Un esprit sain dans un corps sain. Si le corps apparaît en deuxième dans cette formule datant de la Grèce antique, ça ne veut pas dire que la forme physique est subordonnée à l’esprit, qu’elle est secondaire. C’est tout le contraire en fait. Voyons pourquoi, la plupart du temps, un corps sain est une condition sine qua non à l’apprentissage et à la réussite scolaire.
Pourquoi faire plus d’activité physique?
Tout le monde sait que de faire du sport, ça nous prédispose à faire du travail intellectuel. Mais… pourquoi exactement? Parce que l’activité physique agit comme un « lubrifiant » du cerveau. Les retombées physiologiques découlant de l’activité physique incluent une meilleure cognition (c’est-à-dire le « stockage » de nouvelles connaissances par notre cerveau), et augmentent la capacité de se concentrer. Deux éléments fondamentaux pour l’apprentissage. Une tête qui a fait de l’activité physique, c’est une tête qui est prête à apprendre.
D’autre part, la science nous dit qu’on pourrait faire faire plus de sports à nos jeunes. Les auteurs d’une étude parue en 2008 concluent qu’une augmentation du temps passé à faire du sport (jusqu’à une heure de plus quotidiennement), même s’il empiète sur le temps réservé aux « matières traditionnelles », n’a pas d’effets négatifs sur les résultats des élèves1. Sachant que l’activité physique facilite le travail scolaire, il n’y a vraiment pas de raison de ne pas en faire plus! L’augmentation quotidienne du temps alloué au sport est une réforme que les directions des écoles décideront d’adopter ou non, mais rien ne vous empêche de faire faire plus de sport à votre enfant de votre côté, quitte à réduire la période des devoirs et des leçons d’une quinzaine de minutes!
Augmentation de l’implication scolaire et de l’estime de soi
On sait aussi que le sport joue un rôle important dans l’estime de soi chez les enfants qui en font. La science le confirme encore une fois. Une étude réalisée en 2000 avec des enfants canadiens du primaire révèle que l’activité physique améliorerait considérablement l’estime de soi, ce qui, en retour, contribuerait à augmenter la réussite scolaire2. Mais ce n’est pas tout.
La participation à des activités avec les autres crée un sentiment d’appartenance à l’équipe pour laquelle on joue. Ce sentiment d’appartenance est primordial pour les jeunes qui n’aiment pas trop l’école. Pour eux, le sport, c’est l’ancrage à l’école dont ils ont besoin. De plus, rappelons qu’avec le sport, l’élève développe une éthique de travail, une discipline, qui sont directement transférables au travail académique. Décidément, l’exercice physique et la réussite scolaire font la paire!
Si vous n’aviez qu’une seconde pour lire cette chronique, et que vous avez sauté à la conclusion, voici ce qui vient d’être dit. Faire du sport dispose les enfants – et les adultes - à apprendre et à être motivés. En augmentant leur estime de soi, le sport fait des élèves qui croient en leurs moyens, donc qui sont plus aptes à réussir à l’école. Alors, qu’attendons-nous pour les envoyer dehors?
Références
1- Trudeau et Shephard. 2008. “Physical education, school physical activity, school sports and academic performance”, International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity 5, 1-12.
2- Tremblay, Inman et Willms. 2000. « The Relationship Between Physical Activity, Self-Esteem and Academic Achievement in 12 year-old Children”, Pediatric Exercice Science 12, 312-323.