Profiter de la nature et du grand air avec notre fils de 9 mois, tout en découvrant une autre culture, voilà ce que l'on cherchait à faire pour cette dernière semaine de vacances de l'été, avant de retourner au travail en septembre. Notre choix s’est arrêté sur l’Islande avec sa nature splendide, sa simplicité et son accessibilité!
L’Islande
L'Islande, que nous connaissons pour ses nombreux volcans, dont l’Eyjafjallajökull qui a paralysé le trafic aérien en mars 2010, regorge de surprises et de découvertes pour tout amant de la nature! Avec une population d'un peu plus de 320 000 habitants répartie sur environ 103 000 km², dont les deux tiers habitent la capitale Reykjavik et ses environs, nous y avons trouvé un pays attachant et inspirant.
Visiter l'Islande était à la portée de peu de bourses jusqu'à la crise financière majeure qui a secoué ce pays en 2008. Le taux de chômage est passé de 2 à 3 %, à plus de 8 %. Puis, la chute de sa devise a rendu cette destination beaucoup plus accessible pour les touristes et l’offre touristique s'est multipliée. La compagnie aérienne nationale offre ainsi de nombreux départs de plusieurs villes nord-américaines.
La saison touristique bat son plein du début du mois de juin à la fin août, période à laquelle le nombre d’heures d’ensoleillement est à son meilleur. Le hic : les prix frisent le double à cette période. À l’extérieur de cette saison, certaines visites touristiques ne sont pas disponibles, le climat est moins favorable, et plusieurs liaisons d’autobus sont interrompues. L'été amène beaucoup de soleil et une température qui oscille entre 8 et 15 °C.
Un parcours chargé!
Avec seulement 5 journées complètes pour s'immerger dans la culture islandaise, nous avons fait le choix de poser nos valises à une seule adresse pour 5 nuits et de visiter tout autour. Nous avons ainsi réservé un appartement à l'extérieur du centre-ville de Reykjavik, et loué une petite voiture.
Plusieurs Islandais louent leur appartement à cette période, ce qui est plus abordable et plus accessible pour les familles de passage comme nous. Cette option nous permettait aussi de préparer un peu de nourriture pour notre garçon Alexandre, de déjeuner à la maison tous les matins et d'apporter un lunch ou deux pour diminuer nos dépenses.
De plus, la location d’une voiture nous permettait de nous déplacer selon notre horaire, d’arrêter quand bon nous semblait et de mieux répondre aux besoins d’Alexandre. Le système d'autobus de Reykjavik est facile à utiliser et les excursions au départ de Reykjavik sont nombreuses pour qui choisit de ne pas louer d'auto. Tout comme pour l’hébergement, le prix de location de voiture est aussi faramineux en saison touristique (de 150 à 200 $ par jour). Nous avions trouvé cette compagnie locale qui offre des voitures en bon état, qui ont en moyenne 10 ans, pour une fraction du prix (de 45 à 100 $ par jour selon le type de véhicule). Cette option nous convenait et nous a grandement plu.
Nous en étions à notre deuxième voyage en avion avec Alexandre. Tout s’était bien déroulé lors de notre premier périple, mais le sommeil lui est venu beaucoup moins facilement cette fois-ci... Qu’à cela ne tienne, quelques jouets, de l’eau à portée de main pour parer aux maux d’oreilles lors de variations de pression, et la tête pleine de chansons et comptines, nous nous sommes rendus à destination sans anicroche. Admettons aussi que d’avoir un siège libre à côté de nous dans l’avion, ça aide à faire dormir un petit de 9 mois qui, autrement, aurait dû dormir sur nos genoux!
À notre arrivée en Islande, à 6h20, la priorité était d'amortir les effets de cette nuit passée dans l'avion, le contrecoup du manque de sommeil et du décalage horaire, puis d'organiser notre « camp de base ». Première étape : récupérer la voiture de location, parcourir les 50 km qui nous séparaient de l'aéroport international situé à Keflavik, de Reykjavik, puis tenter de dormir quelques heures pour enfin aller faire une petite épicerie!
Presque frais et dispos, nous sommes ensuite partis à la découverte du cœur de Reykjavik, ville sur la côte sud-ouest du pays. Comme tout est proche, on peut en voir beaucoup à pied, que ce soit de déambuler sur l’artère commerciale Laugavegur ou ses rues avoisinantes, d’accéder à nombre de musées et galeries d’art. La cathédrale Hallgrimskirkja vaut aussi le détour et la vue sur la capitale et ses environs du haut de son clocher est à couper le souffle. Une petite pause repas/changement de couche s'est imposée pour Alexandre et nous avons profité du calme qui a suivi pour visiter l’excellent musée national et en apprendre plus sur l'histoire du pays. Les petits cafés qui parsèment le centre-ville sont nombreux, et sont un excellent choix pour se reposer un peu et prendre le temps d’observer la vie locale. Nous avons couronné cette première journée par un souper maison, et le besoin de sommeil nous a vite rattrapés!
Lève-tôt, la tournée du Cercle d’Or n’attendait que nous pour cette deuxième journée. Ce trajet, sur la liste de la majorité des touristes, inclut la chute Gullfoss, Geysir et le parc national Pingvellir. Ces trois incontournables sites naturels sont mis en valeur avec une simplicité admirable. D’abord, la chute de Gullfoss, à environ 2h de route de Reykjavik, nous permet de nous émerveiller devant cette chute d’eau de plus de 32 m qui termine sa course dans un étroit ravin. Les sentiers nous permettent de faire le plein d’air frais en marchant de haut en bas de la chute. Vive le porte-bébé!
En revenant ensuite sur nos pas, Geysir nous coupe le souffle avec le déclenchement fréquent d’un des 3 geysers adjacents, le Strokkur. Le Geysir, celui-là même qui a donné son nom à ce phénomène de fontaine d’eau qui jaillit à la verticale sous la pression et la chaleur, jaillit seulement 2 à 3 fois par jour. Encore ici, la simplicité des lieux nous touche : l’accès est gratuit, et l’aménagement est minime.
Pour terminer cette boucle, nous revenons vers la capitale par le parc national Pingvellir, siège de la première démocratie et repère important dans l’histoire islandaise. Nous regretterons rapidement ce soir-là, de ne pas avoir fait de randonnée, mais l’heure du souper se pointait et la priorité fut de rentrer à l’appartement pour faire souper et coucher notre fils. Ce sera pour une prochaine fois!
La côte sud de l’Islande est elle aussi remplie de sites naturels fascinants et d’activités de plein air. Notre premier arrêt de cette troisième journée fut aux pieds du Eyjafjallajökull, ce volcan qui fut en éruption pendant plus de 6 semaines au printemps 2010, et qui paralysa le trafic aérien (surtout en Europe) pendant quelques jours. Difficile d’imaginer le paysage lors de l’éruption, le petit centre des visiteurs qui vient d’ouvrir ses portes nous aide à comprendre les conséquences de cette éruption sur la vie des fermiers à proximité. À la ferme familiale devant nous, on nous confirme que les dommages ont été minimes et que cette année, le foin pousse encore plus qu’avant!
Le traversier de Bakki vers l’archipel de Vestmannaeyjar nous attend. La traversée de 30 minutes en direction sud vers Heimaey, la seule de ces 15 iles qui est habitée, dévoile soudainement un petit port bien protégé des vents, avec en arrière-plan le volcan Eldfell qui fut en éruption en 1973. Les traces de cette agitation sont encore visibles et la randonnée vers le volcan est intrigante. Autre fait intéressant, cet archipel est passé de 14 à 15 iles en 1963, lorsque l’ile de Surtsey est sortie des vagues, mais comme elle est maintenant sur la liste des sites de patrimoine mondial de l’UNESCO, nous ne pouvons y accéder. L’air marin et la marche permettent à Alexandre de faire une jolie sieste dans la poussette, pendant que l’on s’émerveille de cette beauté naturelle en cassant la croûte dans le modeste centre-ville de Heimaey. Encore ici, les possibilités de randonnées sont multiples, mais notre temps est limité. Le traversier du retour nous attend, suivi d’un souper en vitesse sur la route et d’un bon 2h de route pour revenir à Reykjavik.
Après tant de déplacements, nous avions tous les 3 besoins d’une petite pause. Cette première journée grisâtre du séjour était tout indiquée! Au menu : un peu de marche dans le centre de Reykjavik, un bon brunch, un détour par le parc national Reykjanes où le décor change radicalement à chaque tournant de route et l’ultime récompense : le lagon bleu. Ce site offre un bassin naturel de 5000 m2 rempli d’eau de mer de l’usine géothermique située juste à côté, et est à température constante à 38 °C dans un décor surréel. Pensez à un spa nordique énorme, avec ces cheminées d’usine en arrière-plan, au milieu d’un champ de lave « croquante ». Au dernier tournant de la route, on ne peut se douter que de telles installations existent, car il semble n’y avoir rien à l’horizon. On pense même brièvement s’être trompé de route. À notre grand plaisir, les enfants sont les bienvenus et comme la plupart des endroits visités en Islande, tout est adapté pour répondre aux besoins des tout-petits, incluant les douches.
On nous offre une petite bouée flottante pour Alexandre et ce fut sans contredit son plus beau moment de ce voyage. Le sourire aux lèvres, le regard pétillant, il avait tant de plaisir à taper dans l’eau et à sourire à tous ceux qui croisaient son chemin.
Les batteries rechargées, il ne nous restait plus qu’à entamer notre découverte de la péninsule ouest de l’ile, Snaefellsnes, pour cette dernière journée en Islande. Notre premier arrêt pour nous dégourdir fut dans un petit village de pêcheurs de la côte nord de la péninsule, Stykkishólmur. Notre lunch maison a dû être mangé dans la voiture, car la température était un peu fraîche au bord de l’océan, mais cette fraicheur ne nous a pas empêchés de monter à pied jusqu’au phare du village qui offre un coup d’œil remarquable du fjord de Breidafjordur! Encore ici, sur cette route sinueuse aux abords de l’océan, c’est l’émerveillement à chaque virage, les montagnes, les volcans au repos, le glacier Snaefellsjökull, jusqu’au prochain arrêt aux dunes de Djúpalón pour qu’Alexandre puisse faire quelques pas sur la grève.
Puis, notre meilleur souper depuis l’arrivée nous attendait. La petite ville de Borgarnes, lieu mythique de nombreuses sagas islandaises, est si paisible. Le décor chaleureux et invitant du restaurant Budarklettur nous incite à nous questionner sur notre choix, car il ne semble se prêter à un repas avec un enfant de 9 mois. L’hôtesse nous rassure rapidement que nous sommes les bienvenus. Des chaises hautes et une boîte remplie de jouets de bois sont à notre disposition. Ce repas de poissons pêchés aux environs, le matin même, en valait définitivement la peine!
Les bons coups
- La location d'un appartement et d’une petite voiture : pratique, moins coûteux, flexible.
- La combinaison poussette-parapluie et porte-bébé : ce choix nous offrait la flexibilité selon le lieu où nous allions.
- Préparer des aliments simples pour Alexandre, une fois rendus. On a bien acheté quelques pots sur place, mais ce ne fut pas un succès!
Les moins bons coups
- Faire un voyage « express »! Avec le recul, 10 jours auraient été la durée idéale pour profiter de l‘Islande. Nous sommes restés sur notre appétit!
- Trop de route pour notre dernière journée sur la péninsule ouest! À 9 mois, Alexandre a plus la bougeotte que lors du dernier voyage et quand la poussée des dents est aussi du voyage, ça complique un peu ces longs segments sur la route!
L’accueil si chaleureux et convivial dans ce restaurant pour notre dernier souper en Islande représentait si bien l’accueil que nous avions reçu partout en Islande. Les Islandais ont un grand sens de la famille! Tous les endroits visités étaient équipés de tout ce dont nous avions besoin pour bébé : table à langer, chaise haute, jouets, etc.
Le calme, la splendeur de l’environnement, la simplicité et toutes ces possibilités de profiter de la nature en Islande en font une destination à refaire pour nous. Nous en avons profité au maximum, avec ce court séjour, tout en répondant aux besoins de notre fils et nous aurons le plaisir de lui raconter plus tard toute la joie qu’il a eue de se baigner dans un lagon, et tous les sourires et les conversations qu’il a générés sur son passage. Quant à nous, nous restons fidèles à ce désir de voyager avec lui, et à repenser à nouveau notre approche selon ses besoins lors de notre prochaine aventure.