Les préparatifs : partir seule sans apporter tout
Lorsque j’ai su, alors que j’étais enceinte de mon deuxième enfant, que mes amis se mariaient en Arizona quelques mois plus tard, j’ai rapidement décidé que je serais présente pour ce grand jour. Comme mon conjoint ne pouvait se joindre à moi, nous avons conclu qu’il resterait à la maison avec le plus vieux et que je réussirais bien à faire ce voyage seule avec bébé.
Aussitôt les premières semaines de vie et le nouveau train-train quotidien installés, j’ai fait les démarches nécessaires pour que Simon ait son passeport à temps pour partir. J’admets que la photo de passeport conforme n’a pas été facile à prendre! Puis, pour voyager à l’international sans la présence du père de l’enfant, j’ai aussi dû me munir de l’acte de naissance et d’une lettre d’autorisation de mon conjoint, précisant qu’il acceptait que je quitte le pays sans lui. (Passeport Canada offre des modèles de lettre).
Voyager seule avec un si jeune enfant veut aussi dire n’avoir que deux mains pour tout trimballer dans les aéroports : sac à main, sac à couches, bébé qui tient à peine sa tête, la poussette, alouette! Il faut donc être pratico-pratique, voyager léger et surtout, savoir accepter l’aide généreusement offerte par les autres voyageurs. Après plusieurs tergiversations, j’ai fini par choisir d’apporter ma plus grosse poussette plutôt que la poussette-parapluie, pour faciliter les siestes. J’ai aussi retenu mon plus grand sac à main, qui a fait office de sac à couche et de fourre-tout. Un seul sac devait tout contenir. Puis, mon porte-bébé était essentiel à la réussite de cette aventure pour ces courts moments sans poussette ou ceux ou fiston voudrait être réconforté alors que je devrais simultanément voir à autre chose comme les contrôles de sécurité ou l’embarquement. Mais il me fallait aussi penser à mes bagages, qu’il me faudrait éventuellement trainer à travers 2 aéroports. Le mot d’ordre léger!
Articles à prévoir pour voyager seule avec bébé
- Lettre de consentement de l’autre conjoint vous autorisant à voyager avec bébé.
- Poussette qui servira aux déplacements et aux siestes.
- Grand sac à main genre fourre-tout qui servira aussi de sac à couches.
- Porte-bébé pour faciliter les déplacements et les siestes.
- Une seule valise à roulettes ni trop petite ni trop grosse.
Puis, au fil des semaines, Simon et moi avons appris à nous connaitre un peu mieux. Comme nous avions voyagé à quelques reprises avec le plus vieux et que tout se passait toujours très bien, j’étais rassurée d’aborder ce voyage toute seule. Ce que je n’avais pas pris en compte, c’est que Simon a plus souvent besoin de réconfort et qu’il a le sommeil très léger, qu’il me faudrait concilier avec les aléas des voyages.
L’aéroport, l’avion : sourire et rester calme!
Nous sommes mercredi, jour du départ. Imaginez-vous la scène à l’aéroport : une main sur la poussette qui sert aussi à y déposer le siège d’auto, l’autre main qui tire la valise, Simon dans le porte-bébé! (J’aurais tant aimé rapporter une image de ce « convoi », mais vous comprendrez que j’en avais plein les mains!)
Premier segment de vol entre Montréal et Houston, Texas. Tout se passe à merveille, Simon parvient même à dormir un bon moment. Les agents de bord sont d’une générosité remarquable. La pause à Houston fait du bien pour se dégourdir les jambes un peu et manger. Parce que manger en avion, avec un bébé sur ses genoux, ce n’est pas chose simple. Aussitôt sortie de l’avion et après avoir récupéré ma poussette à la porte de l’avion, je me lance dans les dédales de l’aéroport pour manger, puis changer Simon et le nourrir. Quel privilège d’avoir la poussette! Le deuxième segment de vol, pour 2h30, entre Houston et Tucson, Arizona se fait sur un petit avion bruyant et cahoteux et j’ai le privilège d’être assise à côté d’un papa d’adolescents, qui comprend ce que je vis. Ceci deviendra encore plus important quand Simon se met à se tortiller pour remplir une couche digne d’un record. D’une contorsion à l’autre, je me retrouve dans la microscopique toilette à tenter de limiter les dommages... Si cet enfant avait pu parler, il se serait écrié : Maman, quand est-ce qu’on arrive!
Quel soulagement d’être enfin arrivée à Tucson. J’ai au moins pu rire un peu avec d’autres parents de jeunes enfants à la sortie de l’avion. Et voilà que je récupère tous mes morceaux et que mon « convoi » marche un bon 800 mètres vers le comptoir de location d’auto. Je rêve maintenant à mon lit qui m’attend à l’hôtel. Mais pour y parvenir, il me reste à organiser la voiture, conduire 35 minutes dans la pénombre totale du désert puis nourrir et coucher Simon. Heureusement, il est très collaborateur et prêt pour une bonne nuit de sommeil lui aussi!
La découverte des environs
Après une grosse nuit de sommeil, il faut bien profiter de ce beau jeudi ensoleillé et chaud pour découvrir les environs de Tucson. Comme une amie est aussi arrivée pour le mariage, nous pouvons partir à l’aventure ensemble, sans trop savoir ce qu’on parviendra à accomplir. Jouer au golf et faire une randonnée dans le désert ne sont pas des options possibles avec fiston, on se contente donc de découvrir en auto et de marcher un peu ici et là, au gré des siestes de Simon.
Deux jours à flâner, sans but précis, dans un nouveau décor, avec un peu plus de chaleur qu’à la maison, ça fait drôlement du bien. Puis, ajoutez à ceci des retrouvailles avec plusieurs amis que je n’avais pas vus depuis longtemps, il me fallait le savourer.
Le jour de la célébration
Nos 48 premières heures sont un charme. Simon dort comme jamais il n’a dormi la nuit et je suis remplie de gratitude. En prévision de la célébration extérieure, j’ai pensé à tout : couverture, biberon au cas où je suis mal prise pour l’allaitement, suce, porte-bébé, poussette, m’assoir dans la dernière rangée, trouver un coin à l’ombre (pas facile!)… Au moment même où la mariée fait son entrée, Simon s’est mis à pleurer, puis à hurler... et je me suis rapidement retirée pour éviter d’être le bruit de fond! Conclusion : j’ai manqué la célébration dans sa totalité, et les photos qui ont suivi. Ne me cherchez pas sur les photos officielles du mariage, c’est comme si je n’y étais pas! Disons que fiston a eu une dure journée... Ici aussi, j’ai su en rire! Mais les effets du bon sommeil des derniers jours venaient de se volatiliser et le temps de rentrer était déjà arrivé!
Le retour
Quand on doit prévoir se lever à 4h30 pour arriver à temps à l’aéroport, rendre la voiture, passer les contrôles de sécurité, bébé doit être plutôt collaborateur pour réussir. Quelle joie, Simon l’est ce jour-là! Après un arrêt de quelques heures à l’aéroport de San Francisco où j’ai pu déjeuner, le dernier segment de vol vers Montréal m’attend. Ce long vol fut tellement simplifié par la présence d’un couple dans la soixantaine à mes côtés, qui m’a aidé comme mes parents l’auraient fait. Madame adore les enfants et pouvait anticiper mes besoins pour m’aider en cours de trajet. Contre toute attente, j’ai même eu le luxe de pouvoir écouter un court film!
C’est tout de même avec un grand soulagement que j’ai retrouvé mon conjoint et mon fils de 3 ans à l‘atterrissage. C’est bon de s’ennuyer un peu de la maison à l’occasion!
Les bons coups
Savoir rire de soi et ne pas être pressée : pour être plus zen à l’aéroport et quand les choses ne tournent pas comme on le souhaiterait. Comme durant une cérémonie de mariage manquée.
Le porte-bébé : un essentiel! Simon a su dormir, se sentir rassuré et moi, j’ai pu avoir les mains libres pour voir au reste : plier, déplier la poussette, grignoter en attendant le bon moment pour manger, etc.
Accepter de l’aide : voyager seule avec un bébé, c’est aussi avoir de nombreuses conversations spontanées avec des mères, des pères, des grands-parents aux regards pleins de tendresse et qui veulent tant aider. Que ce soit pour me donner mon sac glissé sous le banc dans l’avion, ou pour se faire ouvrir une porte par une inconnue, ou un coup de pouce d’une amie pour tenir bébé le temps d’aller au petit coin, il faut savoir dire oui à ces nombreuses propositions!
Payer le billet d’avion un peu plus cher pour avoir l’horaire de vol le plus simple. Pas de vol de nuit, pas de correspondances trop serrées ou qui s’éternisent, ça vaut bien le supplément que j’ai payé. Malheureusement pour moi, il était impossible de se rendre à Tucson avec un vol direct.
Le moins bon coup
Avoir trainé la grosse caméra. Elle prend de magnifiques photos bien entendu, mais elle n’est pas sortie beaucoup du sac. Faute de temps, faute de mains, faute de priorités... Pour ce que j’en ai fait, mon téléphone intelligent aurait suffi.
Le défi ici était de partir seule avec mon fils, et le mariage de mes amis était l’occasion parfaite pour le faire. Je peux certainement dire mission accomplie, mais j’admets aussi être revenue fatiguée et heureuse d’être dans mes affaires.
La prochaine aventure en sera donc une en famille, à quatre! Deux paires de bras, c’est mieux!