Du stress et encore du stress! Ann Douglas est l’auteure de nombreux livres et la mère de quatre enfants. Elle a vécu l’infertilité, la fausse couche et la mort fœtale, ainsi que quatre grossesses parfaites. Elle se décrit comme un parent vivant dans les tranchées. Sa famille a appris à mieux composer avec le stress et elle se fait un plaisir de partager leurs expériences avec d’autres afin de les aider à trouver l’équilibre, mais non la perfection.
Un acte merveilleux, mais difficile
Être parent constitue un acte merveilleux et difficile, a déclaré Mme Douglas lors d’une présentation donnée lors du Women’s Health Matters Forum & Expo 2005. Selon Statistique Canada, nous sommes plus stressés que jamais auparavant; de fait, le tiers des familles à deux revenus et les deux tiers des familles à un seul revenu disent être gravement stressées. Pourquoi?
Six personnes sur dix disent qu’elles n’ont pas suffisamment de temps à consacrer à leurs proches ou pour les loisirs. Nous reportons le plaisir afin d’accomplir les corvées sur notre liste de « Choses à faire ».
Mme Douglas a raconté l’histoire d’une conférence qu’elle était censée donner, mais qu’elle a manquée. La date a été changée sans qu’elle s’en aperçoive. Malheureusement, elle était en pleine session de teinture chez son coiffeur et n’était même pas capable de courir à la salle à la dernière minute quand on lui a téléphoné pour prendre de ses nouvelles. Elle s’est sentie extrêmement coupable et s’est rendu compte que de mauvaises choses peuvent se passer quand on a trop de choses à faire.
Mme Douglas a fait face à la dure réalité quand elle fut invitée à participer à une étude sur la gestion du temps. Elle devait appuyer sur un bouton correspondant à chaque tâche qu’elle accomplissait. Elle s’est regimbée quand on lui a dit qu’il fallait appuyer sur un seul bouton à la fois. La vie des mères n’est pas comme ça, a-t-elle répliqué. Elles font toujours plusieurs choses à la fois.
Conciliation travail-famille
Il existe beaucoup de conflits entre le travail et la famille. Nous devons trouver une garderie fiable et souffrons de notre propre version du stress postscolaire. Ensuite, il y a les stress liés à la prise en charge d’un époux ou d’un aîné, ainsi que celui causé par le deuil. Cela ne change jamais, le stress est présent à vie. Nous souffrons aussi de conflits reliés à nos divers rôles — quand nous restons à la maison auprès d’un enfant malade au lieu d’assister à une réunion de travail importante, par exemple.
Notre accès à notre famille élargie est limité aujourd’hui, donc il n’y a personne vers qui se tourner. Il faut que nous développions notre propre réseau de soutien, ne serait-ce que par le biais du courriel. Apprendre que nous sommes incapables de protéger nos enfants de tout est une leçon difficile. Cela nous fait peur, mais il faut que nous comprenions que si nous dorlotons trop nos enfants, nous les priverons d’une vie normale.
Les enfants sont touchés
Un horaire surchargé est un autre problème. Nous voulons que nos enfants fassent l’expérience de tout, mais, finalement, ils n’ont plus le temps de se détendre et de créer des liens. Quand Mme Douglas a demandé à ses enfants de raconter l’expérience la plus amusante qu’ils aient jamais eue, leurs réponses furent d’une grande simplicité, comme regarder un film en famille, par exemple. Elle a compris qu’il n’était pas nécessaire de leur offrir la lune.
Les stress de l’école touchent les enfants et les parents de façon différente. Les enfants ont besoin d’aide pour faire leurs devoirs, régler des problèmes de comportement, composer avec l’intimidation, et les parents doivent intervenir au nom de leurs enfants. Cela exige beaucoup d’énergie! Et on reçoit tant de conseils de toutes parts que cela devient accablant. Nous voulons réussir, mais nous devons apprendre à nous faire confiance.
Les relations au sein de la famille peuvent compliquer la situation. Nous consacrons moins d’énergie à nos relations et finissons par les négliger pendant 18 ans. De plus, nous sommes coincés dans la « génération sandwich ». 712 000 Canadiens âgés de 45 à 64 ans prennent soin à la fois de leurs enfants et de leurs parents – tout cela et un emploi aussi! 70 % d’entre eux se disent dans un état de stress chronique. Les ennuis financiers ne font qu’accroître le fardeau.
Malgré tout cela, il ne faut pas oublier que les enfants éprouvent du stress aussi. Et pour eux, c’est énorme. Si nous leur donnons les habiletés nécessaires pour composer avec les petites choses, ils pourront mieux s’adapter aux grandes choses plus tard.
Les enfants ont leur propre version du mode multitâche. Ils peuvent clavarder et regarder la télé en même temps, par exemple. Nous devons leur apprendre à faire une chose à la fois et à envisager une journée sans technologie.
Plan d’action
En ce qui concerne vos enfants, la maîtrise du stress doit commencer par vous. Éliminez les choses non essentielles et consacrez-vous aux activités énergisantes et non à celles qui vous épuisent. Soyez sélective!
- Adoptez une attitude équilibrée. Ne soyez pas perfectionniste. Voyez les échecs comme des occasions d’apprentissage.
- Faites de votre vie une priorité. Mangez sainement, évitez la malbouffe, surveillez votre consommation de caféine et d’alcool, ne fumez pas et dormez suffisamment.
- Riez souvent! Le rire réduit le stress, libère des endorphines et renforce le système immunitaire. Permettez à vos enfants de vous voir vous détendre. Ils ont besoin de modèles.
- Ne restez pas coincé en mode martyre. Le surmenage exige un prix élevé. Nous avons besoin de moments de détente spontanés.
- Nouez des liens au sein de votre famille. Partagez vos repas et tâchez de profiter de chaque moment de la journée.
- Enseignez les techniques de maîtrise du stress et de résolution des problèmes à vos enfants. Offrez-leur les cadeaux de la résilience, de l’estime de soi et de la tendresse.
- Faites du plaisir une réalité pour votre famille! Planifiez des loisirs et prenez le plaisir au sérieux!