accepter les exigences de ce rôle! Ne cherchons plus, l’expérience la plus intense de notre vie est là devant nous!
Si vous souhaitez prendre soin de votre bien-être en tant que maman et femme, je vous invite à consulter mon site etremaman.ca ou à me suivre sur Facebook pour connaître les activités conçues pour votre épanouissement!