En 2009, le ministère de l’éducation met sur pied L’école, j’y tiens! Tous ensemble pour la réussite scolaire. Cette stratégie comporte 13 voies de réussite. L’objectif visé est d’atteindre un taux de diplomation ou de qualification de 80% en 2020.
En novembre 2014, un sondage du même ministère valide une baisse de 6,6% du décrochage [entre 1999 et 2013]. Outre les voies conventionnelles, voici 8 idées développées en parallèle pour contrer le problème.
L’apprentissage du français dès la maternelle
Dans son bulletin scolaire publié en mai 2015, le ministère de l’Éducation démontre que les deux tiers (64,2 %) des décrocheurs du secondaire 5 ne maîtrisent pas la langue d’enseignement, majoritairement le français. Il est prouvé que la capacité d’un enfant à lire et à écrire correctement affectera plus tard son cursus scolaire.
Les sciences, pas si compliquées finalement…
Depuis février 2015, les élèves de l’École Adélard-Desrosiers, à Montréal-Nord, en font l’expérience tous les samedis matin au Cégep Marie-Victorin. Les enfants de ce cours primaire rencontrent « leurs grands-frères et sœurs éducatifs », volontaires pour passer trois cours de rattrapage avec eux. Le projet s’appelle Pour un Montréal-Nord scientifique.
Le jeu d’échecs, un casse-tête que les enfants adorent
On sait tous que le jeu d’échecs requiert de la concentration et de la patience. Ce sont ces deux qualités que développent les enfants. Intégré dans le programme de plusieurs écoles primaires, ce jeu « d’adulte » plaît aussi aux plus jeunes. Il développe leur esprit de stratégie et leur sens critique. Pour Brigitte Lessard, éducatrice de formation, les échecs sont un peu comme le sport.
Réussir par le sport
Combien de parents ont mis leurs enfants au sport pour canaliser leur énergie et pour que ceux-ci augmentent leur capacité à se concentrer? Cours de karaté, natation, basket-ball, etc; les enfants en raffolent.
Une étude menée par la chercheuse Geneviève Piché, professeure et chercheuse au Département de psychoéducation et de psychologie de l’Université du Québec en Outaouais, démontre qu’il existe un lien entre l’indice de masse corporelle (IMC) et l’engagement en classe des enfants, c’est-à-dire leur concentration, leur persistance et leur autonomie. Pour la chercheuse, l’activité physique est un outil précieux pour lutter contre le décrochage scolaire.
Réussir par la cuisine
Le programme Découvre un chef en toi! développé par le Collège Champigny de Québec permet aux jeunes en difficultés d’apprentissage scolaire de se découvrir une passion : la cuisine. Ludovick Giguère, un jeune de 19 ans en est la preuve. Ce jeune en cinquième secondaire a trouvé dans la cuisine sa motivation. Apprenant et travaillant dans une cuisine professionnelle, les jeunes se sentent responsabilisés et découvrent par cette alternative, la voie qu’ils choisiront d’emprunter à la fin de leur diplôme.
Le décrochage scolaire dans les communautés autochtones
Le taux de décrochage scolaire chez les autochtones est élevé, au Québec également (bulletin statistique de l’éducation, nº42 – Février 2013). Pour le contrer, il faut proposer aux jeunes autochtones des manuels de lecture, des professeurs autochtones qui connaissent les réalités et des modèles de réussite dans lesquels ils puissent se reconnaître.
Dans un article du magazine Éducation Canada paru en mai 2015, l’importance de la valorisation de la culture autochtone est soulignée, ainsi que l’importance d’adapter les activités scolaires et parascolaires à la réalité autochtone.
Un rapport d’évaluation mandaté par le Centre de transfert pour la réussite éducative du Québec (CTREQ) sortira en avril 2016 et va permettre une meilleure compréhension des facteurs favorisant la persévérance scolaire en milieu autochtone.
Oser entreprendre
Les projets entrepreneuriaux, particulièrement dans les milieux défavorisés, peuvent faire toute la différence sur le parcours scolaire et la confiance en soi des élèves en difficulté. Ils contribuent à augmenter leurs chances de persévérer et de poursuivre des études supérieures ou en formation professionnelle.
Une initiative nommée Défi OSEntreprendre (anciennement Concours québécois en entrepreneuriat) vise à promouvoir l’entrepreneuriat dans les écoles primaires et secondaires.
Par Afifa Ayeva