Santé

Le sommeil de bébé

Quand bébé refuse de dormir, c'est toute la maisonnée qui en souffre. Voici quelques conseils pour entraîner bébé au pays des doux rêves!

La théorie : ce qu’en disent les spécialistes

Le sommeil a une très grande importance chez l’enfant, tous les spécialistes s’entendent sur le sujet. Le sommeil permet de récupérer physiquement, psychologiquement et intellectuellement de nos journées remplies d’activités, de stimulations, d’émotions de toutes sortes. De plus, chez le nourrisson et chez l’enfant, un sommeil de qualité facilite la croissance du cerveau et le développement physique. Ils s’entendent tous pour dire aussi que le sommeil du bébé est différent de celui de l’adulte. Que le bébé naissant peut prendre de quelques semaines à plusieurs mois pour établir sa propre horloge biologique et différencier le jour de la nuit. Et que notre rôle comme parent, est de l’aider à mieux comprendre le fonctionnement d’une journée, avec ses moments d’éveil et de sommeil.

Il faut savoir aussi qu’on calcule qu’un bébé naissant à quelques mois fait « une nuit complète » à partir du moment où il dort 5 heures consécutives, généralement entre minuit et 5 heures du matin. De quoi remettre en question nos idées préconçues et nos attentes, parfois irréalistes, face au sommeil de notre bébé, n’est-ce pas?

Au niveau des troubles du sommeil ou de l’endormissement, nous retrouvons deux grandes écoles de pensées. D’un côté les tenants de l’approche qui consiste «laisser pleurer bébé », mais qui peut prendre des formes plus ou moins souples selon les professionnels. De l’autre, ceux qui croient que le bébé est un être humain qui exprime des besoins clairs qui doivent être comblés immédiatement et invariablement. Donc, qu’il est inhumain de le laisser pleurer.

Et si la solution se trouvait quelque part entre les deux? Qu’en pensez-vous?

La pratique : des solutions adaptées à vos besoins!

Pour vivre des réussites lorsqu’on veut régler une situation problématique, il faut d’abord trouver des solutions qui nous conviennent, nous ressemblent et rejoignent nos valeurs. Si on essaie de laisser pleurer bébé alors qu’on s’en sent incapable, il est bien possible que ce ne soit pas la solution idéale pour nous. De la même manière, si on veut répondre à tous les pleurs de bébé et qu’on passe des journées difficiles physiquement et émotivement à la maison ou au boulot, ce n’est pas mieux non plus.

Ce qu’il est important de savoir, c’est que les 30 ou 45 minutes qui précèdent le coucher sont primordiales pour favoriser un endormissement facile pour votre enfant. La première étape serait donc d’établir une routine en soirée, avant l’heure du dodo. Cela permettra à votre enfant de mettre son corps et son esprit dans un mode plus calme et le fait qu’il puisse prévoir l’ordre des choses, ce qui s’en vient, le sécurisera. Fermez la télévision, la radio, bref éliminez tout ce qui pourrait l’exciter ou le stimuler. Centrez-vous sur des activités calmes : un bain, un massage, de la musique douce, des histoires. Vous pouvez aussi bercer votre enfant, lui flatter le dos, lui dire des mots doux qu’il associera au dodo et qui l’aideront à vivre cette « séparation temporaire » du monde d’éveil pour entrer dans un sommeil paisible. Chez certains bébés, un objet significatif (et sécuritaire – bien important!) comme un toutou ou une doudou pourra l’aider à vivre ce moment difficile.

Plusieurs enfants s’endorment dans les bras de leur maman, au sein ou au biberon, en étant bercés doucement. C’est tellement agréable et réconfortant! Sauf qu’en même temps, cela a comme effet pervers de donner à l’enfant un défi supplémentaire lors des réveils nocturnes. Il se retrouve seul dans son lit alors qu’il s’était endormi contre le corps chaud de maman et il veut retrouver les mêmes conditions d’endormissement qu’au dodo du soir. Normal, bien sûr!

Voici un petit truc qui pourrait être très aidant : ne pas attendre l’endormissement complet pour déposer bébé dans son lit. Si votre enfant pleure lorsque vous le déposez, vous le reprenez le temps de le calmer puis vous le déposez à nouveau. Il apprendra alors tout doucement à s’endormir seul. Et quand il se réveillera la nuit, il sera moins désemparé de se retrouver seul dans son lit et il apprendra peu à peu à se rendormir seul à ce moment-là aussi.Même les adeptes du co-dodo peuvent appliquer cette méthode en allant coucher l’enfant quelque temps avant eux dans leur lit. L’enfant apprendra ainsi à vivre l’endormissement du soir seul, même si ses parents dorment avec lui la nuit, et cela facilitera sa transition dans un lit bien à lui plus tard.

Les ressources : références, lectures, sites ou groupes d’entraide

Personnellement, j’ai bien aimé la vision d’Elizabeth Pantley développée dans son livre « Un sommeil paisible et sans pleurs ». C’est une approche qui, selon moi, respecte le besoin d’un bébé d’être sécurisé et rassuré. Et qui respecte aussi le besoin des parents d’avoir droit à des heures de sommeil moins infernales. C’est une méthode en 10 étapes, avec des fiches de sommeil personnalisées pour analyser le sommeil de votre bébé, des trucs adaptables selon votre style parental. Un guide pratico-pratique bien intéressant!

N’oubliez pas que le pédiatre ou l’infirmière du CLSC qui assurent le suivi de votre enfant et qui le connaissent bien sont de bonnes personnes ressources avec qui aborder vos questionnements au sujet des difficultés de sommeil de votre enfant. N’hésitez pas à leur en parler. Il y a aussi la clinique du sommeil de l’Hôpital Sainte-Justine, qui offre de bons conseils, par téléphone ou sur rendez-vous, aux parents à bout de ressources. Leur approche est basée sur la méthode « 5-10-15 » dont plusieurs parents ont sûrement déjà entendu parler : laisser pleurer bébé 5 minutes puis aller le rassurer, attendre 10 minutes puis retourner le rassurer et enfin y retourner au bout de 15 minutes. La base d’une bonne routine est aussi abordée avec le parent, de même que les conditions d’endormissement et de réveils nocturnes.

Enfin, il y a l’approche du Dr William Sears, qui est abordée sur son site Web (en anglais seulement), et dans plusieurs des livres qu’il a écrits, qu’il nomme « l’art parental favorisant l’attachement » et qui consiste à répondre à tous les pleurs et besoins de l’enfant et à favoriser le « sommeil partagé », communément appelé le « co-dodo ».

En terminant, un petit conseil : N’oubliez pas que vous êtes la personne la mieux placée pour savoir ce dont votre enfant a besoin. Faites-vous confiance et fiez-vous à votre instinct de parent, ça trompe rarement!

Bibliographie :

PANTLEY, Élizabeth, Un sommeil paisible et sans pleurs, Éditions ADA, Varennes, 2005.
RUFO, Marcel, SCHILTE, Christine, Bébé dort bien, Éditions Hachette, Paris, 2004.
SEARS, William, SEARS, Robert, SEARS, Martha, The Baby sleep book : The Complete guide to a Good Night's Rest For the Whole Family, 2005.

Solène Bourque
Psychoéducatrice

Solène Bourque est psychoéducatrice, auteure et enseignante en éducation spécialisée. Elle est également la fière maman de deux enfants de 11 et 13 ans. Depuis 2010, elle a publié huit ouvrages éducatifs pour parents et intervenants et signe aussi des articles pour différents magazines s’adressant aux parents.


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