Le fait d’avoir une fille ou un garçon et les stéréotypes que nous avons teinteront son éducation et influenceront nos décisions envers lui.
Aucune autre expérience ne permet une remise en question aussi complète. Notre rôle de parent nous invite à nous dépasser, à aller au-delà de nos peurs et de notre passé. Acceptons-nous cette invitation? Si oui, l’introspection est de mise! Que souhaitons-nous transmettre à notre enfant et que transmettons-nous réellement? Eh oui, il y a souvent un écart entre notre idéal et notre réalité!
Quel est notre rapport à la vie? Nous voulons tous que notre enfant soit heureux et nous souhaitons lui transmettre une joie de vivre! Évidemment, si nous éprouvons déjà une joie de vivre profonde il sera facile de la transmettre à notre progéniture. En revanche, un manque de joie de vivre, un passé trouble, les blessures non guéries, les peurs, les manques et les doutes joueront également un rôle important dans notre façon d’être parent.
À l’ère du positivisme, de la performance et de la quête d’une harmonie constante, il est courageux de s’admettre que tout n’est pas rose. Vouloir être un parent performant et compétent peut nous éloigner de notre enfant. Nous tombons dans le piège de faire ce qui doit être fait au détriment de notre présence authentique, c’est-à-dire d’être soi dans nos interactions avec notre enfant. Pour y arriver, prenons le temps de regarder notre enfant et de lui donner des marques d’affection. Prenons l’habitude de nous observer dans nos réactions envers notre enfant, c’est une excellente source d’informations.
Plus notre enfant vieillit, plus il aura besoin de comprendre le sens de nos demandes et de nos refus. De notre côté, plus nos décisions sont conscientes plus il est facile de les expliquer et de les appliquer. Quand on est consciente, nous pouvons faire preuve d’authenticité. Il est souhaitable de montrer à notre enfant que nous avons des émotions et que nous ne maîtrisons pas totalement l’art de vivre. Disons-lui que nous faisons de notre mieux pour qu’il soit bien! Éduquer notre enfant à partir de notre conscience et de nos convictions nous facilite la tâche.
Les demandes, les comportements et les expériences de nos enfants ont le pouvoir de nous ramener à nos propres expériences et émotions. Nos interventions seront alors en réaction à notre vision des choses et pas toujours appropriées pour notre enfant.
Comment devenir plus conscient? Voici un exemple. Votre enfant vous demande s’il peut aller dormir chez un ami. Votre première réaction est de refuser sur le champ sans prendre le temps d’y réfléchir. Parfois, nous oublions que lorsque nous recevons une demande nous avons le droit de nous donner un délai pour y répondre et de nous poser quelques questions. Qu’est-ce qui me préoccupe? Quelle est ma peur? Est-ce un principe auquel je tiens ou je répète ce que mes parents faisaient? Qu’est-ce que je veux pour mon enfant? Comment je peux répondre à son désir et à mon besoin qu’il soit en sécurité?
Des centaines de livres existent sur l’éducation des enfants; le but est de trouver l’approche qui nous convient et qui n’utilise ni la violence, la négligence ou l’humiliation. Il s’agit de revenir à l’intérieur de soi, oser toucher nos peurs et nos blessures. Mieux se connaître pour mieux accompagner notre enfant. Sans se cacher, s’ouvrir à qui l’on est et en faire bénéficier notre enfant.
Nous pouvons tous porter un regard vers soi, nous observer, mieux nous comprendre et avoir de la compassion pour soi! Tout ce travail nous permettra d’établir une relation authentique avec notre enfant et avoir de la compassion pour lui aussi. Pas mal, vous ne trouvez pas?