Santé

Parlons d'anesthésie

Qu’est-ce que l’anesthésie? Quelles sont les alternatives, aujourd’hui, lors d’une intervention chirurgicale? Comment se préparer et surtout tenter de mieux vivre cette expérience?

Les mots « chirurgie, anesthésie, opération, salle de réveil » ne sont jamais doux aux oreilles. Quand nous sommes contraints  à fréquenter ne serait-ce qu’un court moment cet univers, le stress, l’anxiété et les questionnements sont souvent de mises. Vous aimeriez en savoir un peu plus sur cet univers quelque peu mystique? Je vous livre ici une partie de mon expérience en tant que spécialiste en inhalothérapie et anesthésie, mais aussi en tant qu’utilisatrice par le passé.

Tout ce qui est inconnu ou encore qui se produit sans qu’on en soit conscient est inquiétant pour tous. Pourtant, statistiquement parlant, tous ou presque devront se faire opérer un jour ou l’autre ne serait-ce que pour une intervention mineure ou la naissance d’un enfant. C’est aussi vrai pour notre entourage, nos enfants. Qu’est-ce que l’anesthésie? Quelles sont les alternatives, aujourd’hui, lors d’une intervention chirurgicale? Comment se préparer et surtout tenter de mieux vivre cette expérience?

Tout d’abord, les spécialistes s’entendent pour distinguer trois types d’anesthésies courantes. Chacune a ses fonctions, ses spécificités propres et est employée à l’occasion de différentes interventions chirurgicales, mais aussi en fonction des différentes clientèles.

TYPES D’ANESTHÉSIES UTILISÉS COURAMMENT
L’anesthésie générale

L’anesthésiste commence par administrer un médicament (souvent par voie intraveineuse via le soluté déjà installé ou encore sous forme d’un gaz respiré) qui servira à rendre le patient opéré inconscient (« endormi ») et insensible à la douleur. Ce médicament permettra aussi de relâcher toutes pressions (physiques et psychologiques) chez l’individu.

L’anesthésiste injecte ensuite un antidouleur pour supprimer toutes formes de malaises qui pourraient survenir durant la chirurgie et pour tenter de soulager la douleur les premiers temps après le réveil.

L’anesthésie générale est surtout utilisée dans le cas de chirurgies plus massives, plus douloureuses ou chez les enfants et les personnes plus anxieuses.

L’anesthésie régionale

Le spécialiste ou l’anesthésiste gèle le membre du corps où aura lieu l’intervention.

On parle :

  • d’anesthésie locale lors qu’il s’agit d’une main, un pied, etc.
  • d'anesthésie loco-régionale lorsqu’il est question d’une partie plus étendue du corps (jambe, bas du corps, etc.)

L’anesthésie loco-régionale regroupe aussi les « épidurales » (comme lors d’une césarienne ou d’un accouchement) ainsi que les « rachidiennes » (très semblables aux épidurales, mais ayant pour particularité de geler le bas du corps encore plus profondément).

Le spécialiste peut choisir avec et/ou selon le patient de combiner un calmant à l’anesthésie régionale pour améliorer le confort durant l’intervention chirurgicale.

Le membre ou la partie du corps est gelée le temps de l’opération ainsi que peu de temps ensuite.

La narcose

Ce type d’anesthésie utilise un calmant, administré au patient, afin de créer un état de bien-être chez celui-ci et pour diminuer l’anxiété durant l’opération.

Selon l’intervention, le médecin peut par la suite geler la partie à opérer de façon précise (un peu comme une dent, chez un dentiste).

L’effet du calmant se dissipe en peu de temps en fonction de celui choisi.

Comment se préparer à une anesthésie?

Les gestes suivants sont toujours indiqués :

  • Suivre les instructions de votre médecin et de la clinique préopératoire de l’hôpital à la lettre.
  • Poser les questions qui vous tracassent et ne pas hésiter à éclaircir tous les points flous.
  • Tenter de visualiser le jour de l’opération et les étapes qui vous été expliquées précédemment.

Bien souvent, personne ne se fait opérer sans raison qu’elles soient négatives ou positives (afin de mieux fonctionner dans le futur, ne plus avoir mal au genou ou ailleurs, pour la venue au monde d’un bébé, pour soulager un état de santé, etc.). Mon conseil est donc de focaliser sur le résultat et le pourquoi de l’intervention chirurgicale avant tout et non juste sur ce qu’il y a en chemin.

Poser des questions, exprimer vos inquiétudes vous aidera également à relâcher un peu la pression et à savoir à quoi vous attendre de façon réaliste et concrète (surtout, cela vous évitera de vous appuyer seulement sur les ouï-dire afin de vous forger une idée).

Dans la même veine, un mode de vie sain (être actif, bien s’alimenter, ne pas fumer ou boire excessivement) combiné à un bon suivi préopératoire (être honnête sur sa santé actuelle et passée, ses habitudes de vie, etc.) est le meilleur préparatif pour le jour J!

Et votre enfant, comment bien l’accompagner?

Lui expliquer de façon globale le déroulement avec un langage approprié à son âge.

Des exemples :

  • Il ira avec des gens habillés drôlement et qu’il ne connaît pas dans une salle spéciale pleine de lumières au plafond.
  • Qu’il a le droit d’être stressé ou craintif. Que c’est même tout à fait normal et que c’est pour enlever un bobo.
  • Rassurer l’enfant sur votre présence sur les lieux et après la chirurgie.
  • Prendre exemple sur son entourage ayant subi une opération.
  • Récompenser positivement, imager la chose, démontrer une assurance positive et rassurante devant l’enfant tout en lui permettant d’exprimer ses craintes.

Rappelez-vous qu’il n’est pas nécessaire d’avoir réponses à tout et de n’omettre aucun détail. Il serait également souhaitable d’éviter d’auto suggérer des choses dont on doute de la pertinence et de la véracité (la salle est froide, ils vont mettre un gros masque sur ton visage, des fils partout sur ton corps…).

Plusieurs spécialistes et études récentes démontrent que le déroulement d’une anesthésie chez l’enfant ainsi que le réveil sont influencés par les émotions des enfants, sa capacité de les exprimer et sa préparation à l’opération chirurgicale et l’anesthésie. Il ne faut pas non plus s’imposer une pression excessive en tant que parent.

En résumé, trois choses à retenir : s’exprimer en mots et en questions, suivre les conseils des spécialistes et surtout tenter de visualiser calmement et de façon rationnelle cet événement. Je termine en vous laissant quelques références afin d’approfondir le sujet au besoin.

Claudine Lévesque
Inhalothérapeute, experte en santé mentale et en périnatalité

Claudine a une formation initiale d’inhalothérapeute et pratique depuis six ans en milieu hospitalier auprès d’une clientèle diversifiée. Elle est également la maman d’une petite coquine de 3 ans nommée Émily-Rose. Diverses expériences personnelles et professionnelles lui ont permis d’acquérir une expertise en santé mentale et en périnatalité. De plus, l’allaitement de sa fille pendant 18 mois fut une réelle révélation pour elle, d’où son engagement à temps partiel en tant que marraine d’allaitement depuis plus de deux ans. Dans le but d’une réorientation de carrière future, Claudine poursuit présentement des études au Baccalauréat en Service social ainsi qu’un Certificat en psychologie à l’Université Laval.


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