Apprendre à son propre rythme n’est pas toujours une bonne chose!
Si vous avez des enfants d’âge scolaire, vous savez que la visite d’école se fait en deux volets. Le premier volet, c’est la présentation du professeur. L’enfant rencontre sa classe et son professeur pour la première fois pendant que les parents voient tout le programme pédagogique et la paperasse.
Pour moi, c’était du déjà vu puisque j’ai une fille de 9 ans qui a aussi vécu une intégration progressive. Je trouve formidable que les parents doivent s’impliquer dans la rentrée scolaire. L’enfant est plus confiant et plus motivé puisqu’il comprend que c’est important pour ses parents.
Le deuxième volet, c’était une rencontre avec la directrice. Tout a bien été jusqu’aux cinq dernières minutes qui m’ont jeté par terre! La directrice a pris le temps de répéter trois fois qu’à l’école, les enfants doivent être propres! C’est-à-dire que les enfants ne doivent plus porter de couches et qu’ils doivent être capables de faire pipi et caca à la toilette, en plus de s’essuyer seuls. QUOI? me suis-je dit.
La directrice nous a alors avisés que plusieurs parents l’avaient informée que leur enfant de 5 ans n’était pas encore propre le jour!
Je ne veux pas juger les autres parents, mais j’aimerais comprendre ce qui s’est passé : les parents d’il y a quatre ans s’inquiétaient du fait que leur enfant ne savait pas attacher ses lacets et voilà que maintenant plusieurs parents avouent que leur enfant porte encore des couches?
Est-ce un laisser-aller de parents trop préoccupés par leur vie professionnelle et leur agenda chargé et qui n’ont pas le temps de consacrer du temps à l’apprentissage de la propreté? Est-ce plutôt des parents si préoccupés du « respect du rythme de l’enfant » qui attendent sans rien faire que leur enfant finisse par être propre quand il le voudra bien?
Est-ce que d’ici quelques années on va tolérer des couches à l’école?
Apprenons-nous à nos enfants à être autonomes?
Est-ce une répercussion des jeux vidéo et du mini max, c’est-à-dire obtenir des récompenses sans fournir aucun effort?
Dans la voiture en revenant de l’école, Catherine m’a dit qu’il y avait quatre amis avec des couches. Je lui ai demandé comment elle pouvait bien le savoir après seulement une heure en leur compagnie. Elle m’a répliqué qu’elle avait vu les couches qui dépassaient du pantalon! « Maman, à l’école, on porte des couches? »
Je lui ai répondu que les amis seraient propres à la rentrée des classes en septembre, que certains enfants avaient des problèmes avec leur vessie…
De mon point de vue, on ne rend pas service aux enfants qui font tout à leur rythme, sans encouragement à aller un peu plus vite. La persévérance, la curiosité, l’autonomie, le désir d’apprendre et d’approfondir nos connaissances sont censés être des valeurs inculquées par l’entourage. Avoir tout maintenant, tout de suite, sans faire d’effort, c’est la génération de demain. Ne vous surprenez pas si nous avons une société en déficit de valeurs et de richesses, car tout leur sera dû.
Au-delà du besoin d’appartenance, un parent doit valoriser les apprentissages et l’autonomie de son enfant. C’est beaucoup plus stressant, redondant et épuisant de laisser son enfant faire ses rôties seul le matin en sachant qu’on devra ranger un désastre par la suite. Mais la prochaine étape sera de lui montrer à ranger! Votre enfant a besoin d’avoir de la reconnaissance par les autres, d’acquérir de la confiance en lui pour avoir la motivation de persévérer. C’est un volet de l’estime de soi. C’est par l’acquisition de compétences - réelles ou supposées - que l’enfant acquiert sa place dans la société et qu’il décide de s’y investir!
Chaque enfant a une évolution qui lui est propre, mais je crois qu’il y a aussi des limites!
Sommes-nous rendus des parents paresseux?