Déjà l’heure du retour au travail a sonné. Après des mois – des années peut-être – à vivre dans le cocon familial, vous vous apprêtez à reprendre le chemin du travail et retrouver vos tâches et vos collègues. Est-ce que ça vous fait peur?
« Pendant 10 mois, je me suis tellement concentrée sur mon bébé, ma maison, ma famille qu’à quelques semaines de mon retour au travail, je me suis mise à angoisser à l’idée de n’avoir rien à dire, d’être déconnectée de mon milieu de travail et qu’on me trouve incompétente, finalement! » Marie-Belle est adjointe administrative dans une usine d’emballage, un poste qui comporte beaucoup de responsabilités et de contacts avec les fournisseurs et les clients. « J’avais tellement peur de me tromper de nom ou d’avoir oublié des trucs importants que j’en rêvais la nuit. »
Accordez-vous du temps
Plus l'absence a été longue, plus l’effort d’adaptation sera grand. Les horaires, l’ennui, le stress, la pression…Donnez-vous donc le droit de prendre votre temps, vous n’êtes pas une machine. Si vous y allez par petites bouchées, vous renouerez tranquillement avec votre milieu sans en faire une indigestion!
Retour progressif
« Je ne sais pas comment je faisais avant! Je n’y arriverai jamais! » Si vous appréhendez la reprise de votre emploi, envisagez un retour progressif, d’autant plus si vous aviez de bonnes relations avec votre employeur. Beaucoup de conventions collectives ont d’ailleurs des clauses à cet effet. Ce délai avant un temps plein vous permettra de mieux vous organiser et d’aplanir les irritants en vous permettant de souffler! Ce n’est pas parce que vous retournez travailler que vous arrêtez d’être une maman! Concilier les deux demande une période d’ajustement qu’un retour progressif vous procurera. C’est sûr que la paye sera moins élevée, mais ce que vous gagnerez en bien-être en étant moins stressée en vaut sûrement la peine.
Faire ses preuves
« C'est pas évident le retour au travail, on a l'impression d'être une p'tite nouvelle qui commence... » Reconstruire la confiance en soi et en ses compétences n’est pas une mince affaire surtout quand on s’est sentie dévalorisée par le fait d’être une maman à temps plein. Quand en plus on s’attend à être jugée par ses anciens collègues qui « ont tenu le fort » pendant votre congé, ça n’aide pas à avoir confiance en ses capacités. Vous vous sentez rouillée? Ça ne durera pas, vos compétences vont prendre le dessus. Dites-vous qu’à défaut d’avoir accumulé de l’expérience dans votre domaine, vous avez gagné en compétences de cœur et de vie durant votre congé.
Rattraper le temps
Pour éviter un trop gros décalage – après tout un an, c’est long! – pourquoi ne pas aller dîner avec votre patron ou une collègue qui pourra vous raconter les derniers développements et vous mettre au parfum? Vous vous sentirez moins perdue à votre retour si vous êtes déjà au courant des réorganisations, mutations et transformations qui se sont produites en votre absence. Et en plus, vous aurez déjà une « complice » pour vous soutenir dans votre retour!
Retisser des liens
Fernand a pris sa retraite, Lise a été malade, Josée a eu une promotion… Oui, votre milieu a sûrement connu des transformations durant votre absence, mais ce n’est pas un mal en soi! L’énergie est différente, les visages ne sont plus les mêmes? Alors, profitez-en pour vous donner une seconde chance, un peu comme quand on renoue après une rupture. Commencez par ceux avec qui vous aviez le plus d’affinités avant votre congé, cela vous donnera le temps de tâter le pouls des autres et, qui sait, peut-être de développer une belle relation avec eux.
Métier en évolution
« Quand je suis revenue au travail, les logiciels avec lesquels je dois travailler avaient tous été changés pour une autre version. Ça a été tout un choc de devoir réapprendre, tout en étant fonctionnelle, bien sûr! » Vous évoluez dans un domaine où la technologie change plus vite que Lucky Luke ne tire? Une recherche sur Internet, des fascicules d’information produits par une compagnie spécialisée en recherche d’emploi, une revue spécialisée ou le journal interne de l’entreprise vous permettront de mesurer l’ampleur des nouveautés et de vous y préparer, ne serait-ce que psychologiquement. Ne dit-on pas qu’une femme avertie en vaut deux?
Déçue?
Ça y est! Vous êtes de retour et le désenchantement a été votre plus grande surprise! Vous n’avez plus le même intérêt, vous vous sentez déconnectée et rien à faire, vous voulez tout laisser tomber? Avant de réclamer votre 4%, prenez quelques jours de plus pour y penser : consultez des amis, parlez, parlez et parlez encore s’il le faut! Parfois le simple fait de verbaliser ses sentiments permet d’y voir plus clair et de prendre une décision éclairée! Le but n’est pas de vous faire changer d’avis à tout prix, mais de savoir si vous prenez votre décision de façon éclairée ou si c’est l’émotion qui vous mène.
Changement de cap
Vous avez le droit de changer d’idée! Après la joie du retour et l’énervement des premiers temps, vous réalisez que vous avez changé, que vous n’êtes plus à votre place? Que ce soit pour revenir à la maison, changer d’emploi ou retourner aux études, donnez-vous le droit d’écouter votre petite voix intérieure qui vous murmure des choses! Il y a une solution a votre problème, ayez confiance en vous et en l’avenir!
Sonia Cosentino, révision septembre 2008
