Il y a bien sûr l’amour que nous ressentons envers notre enfant. Puis il y a l’amour envers nous-mêmes en tant que mère et en tant que femme.
L’amour maternel
Il y a tant d’attentes concernant cet amour! Il devrait être spontané, naturel et présent dès le moment où nous apprenons que nous serons mères. Or nombreuses sont les femmes qui ont ressenti le doute, la déception ou la peur avant de ressentir l’amour. L’attachement ne se déroule pas toujours comme dans les films où dès l’arrivée du bébé la joie et l’amour sont au rendez-vous! Chaque femme vit l’attachement envers son enfant avec plus ou moins d’intensité et certaines devront faire le deuil de ce qu’elles auraient voulu ressentir et accepter qu’elles doivent créer ce lien au jour le jour.
Toutes les mères veulent que leur amour pour leur enfant soit inconditionnel, total et tout puissant. Qu’il soit suffisant pour bien vivre la maternité, et pourtant, il arrivera des moments où il ne le sera pas! Il faut reconnaître que même si nous aimons notre enfant, il y aura des moments où notre patience sera mise à rude épreuve et alors la frustration, la colère ou l’impuissance se manifestera. L’harmonie constante n’est pas possible même avec tout l’amour du monde. Notre enfant est un être humain à part entière avec lequel nous aurons à établir une relation et cela implique des ajustements. Cette relation est l’une des plus importantes de notre vie puisqu’elle lui donne un sens unique!
Estime de soi
La maternité est une porte grande ouverte vers la découverte de soi! Les questionnements et les émotions que nous y vivons nous permettent de découvrir qui nous sommes réellement. Il arrive que cette découverte se vive difficilement, car elle est parsemée de questionnements et de doute. Puis il y a des moments où elle procure de la joie et de la fierté. Quelle que soit notre façon de vivre cette expérience, notre estime de nous-mêmes en sera modifiée!
Devenir mère peut contribuer ou nuire à la perception que nous avons de nous-mêmes et donc modifier notre degré d’estime personnelle. Dans le cas où nous aurions le sentiment d’être compétente et que nous ressentons de la fierté alors, notre estime de nous-même est amplifiée. Cependant si nous considérons ne pas être à la hauteur et que nous doutons de notre capacité à prendre soin de notre enfant, notre estime diminue. Dans la vraie vie, ces moments se vivent souvent en alternance, mais il arrive que nous vivions des situations à répétition et celles-ci peuvent modifier notre perception de nous-mêmes. Une mère qui a un bébé qui pleure rarement et qui se calme rapidement ne vivra probablement pas la situation de la même façon que la mère qui a un bébé qui pleure fréquemment et intensément! Celle-ci risque de se demander pourquoi elle ne parvient pas à calmer son bébé. Le sentiment de compétence parentale joue un rôle important dans notre expérience de la maternité.
Les critères et les exigences que nous nous fixons pour être une bonne mère ont eux aussi un impact important sur notre estime. Les femmes qui sont perfectionnistes sont plus à risque de se dévaloriser par rapport à leur rôle de mère. Plus nos exigences sont élevées plus les risques d’être déçue de soi augmentent. Il est si facile de se dire que ce que nous faisons de bien est normal alors que lorsque nous n’agissons pas selon nos critères nous nous jugeons sévèrement!
L’équilibre entre la mère et la femme
En cherchant à nous valoriser à travers notre rôle de mère, il arrive que nous oubliions la femme que nous sommes. Nous hésitons à nous occuper de notre bien-être comme s’il s’agissait d’un luxe! Pourtant, il s’agit d’une obligation et d’une nécessité pour préserver l’équilibre entre la mère et la femme que nous sommes. Le déséquilibre est pratiquement inévitable lors des premiers mois, mais par la suite nous devons être vigilantes. Lorsque le déséquilibre perdure, il peut arriver que nous ayons le sentiment de nous être perdue à travers notre rôle de mère et alors nous nous sentons déstabilisées. Nous ne savons plus ce que nous aimons et ce que nous désirons. Nous devons alors entreprendre un processus qui demandera de la persévérance et qui sera bénéfique pour nous. Rappelons-nous qu’il sera plus facile d’être satisfaites de notre rôle de mère si nous comblons nos besoins. Sans oublier que notre joie de vivre influence directement la joie de vivre de notre enfant!
Pour s’aimer davantage
Nous pouvons apprendre à nous aimer davantage et donc par le fait même à aimer les autres davantage en :
- Étant indulgente et patiente face à ce grand apprentissage qu’est la maternité;
- Acceptant ce que nous ressentons;
- Osant mettre des limites;
- Affirmant nos goûts;
- Nous faisant plaisir au quotidien;
- Reconnaissant nos qualités et nos forces;
- Étant attentive à notre bien-être;
- Acceptant que nous puissions nous tromper alors que nous croyons faire pour le mieux.
Chaque prise de conscience et chaque action nous rapproche d’un idéal, celui d’être convaincue que nous sommes valable en tant qu’être humain peu importe le type de travail que nous accomplissons, l’argent que nous avons, notre apparence physique, le nombre d’enfant que nous avons ou nos réalisations! Cette quête en vaut la peine puisqu’elle contribue à notre épanouissement en tant que femme et mère!
Bonne fête des Mères!